Chapitre 45

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Dans le salon, Diane allume la télévision et se dirige vers la chambre. Quand elle sort de la salle de bain, elle a revêtu une robe ample rose et laissé ses cheveux sécher à l'air libre. Diane retourne dans le salon et se sert un verre de vin.

« Nous nous trouvons actuellement à Neuilly sur Seine où la Première Dame reposera dans sa dernière demeure. Les invités sont minimes. Seule la famille proche est là. Le Président et son Premier Ministre ne devrait pas tarder à arriver pour assister à la cérémonie religieuse suivie de l'inhumation. »

Elle s'assoit et regarde les membres de la famille de Marie qui entre dans l'église. Ils ont l'air apaisés. Pas de larme. Pas de cris. On frappe à la porte.

« Oui ? »

Cyril entre et regarde la télévision.

« Bonjour Diane. »

« Bonjour Cyril. Tu ne trouves pas bizarre leurs réactions ? »

Il s'avance près d'elle en restant debout.

« Comment ça ? »

« Ils ont perdu leur fille, leur sœur, leur amie il y a à peine quelques jours et aucune émotion. Madame Traori a perdu sa fille il y a plusieurs mois et elle a toujours autant de peine sur son visage. »

« Tout le monde n'est pas expressif, Diane. »

Elle se retourne vers Cyril.

« Tu aurais son visage si tu avais perdu ton enfant ? »

Cyril regarde l'écran. La mère de Marie discute tranquillement devant l'église. Elle laisse échapper quelques sourires qu'elle efface rapidement quand elle tourne les yeux.

« Je ne sais pas, Diane. Tout le monde est différent dans le deuil. »

« Sûrement... Tu voulais quelque chose ? »

Elle lui fait signe de s'asseoir.

« Je ne sais pas si tu as vu ce qu'il se passe depuis l'intervention du Président. »

Il lui passe son téléphone et fait défiler des articles.

« La vérité sur le couple présidentiel. »

« Le secret bien caché du Président. »

« Pourquoi avoir menti aux Français ? »

« Tout le monde le savait mais personne en parlait. »

Diane regarde Cyril en lui rendant le téléphone.

« Tu le savais toi ? »

« Oui. »

Il a l'air honteux.

« Tu comprends pourquoi ils n'ont rien dit ? »

« Ils avaient chacun leur arrangement. Tu sais, Marie, elle... Elle aimait bien quand même son statut de Première Dame. »

Ils se regardent.

« Elle me détestait ? »

« Non, Diane mais elle avait senti que son mari ne tiendrait pas cinq ans dans le mensonge. »

« J'ai gâché son mandat. »

Il passe son bras sur les épaules de Diane.

« T'as rien gâché du tout. Regarde les commentaires des gens. T'en a aucun qui dit du mal de lui. Justement, le Président remonte dans leur estime. Ils s'en foutent. Ils savent maintenant qu'il a enterré une amie plutôt que sa femme. »

Soumise à son étatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant