Chapitre 39

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La voiture freine et elle aperçoit des policiers pousser des barrières. Des photographes tentent d'apercevoir l'intérieur de la voiture. Diane se recule machinalement.

« Ils ne voient rien. Ne vous en faites pas. »

Tony ne bouge pas d'un cil. La voiture longe pendant quelques mètres une rue avec des maisons immenses et s'arrête. L'immense portail noir s'ouvre. Diane se retourne et voit une dizaine de photographes derrière une barrière. Les caméras sont braquées sur la voiture. Le portail se referme sur les flashs et la voiture s'avance au fond d'une allée fleurie. Tony ouvre la portière et la maintient. Diane sort. Tous les visages des gardes du corps sont fermés. Il lui fait signe en lui montrant une porte ouverte.

« Mademoiselle. »

Elle prend un grand souffle et entre. La maison est immense. Le salon pourrait être sobre s'il n'était pas rempli de personnes avec tous les traits tirés. Ils la regardent entrer. Leurs regards ne sont pas comme d'habitude. Elle baisse les yeux.

« Je sais que vous me jugez. » pense-t-elle.

Elle s'avance et reconnaît le Premier Ministre qui se dirige vers elle.

« Diane ! Comment allez vous ? »

« Bien, Monsieur. Je vous présente mes condoléances. »

« A vous aussi, Diane. »

Leurs échanges de mains durent le temps des formalités. Il se retourne vers le salon.

« Retournez au travail. Diane n'a pas besoin qu'on la scrute comme ça. »

Elle regarde tout autour d'elle.

« Ne vous en faites pas, Diane. C'est un peu la cohue ici... Mais vu les circonstances. »

« Je comprends, Monsieur. »

Il passe sa main dans son dos pour la faire avancer.

« Monsieur est dans sa chambre au fond de ce couloir où il y le garde. »

Diane le regarde en hésitant.

« Il vous attend. »

Elle s'avance. Le bruit de ses talons résonne. Elle se sent mal à l'aise. Quand elle est devant la porte, elle baisse les yeux, regarde son bracelet et le serre fort. Le garde du corps ouvre la porte. Diane entre et le voit assis sur le rebord du lit. Il regarde en direction de la baie vitrée. D'épais rideaux blancs empêchent de voir la vue. La porte se ferme et elle ne bouge pas.

« Monsieur ? »

« S'il te plaît... Je ne veux plus entendre de « Monsieur », de « Monsieur le Président »... S'il te plaît. »

Elle s'avance pour aller s'asseoir à côté de lui. Il ne cesse de fixer un point à la fenêtre.

« Je te présente mes sincères condoléances, Stéphane. »

Il se tourne vers elle. Son regard lui avait tellement manqué.

« Merci, Diane. »

Ils se regardent pendant de longues secondes.

« Comment... Comment tu vas ? »

Il joint ses mains face à sa bouche.

« Tu vas me trouver odieux mais ça va... Elle n'a pas souffert... Je me tiens à ça... Et toi ? »

Diane baisse les yeux.

« Je ne sais pas pourquoi je te le demande... Je le vois que tu es triste. »

Soumise à son étatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant