Chapitre 43

75 5 0
                                    

Stéphane est sur la terrasse de son appartement. Assis sur une chaise, il regarde son verre de whisky qui se reflète sur le lampadaire. Il entend la porte s'ouvrir. Il se relève brutalement et regarde dans le salon.

« Stéphane ? »

Il se rassoit.

« Ah c'est toi... Qu'est ce qu'il y a ? »

Le Premier Ministre vient le rejoindre sur la terrasse.

« Assis toi, je t'en prie. »

« Stéphane. Tu es mon ami avant d'être mon patron, tu le sais. Tu es venu me chercher au fin fond de ma campagne pour me donner une chance quand tu étais ministre. »

Stéphane s'allume une cigarette.

« Je sais. Va directement aux faits. Qu'est ce que tu veux ? »

Il tend une cigarette au Premier Ministre qui en prend une.

« Tu veux un conseil d'ami ? »

Stéphane le regarde et sourit.

« Vas y... Je pense qu'en ce moment, j'en aurais bien besoin. »

Le Premier Ministre tire sur sa cigarette et regarde le ciel nuageux.

« Marie, tu ne l'aimais pas comme tu l'aimes elle. »

« Non. Je l'ai aimé Marie, je peux te le jurer. »

« Je n'en ai jamais douté, Stéphane. »

« Quand j'ai vu sa candidature, tu ne peux pas savoir ce que j'ai ressenti. C'est comme si l'amour me tombait sur le coin de la gueule. Elle était uniquement une photo mais... »

Le Premier Ministre tape sur le genou de son ami.

« T'as eu le coup de foudre. »

Stéphane sourit.

« Oui. Et quand elle est apparu dans mon bureau. Putain, tu ne peux pas savoir mon état... Je n'avais jamais été comme ça. Un vrai gamin devant son premier amour. »

« Je sais, Stéphane. »

« Je sais que Marie a eu du mal à l'accepter. Tu vois, elle avait refait sa vie avec son pseudo assistant mais je sentais qu'elle était mal. »

« Oui, elle est venue m'en parler... Elle avait mal car tu ne l'avais jamais regardé comme tu la regardes elle. »

« Elle me détestait, tu crois ? »

Stéphane sent les larmes monter mais se retient en respirant la brise.

« Non... Elle était vexée mais elle était heureuse pour toi. Elle avait juste peur que votre amour fasse tout foirer. »

« Elle a eu raison. J'ai tout foiré avec Diane. J'ai tout foiré avec mon mandat. Je ne suis même pas Président depuis un an que j'ai fait n'importe quoi. »

« Pourquoi t'as tout foiré avec Diane ? »

Stéphane se relève et va se rechercher une cigarette.

« Je l'ai emmené au point sept. »

Le Premier Ministre se retourne et le regarde.

« Je sais. »

Stéphane se rassoit et sourit.

« Comment tu le sais ? »

« Stéphane. Je suis Premier Ministre. Quand tu emmènes quelqu'un là bas, je le sais. Tu te rappelles pour Frédéric ? »

« C'est pour ça que tu es là ? Tu crois que j'ai fais une grosse connerie ? »

« J'ai vu la vidéo et tu veux mon avis ? Non... Tu as fait ce que tu devais faire. Après dans tous les cas de figure, ça passe ou ça casse. »

Stéphane se tourne pour regarder en direction du salon.

« Elle ne reviendra pas. »

Le Premier Ministre se lève et pose la main sur l'épaule de Stéphane.

« J'aurais aimé qu'elle revienne, Stéphane. »

La porte se ferme et Stéphane se lève pour aller se rechercher un verre. Le whisky coule dans son verre. Il regarde sa montre. Plus de trois heures qu'il est revenu sans elle. Stéphane avale d'une traite son verre et le jette contre le mur.

« Putain ! »

La porte s'ouvre et Stéphane se retourne.

« Diane ! »

Elle referme la porte et se colle contre celle ci.

« Ne dis rien et laisse moi parler, s'il te plaît. »

Il se tient face à elle et n'ose plus s'approcher.

« Je ne veux pas que les français sachent que tu leur as menti. Je ne veux plus être ton assistante mais je ne veux pas être ta femme. »

Stéphane ferme les yeux.

« On a le temps, Stéphane. Tu ne peux pas m'épouser quelques mois après le décès de ta femme. Si on s'aime, on pourra attendre. »

Diane voit les larmes de Stéphane et se précipite sur lui.

« Je ne veux pas te perdre non plus. Je ne veux pas te voir souffrir à cause de moi. Je te promets de rester auprès de toi. »

Stéphane la serre très fort dans ses bras.

« J'ai eu si peur, Diane. Je pensais ne jamais te revoir. »

Ils se regardent et elle l'entraîne dans la chambre.

« Par amour, on doit faire des concessions. Ma mère a toujours eu raison. »

Leurs vêtements sont déjà au pied du lit quand Stéphane la pénètre délicatement. Diane ferme les yeux et enfonce ses ongles dans le dos de Stéphane. Leurs étreintes sont fougueuses mais délicates. Ils veulent profiter de ce moment pour l'éternité. Diane enroule ses jambes autour de lui et rythme ses hanches pour décupler son plaisir. Leurs langues ne se quittent plus. Pour la première fois, ils atteignent l'orgasme en même temps. Quand ils ouvrent les yeux, leurs sourires se ressemblent.

« Je t'aime tellement, Diane. »

Ils profitent de la nuit pour s'enlacer. Les doigts de Stéphane caressent l'épaule de Diane. Dans la chambre, les rires résonnent pour laisser place au silence.

Soumise à son étatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant