Chapitre 20

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Dans la voiture qui les emmène dans une rue parallèle aux Champs Élysées, le silence est lourd.

« Tu penses que c'est une bonne idée d'y aller ? Ils ne sont pas encore maîtrisés. »

« Oui... Nous sommes des hommes de terrain et c'est notre devoir d'être là pour rassurer les gens. »

Le Premier Ministre prend son téléphone.

« Ils sont coincés dans la boutique de sport. D'après le Commandant, les quatre sont à l'intérieur. Ils ont fermé la grille. Le groupe d'intervention se met en place. »

« Il y a des otages ? »

Le Premier Ministre lève les yeux sur le Président.

« Une dizaine. »

Le Président tapote ses doigts sur sa cuisse.

« Ils sont situés où par rapport aux terroristes ? »

« D'après la caméra, ils ont formé un bouclier avec les otages et ils sont au centre. »

« Putain ! Fait chier ! »

« Monsieur ? »

Ils se tournent vers Diane qui prend la parole.

« Pourquoi vous n'envoyez pas un négociateur pour libérer les otages ? »

Le Premier Ministre regarde son téléphone alors que le Président sourit nerveusement.

« Ils ne négocient pas, Diane. Nous en sommes à soixante huit victimes... Vous pensez qu'ils ont envie de négocier ? »

« Mais vous allez faire quoi alors ? »

La voiture arrive et une dizaine de garde du corps les entoure. Diane aperçoit des journalistes au bout de la rue. Stéphane l'entraîne rapidement dans un restaurant. Diane écarquille les yeux. Des tableaux partout. Des photos. Des plans. Des dizaines d'hommes cagoulés en noir tenant un fusil d'assaut dans les mains.

« Monsieur le Président. Monsieur le Premier Ministre. »

Le Commandant commence à résumer les faits. Diane reste en retrait. Elle doit se retenir de pleurer. A côté d'elle, un homme du GIGN reste droit sans lâcher un seul instant son arme.

« Nous avons pu restreindre la zone pour secourir les blessés et... ramasser les cadavres. »

Le sang de Diane se glace.

« Toute la zone a été évacuée ? »

« Non, Monsieur le Président. Par sécurité, les deux magasins qui entourent celui où les terroristes se trouvent ont été utilisés pour mettre à l'abri les gens. Aucun blessé se trouve dans ces magasins. »

« Que savons nous de ces hommes ? »

« Nous avons leur identité. C'est bien Daesh, Monsieur le Président. »

Le Président se tourne vers son Premier Ministre.

« Votre équipe prend leur identité et vont chercher toute leur famille. Vous les prenez tous ! Jusqu'au poisson rouge s'il le faut mais il ne faut qu'aucun membre de chaque famille soit dehors. »

Le Premier Ministre attrape un dossier et se dirige vers le fond du restaurant pour passer des appels.

« Monsieur le Président, nous souhaitons lancer l'assaut et... »

Diane s'avance vers eux.

« L'assaut ? Mais il y a des otages ! Vous ne... »

Stéphane se retourne brutalement.

Soumise à son étatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant