Chapitre 25

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Les premiers invités arrivent. Diane reconnaît chaque ministre et leurs épouses. Il lui serre rapidement la main et vont s'asseoir où un militaire leur indique. Elle voit arriver des visages qu'elle ne connaît pas. Des hommes et des femmes de tout âge. Des enfants. Ils sont tous habillés en noir. Seuls les mouchoirs qu'ils tiennent dans leur main sont blancs. Diane avale sa salive. Elle doit retenir ses larmes. Plusieurs militaires leur indiquent leur place. Rien est laissé au hasard.

« Pourquoi ils sont en face de nous et pas face aux cercueils ? C'est leur famille. »

Cyril se penche vers elle.

« Les caméras sont au dessus d'eux. L'Élysée ne filme jamais les familles lors des hommages. Uniquement la classe politique. »

Diane soupire.

« Les français ont pourtant besoin de voir des visages sincères. »

« Je sais, Diane. »

Diane se lève quand elle voit les deux anciens Présidents de la République venir vers elle.

« Mademoiselle Tinel. »

L'ancien Président Maurice Berthot lui serre la main doucement.

« Président Berthot. »

Un visage de nounours. Il a géré tant que bien la crise financière mais il est parti la tête haute face à Stéphane.

« Mademoiselle Tinel. Vous êtes ravissante. »

« Président Savory. »

Le contraire de son successeur. Mince. Petit. Un air de premier de la classe qui croit tout savoir avant tout le monde. Diane ne peut s'empêcher de regarder les familles. Ils ont tous le regard posé sur le portrait de leur enfant, leur frère, leur sœur, leur mère, leur père. Soudain, une voix se fait entendre.

« Mesdames et Messieurs, merci de prendre place. Monsieur et Madame le Président de la République accompagnés du Président des États Unis. »

Tout le monde se lève. Le Président est habillé tout en noir. Du costume à la cravate en passant par la chemise. Il a le visage fermé. Sa femme porte une robe courte noire qui souligne ses formes. Elle baisse les yeux en tenant la main de son époux. Diane les voit se diriger vers les tonnelles réservées à la famille. Il serre des mains. Prends dans les bras. Marie fait de même. Le silence est troublé par le bruit des appareils photo. Le Président et sa femme se dirigent vers les tonnelles du corps politique. Ils s'entretiennent quelques instants avec le Premier Ministre quand il arrive vers Diane, se penche vers elle pour l'embrasser sur la joue.

« Vous êtes magnifique. Merci. »

Marie lui fait la bise.

« Merci Diane. »

Diane ne sourit pas. Elle a envie de fuir. Le Président et sa femme s'installent devant eux sur des chaises. Le silence est pesant quand les tambours se font entendre. Diane avale sa salive et ferme les yeux quand elle entend « La sonnerie aux morts » retentir aux Invalides. Les cercueils arrivent un par un. Des soldats les déposent délicatement à chaque emplacement. Diane entend des pleurs. Quand la musique s'arrête. Un homme s'avance vers le pupitre. Il prononce chaque nom, prénom et âge des victimes. Diane laisse échapper des larmes. Tous les âges. De quatorze ans à quatre vingt trois ans. Le Président se retourne brièvement vers Diane.

« Ça va ? »

Elle ferme les yeux. Une main se pose sur Diane.

« Ça va être à vous. »

Soumise à son étatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant