Chapitre 5

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Quand ils entrent dans la salle à manger, tout le monde ne dit plus un mot. Diane sent tous les regards sur elle. Elle prend une bonne respiration et sent la main du Président dans son dos.

« Ça va aller. Je suis près de vous. »

Il fait le tour de la table à ses côtés pour la présenter. Entre les poignets de main et les baises main, Diane commence à en avoir mal. Les hommes la regardent. Les femmes la dévisagent. Elle sent dans leur regard une pointe de jalousie. Diane est déroutée. Il l'entraîne au bout de la table et lui tire le siège. Elle s'assoit. Il prend place à côté d'elle et s'assoit.

« Oui ce soir, Marie n'est pas là donc elle prend sa place... Mais uniquement à table, je vous rassure. »

Tout le monde rigole. Diane est gênée. Les ministres lui posent des questions sur son cursus. Elle y répond avec professionnalisme. Elle n'oublie pas qu'elle travaille ce soir. Le Président la regarde avec fierté.

« Stéphane, tu l'as embauché pour ses compétences, tu es sûr ? »

Le Ministre de la Justice rigole. Le Président lève son verre en sa direction.

« Tu le sais bien. »

Diane baisse les yeux. Il se penche vers elle et lui murmure.

« Arrivés à un certain degré d'alcool, les cons le deviennent encore plus. Ne prêtez pas attention à ce genre de remarque. »

Elle lui sourit. La soirée se déroule dans la bonne humeur. Tout le monde parle travail. Tout le monde parle d'actualité.

« Et vous avez entendu ces deux ministres à l'étranger qui se sont battus pour la même femme lors d'une assemblée ? »

« Alors que c'est tellement plus facile d'éliminer l'ennemi sans se salir. »

Diane regarde le Président. Il sourit en continuant de manger. Durant le dessert, Diane sent sa main sur sa cuisse. Elle pose sa cuillère.

« Excusez nous les amis, mais y'en a qui bosse demain. »

Tout le monde rigole.

« Mademoiselle Tinel et moi même, nous allons vous laisser. On se voit demain à la réunion de onze heures. »

Il se lève et tous les ministres suivent son mouvement. Diane fait de même et le suit. En fermant la porte, il fait signe à ses gardes du corps de partir.

« Nous allons dans le jardin. Ça va aller. Restez ici. »

Ils se dirigent vers le jardin. Il est magnifique. Diane ferme les yeux quand le vent se pose sur son visage.

« Vous en voulez une Diane ? »

Elle ouvre les yeux et voit le Président lui proposer une cigarette. Elle en prend une.

« Merci. »

« Je ne dois pas fumer en public pour montrer le bon exemple mais parfois, je rêve d'en fumer une. »

« Je comprends Monsieur. »

Ils marchent dans le jardin et contemplent les statues.

« Vous avez été parfaite ce soir. Votre sens d'élocution les a tous scotchés. Je ne m'étais pas trompé sur vous. »

« Merci Monsieur. »

« Diane. Quand on est entre nous, vous pouvez m'appeler Stéphane s'il vous plaît ? »

« C'est... »

Il se met face à elle.

« Je suis votre patron et c'est un ordre. »

Soumise à son étatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant