« Diane ? Diane ? »
Diane descend les escaliers en souriant.
« Oui, maman ? »
« Le camion est là. »
Elle va à la fenêtre, pousse le rideau et sourit.
« Ah génial ! Pile à l'heure. »
Diane se retourne vers sa mère qui commence à pleurer.
« Oh maman ! Ne pleure pas. Je ne pars pas loin. »
« Oui, je sais, mais tu ne seras plus à la maison. »
Diane rigole.
« Non, je serais exactement à quatre kilomètres de la maison. »
Bruno descend avec un gros carton dans les bras.
« C'est dingue ce que tu as pu accumulé comme connerie. »
Son père le suit.
« Bruno, ton langage ! »
Il pose le carton et prend Diane dans les bras.
« La maison sera toujours ouverte pour toi, ma chérie. »
« Je sais, Papa. Et puis, dans trois mois, je deviens ton associée donc je serais souvent ici. »
Ils se sourient et Bruno les enlace en rigolant.
« Et moi aussi je suis votre associé donc on fait un gros câlin professionnel. »
Tout le monde rigole quand les déménageurs sonnent à la porte.
« Bonjour, Messieurs. »
Diane les fait entrer.
« Bon, moi je vous laisse. Papa, maman, je viens manger ce soir à la maison. Je vais voir David avant de vous rejoindre dans ma nouvelle maison. »
Sa mère se jette dans les bras de Diane.
« Merci pour tout ce que tu as fait pour lui, Diane. »
« Je n'ai rien fait, maman. Le Président lui a rendu un bel hommage et je n'y suis pour rien. »
Sa mère regarde Bruno rejoindre son père vers le camion.
« Tu y es pour beaucoup, Diane. Ça va aller ? »
« Oui, je suis heureuse, maman. »
« Tu sais ce que je veux dire. »
Diane se retourne rapidement et regarde sa mère.
« Ça va aller, je te le promets. Il me faudra du temps mais j'arriverais à l'oublier. »
« Je t'aime, ma chérie. »
« Je t'aime aussi, maman... Allez, je file car je vais avoir une tonne de cartons à ranger. A ce soir ! »
Diane attrape son sac et court vers sa voiture.
« A ce soir ! »
Elle démarre et se dirige vers le cimetière. Les grillages grincent et Diane fait craquer le gravier sous ses pieds. Elle s'approche vers la tombe de son frère quand elle remarque qu'elle est fleurie de roses blanches à outrance. Diane se penche pour sentir les fleurs.
« Bonjour, David. Tu as été gâté. Tu vois, je t'avais dit que personne ne pouvait t'oublier. Il n'y a pas de carte. »
Elle pose ses genoux au sol et caresse la stèle.
« Je me sens libérée David. Tu avais raison quand tu me disais que la vengeance ne servait à rien sauf à nous détruire à petit feu... Je regrette tellement d'avoir été aveuglée. Je t'ai délaissé mais je te promets de prendre soin de toi. »
Diane aperçoit une enveloppe posée au pied d'un bouquet. Elle l'attrape et l'ouvre. Les larmes commencent à couler quand elle entend son prénom.
« Diane ? »
Elle se relève et aperçoit Stéphane derrière elle.
« Comment tu as su que j'allais venir ? »
Il lui sourit et s'approche d'elle.
« Je me suis permis d'envoyer quelques fleurs. »
« Elles sont magnifiques, merci. Et je voulais te remercier pour l'hommage que tu as rendu à mon frère. Mes parents sont désormais apaisés grâce à toi. »
Stéphane la regarde et prend le bracelet de la main de Diane.
« C'est grâce à toi... Uniquement grâce à toi, Diane. »
Diane sourit.
« Ton sourire m'a manqué. Tout me manque chez toi, Diane. »
Elle baisse les yeux et il lui relève son visage.
« Comment tu as su que j'allais venir ici ? »
« J'ai appelé ta mère la semaine dernière. Je n'y arrive pas sans toi. Nous avons discuté et elle m'a donné son accord en me disant que tu allais déménagé et venir voir ton frère aujourd'hui. Ne lui en veux pas. Elle te voit malheureuse. Je sais que ta vie est ici mais je sais que la mienne est vide sans toi... Tous les jours depuis trois mois, je pense à toi. Je n'arrive pas à vivre sans toi, Diane. »
Elle regarde le bracelet.
« Je n'ai pas à te pardonner, Diane. Tu n'as rien fait à part m'ouvrir les yeux. C'est moi qui te demande pardon pour tout le mal que je t'ai fait. »
« Tu n'as rien fait, Stéphane. J'ai mis du temps à le comprendre mais tu n'es pas responsable. »
Diane regarde autour d'elle.
« Tu n'as pas tes gardes du corps ? »
Il rigole.
« Si... Mais ils sont discrets... Diane ? J'ai envie de sentir tes lèvres sur les miennes. J'ai envie qu'on se retrouve pour ne plus jamais nous perdre. Plus de secret. Plus de mensonge. »
Diane se tourne vers la tombe de son frère.
« Si je lui avais dit que le Président était tombé amoureux de moi, il aurait rigolé... Mais il t'aurait demandé de lui avoir des places VIP pour tous les matchs de rugby. »
Stéphane attrape la main de Diane.
« Juste un mot de toi. »
Elle le regarde et sourit.
« Au revoir, Stéphane. »
« Je t'attendrais, Diane. »
Diane se retourne vers Stéphane.
« Ne fais pas la même erreur que moi... N'attends pas...»
Il baisse les yeux pour regarder le bracelet qu'il tient dans le creux de sa main.
« Je t'ai sincèrement aimé, Diane. »
« Moi aussi... Mais pas de la manière que tu le voudrais. »
Diane pose son regard sur le bracelet que Stéphane serre fort.
« Tu trouveras à qui l'offrir. Je suis sûre qu'une femme t'attend quelque part mais elle n'est pas ici. »
« Je t'aime, Diane. »
Les larmes coulent le long des joues de Stéphane. Diane regarde la tombe de son frère.
« Avec le temps, tu m'oublieras. Au revoir, Stéphane. »
Diane ferme le grillage du cimetière sans se retourner. Le bruit du moteur fait fermer les yeux de Stéphane.
Il dépose le bracelet sur la tombe de David.
« Elle a réussi à me briser comme je l'ai brisé. Prends soin d'elle. »
Sa main se pose sur le marbre gris.
FIN
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Soumise à son état
Misterio / SuspensoEntrez dans la vie de Diane, la nouvelle secrétaire du Président de la République Française. "Vous ne pouvez pas savoir tant que vous n'avez pas essayé, Diane". Elle se retourne et relève la tête. Elle est tellement petite face à lui. "Monsieur le P...