9h am
Un homme musclé, habillé en uniforme médical composé d'un pantalon et d'un haut noir , ouvrit la porte avec un large sourire.
- La fameuse thérapeute !
- Oui! Dit Fabiola toute confuse.
- Je suis Jimmy Morency.
- Enchantée, je suis Fabiola Phanor.
- Oui, je sais !
- Ha bon!
- Nous aurions le temps de faire de plus amples connaissances. Shaïna Mr voudrait des chips.
- Mais, pourquoi il me l'avait pas dit? je viens de la cuisine. Quel casque pied! Se plaignait-elle en faisant demi tour.
- Courage! Cria l'infirmier en se moquant d'elle.
Alors ! Bienvenue Mlle Phanor.
- Merci. Où est-il ?
- Il est dans le salon, je vous conduit.
- Merci.
Du sol au plafond, le gris était omniprésent dans cet appartement de style scandinave, la luminosité ne faisait pas partie de la décoration, la maison était noire comme l'âme de son propriétaire se dit Fabiola. À quelques mètres, elle voyait Antony concentré sur son PC.
- Merci Mr.
- Appelez-moi Jimmy.
Les voix des deux agents médicaux attirèrent l'attention d'Antony.
- Bonjour Mr. Cabral. Quand elle remarqua un décor mural qui dynamisait avec brio le pan du mur épuré, c'était un visage de femme noir, le regard fier et luisant, vêtu d'un wax et de bracelets africains. Elle sentit une connexion avec ce tableau contemporain, voir cette peinture lui rappelait ses origines, plus précisément celles de toutes personnes ayant la peau noire. Fabiola ne pensait pas qu'un homme comme Antony apprécierait un tableau comme celui-ci. Elle avait toujours apprécié les œuvres d'art sans pour autant être une amateure. La belle antillaise aurait aimé questionner son employeur à propos de l'ouvrage mais ce n'était pas au rendez-vous, elle était venue travailler.
Le sentiment éprouvé par la jeune femme ne passa pas inaperçu chez l'ancien homme d'affaire qui était un amateur par excellence des beaux-Arts. Il fut étonné de l'effet du tableau sur sa thérapeute, il n'imaginait pas qu'une femme ordinaire comme Fabiola aurait tombé sur le charme d'une œuvre pareille, les personnes de la religion de cette dernière s'intéressaient seulement à une chose, la prière. Selon lui, les individus qui tenaient en estime les beaux- Arts, sont des êtres humains dotés de bon goût, comme lui d'ailleurs.
- Bonjour Mlle Cabral. Veuillez prendre place, en lui désignant le canapé en cuir noir. Servez-vous.
- Non merci, ça ira.
"Mais quel mouche l'a piqué celui là ?"
- Pourquoi ne pas faire connaissance ?
- C'est inutile, je sais tout de vous.
- Vraiment !?
-Vous habitez à Vivy Michel sur la route de Frères, vous avez vingt cinq ans, vous êtes l'aînée de trois enfants, vous avez fait votre kindergaten à Michou et Dadou, vos études primaires et secondaires chez les sœurs salésiennes, et vos études en médecine à Harvard, vous étiez troisième de votre promotion. Vous voulez que je vous cite le nom de votre famille un par un?
Fabiola était stupéfaite ; personne n'avait enquêté sur elle à ce point.
- Dites-moi vous êtes de la CIA ?
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LA THERAPEUTE
RomanceEtant très jeune Antony Cabral partout en Haïti était salué comme l'une des personnalités les plus riches grâce à l'immobilier et l'achat des entreprises en faillite. Blanc bec qu'il était, ce dernier avalait les plaisirs de la vie à grande bouchée...
