Chapitre 47: Un beau début

346 50 37
                                    

Cette semaine  fut consacrée au feu Angelo. D'abord Éva et Fabiola ont rassemblé les affaires de sa maison principale, puis celles de sa chambre de la villa des Cabral.

Ce fut un moment assez délicat, plein de nostalgie pour les deux femmes. Des fois, elles riaient des baux souvenirs qu'elles avaient du défunt, parfois chacune d'elles restait dans leur coin pour pleurer.

- Une lettre d'Angelo Fabie! Exclama Éva.

Les deux jeunes femmes se regardèrent comme pour se demander la permission.

Chère Éva, je sais que c'est dur pour Fabie et toi  de vous  débarrasser de mes affaires. Dites-vous que Dieu a donné et il a repris. Un jour ce sera votre tour, tout le monde passe par là. Bref!

Tu te rappelles le jour où tu m'avais invité dans ta villa, le 1 er mai 1990, c'était la journée de la fête de l'agriculture et du travail. Tu avais réuni ta famille et tous tes amis ce jour là dans une belle activité. Plus tard j'ai appris que c'était une coutume dans la famille Cabral.

Tu ne sais pas ce que tu as fait pour moi. Ma famille m'avait renié ce jour là et toi tu m'avais adopté. Je me rappelle que j'avais gâché la dernière partie de l'activité car j'avais perdu connaissance. Ta famille et toi  non seulement m'avaiez emmené à l'hôpital; mais lorsque le Dr m'a  donné exeat, tu avais compris que je n'avais personne pour prendre soin de moi, tu as demandé à ton mari la permission à ce que je séjourne chez toi .

Je te rappelle  de tout cela dans l'optique que tu recommences avec cette journée qui rassemble tant de personnes . Ce sera un beau moment dans un monde où le virtuel est roi .

Il y a quatre ans de cela tu n'avais plus le temps de la planifier à cause du coma d'Antony. Cette année tu vas sûrement penser à faire de même à cause de mon décès.

Je te demande de recommencer. Tu m'as sauvé, moi  en 90.  Qui sait qui tu sauveras en 2022.

______________________________________

Deux semaines plus tard

Éva organisa la journée. Le premier mai, c'est la fête de l'Agriculture et du Travail en Haïti, un jour férié. Plusieurs associations ou groupements planifient des foires.  Les paysans, les agronomes et les les individus qui ont la main  verte en profitent pour planter .

La modiste ne la planifia pas comme à l'accoutumé. Elle ferma le cercle à cause d'Antony qui n'était pas prêt de voir du monde. L'activité était constituée de la famille Cabral et des employés du villa.

Gastronomiquement parlant, il y avait que des plats locaux. Comme le «tonmtonm», le «tchaka», le « riz a lalo», le « griyo», la « soupe de giraumont», la «patate» etc.

Le ciel était d'un magnifique bleu, Mr Cabral, Enzo, Bianca et Jimmy lançaient des cerfs-volants dans les airs.

Il y avait une partie de football au programme plus tard.

Antony était entrain de lorgner Fabiola devant son plat de tonmtonm.

_ Vous n'avez pas touché à votre assiette. Remarqua Fabiola.

_ C'est gluant, j'arrive pas.

_ Essayez au moins.

Ce dernier en prit une fourchette. Puis la trempa dans la sauce de «kalalou» et la porta à ses lèvres pour la mastiquer.

À ce spectacle, Fabiola éclata de rire.

_ Quoi? Demanda Antony perplexe.

_ C'est pas comme ça. On mange le «tonmtonm» avec les doigts et on ne le mastique pas. Allez ! Essayez!

LA THERAPEUTEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant