Chapitre 31

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Il est vingt heures quand son téléphone professionnel sonne.

« Oui ? »

« C'est moi. »

Diane termine de se préparer.

« Merci pour les robes. Elles sont encore plus belles que les précédentes. »

« Elles ne sont rien comparées à toi... Ce soir, ça ne sera pas Cyril qui va t'accompagner mais Roland. Il bosse pour moi depuis des années et il est muet comme une tombe. »

« D'accord. »

« On se rejoint là bas. C'est dangereux qu'on nous voit ensemble. »

« Je comprends. »

« Roland te donnera un paquet. Je te demande de le mettre avant de descendre de la voiture s'il te plaît. »

Diane est intriguée.

« Euh... D'accord. »

Il raccroche et Diane se regarde dans le miroir. Elle porte une robe d'un blanc maculé qui laisse voir jusqu'à son bas du dos. Diane a toujours aimé les robes longues et avec Stéphane, elle est ravie. Elle relève ses cheveux en chignon et mets des barrettes de roses blanches dessus. Ses yeux sont entourés d'un blanc brillant et ses lèvres sont couleur cerise. Diane attrape un bracelet de plusieurs rangées de strass et va s'asseoir sur le canapé. Son téléphone sonne.

« Oui Bruno ? »

« Bah alors sœurette ! On se tape le Président et tu nous le dit même pas ? »

« Bruno, c'est pas drôle. »

« Attends c'est super marrant ! Dans le village, c'est limite si on nous déballe pas le tapis rouge quand on va aux courses. »

« Arrête, t'es chiant ! Comment papa et maman l'ont pris ? »

« Oh tu les connais. Ils savent que c'est une rumeur. Ils te connaissent... Toi la petite vierge pure et innocente, tu ne te taperais jamais un mec marié. »

Diane baisse les yeux. S'ils savaient.

« Ils ne sont pas gênés par cette mauvaise publicité ? »

« Tu rigoles ? On a encore plus de clients ! Ils veulent tous bouffer les poulets de Mary Poppins. »

Diane entend son frère rigoler.

« Arrête ! Franchement c'est pas marrant. »

« Bon allez, je te laisse. Je dois aller voir Cécile ce soir. Et toi, tu fais quoi ? Tu vas aller voir le Président ? »

« Arrête de rigoler ! Non... Je reste à l'appartement car demain je rentre, je te rappelle. »

« Ah oui ! La parisienne revient dans la vraie vie ! Allez bisous sœurette ! »

Diane raccroche et on frappe à sa porte. Elle termine d'enfiler ses talons hauts et ouvre la porte.

« Bonsoir, Mademoiselle Tinel. Je suis Roland. Votre garde du corps pour ce soir. »

Diane doit lever la tête tellement il est grand. Un rugbyman.

« Bonsoir. Appelez moi Diane. »

« Entendu, Mademoiselle Diane. La voiture vous attend. »

Elle descend les escaliers mais Roland lui passe devant.

« Votre sécurité, Mademoiselle Diane. »

« Pardon. »

Il ouvre lentement la porte. Diane lève les sourcils.

« Je pense que la CIA ne me recherche pas, vous savez. »

Il se retourne vers elle et ouvre la porte.

« La prudence est de mise, Mademoiselle Diane. »

Roland la fait entrer dans la voiture. Diane remarque une radio et sur le pare soleil passager l'insigne « Police ».

« C'est une voiture de police ? »

Roland et le chauffeur se regardent.

« Oui, Mademoiselle Diane. »

« Non... Diane... Diane tout court... Appelez moi juste Diane. »

« Entendu, Diane. »

« Pourquoi nous sommes dans une voiture de police ? »

Diane voit le chauffeur sourire.

« Car nous faisons partie de la police, Diane. »

« Ah bah c'est la première fois de ma vie que je rentre dans une voiture de police... Ça ressemble un peu à celle des gendarmes. »

Roland se retourne.

« Ah non, je ne crois pas. On ne mélange pas les torchons avec les serviettes. »

Diane n'aime pas son arrogance.

« Pourquoi ? Vous êtes des torchons ? »

Roland lui sourit.

« Ah vous ! Vous avez des amis gendarmes pour me dire ça ? »

« Oui... Mais je sais surtout ne pas entrer dans une guéguerre d'ego. »

Il rigole.

« Oh ! C'est une vieille blague entre service, vous savez. Chacun sa circo comme on dit... Et sans indiscrétion... Comment vous connaissez l'intérieur de leur voiture ? »

Elle rigole.

« Non, je n'ai jamais été arrêté car sinon je pense que je ne serais pas là ce soir. »

Le chauffeur parle avec Roland qui se saisit d'un paquet à ses jambes.

« J'avais oublié ça. Stéphane... Enfin Monsieur le Président m'a demandé de vous rappeler de le mettre avant que j'ouvre la portière. »

Il lui tend un petit paquet rouge. Diane le pose sur ses genoux et l'ouvre. Un loup blanc. Le masque est agrémenté de dentelle blanche. Diane sent le regard du chauffeur sur elle. Elle le regarde et baisse de suite les yeux.

« On arrive dans deux minutes. »

« C'est normal que vous avez grillé tous les deux rouges et fait du zigzag dans les rues de Paris ? »

Ils rigolent en se regardant.

« Le Président n'aime pas attendre. »

« Si je pouvais arriver entière, ça m'arrangerait. »

Soumise à son étatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant