Angelo laissa les cheveux de Fabiola pour aller retrouver Éva qui avait besoin de ses avis sur quelques détails.
Fabiola en profita pour analyser la pièce du regard. Certaines avaient les jambes dénudés, comme si elles étaient seules, quelques unes parlaient au téléphone en arpentant la pièce pour refouler leur stress, d'autres buvaient, il y en avait même qui examinaient leur verni de leurs ongles.
Fabiola cancanait avec elles pour se défouler; prise d'une curiosité, elle ne put s'empêcher de se pencher vers le tout petit trou aménagé dans le rideau pour y jeter un coup d'œil, elle était émerveillée par la déco somptueuse. La salle était affreusement immense, regorgée de personnes élégamment habillées, leur regard était rivé sur le podium. Prise de panique, elle se demandait si elle allait y arriver. Elle regrettait d'avoir accepter de faire une telle expérience, mais c'était trop tard pour faire marche-arrière.
***
C'était Fabiola qui allait ouvrir la séance de défiler avec une tenue traditionnelle, elle était déjà prête, Sergio lui pomponna les joues d'un pinceau. Quand le rythme syncopé de la musique céda à une ballade langoureuse...
_ C'est à toi, lui dit Angelo.
Elle respira profondément.
La jeune femme avança avec la tête bien droite, le torse légèrement bombé.
Finalement, Sergio l'avait coiffée d'un foulard de notre bicolore, à savoir le drapeau haïtien bleu et rouge. Il trouvait ça plus original et plus culturel. Le make up était très foncé, ce qui a influencé son visage angélique d'ordinaire, en femme fatale. Elle portait un corsage Catalina et une jupe longue évasée qui tombait sur ses chevilles; fabriqués avec du tissu Karabela et était chaussée d'une paire de sandalettes traditionnelles faites en cuir accompagnées d'accessoires créoles assortis .
Elle se laissa emporter par la musique Ansy Derose , qui parlait de la beauté de la femme haïtienne dans sa langue natale, les paroles de la chanson ont su lui donner le courage dont elle avait besoin.
Magnifiquement, elle ondula les hanches sur un rythme de rumba pour rappeler à tous qu'elle était une femme créole. Elle entendit la voix de Nancy qui l'encourageait. Elle avait réussi à ce qu' elle ait une place VIP.
_ Tu es rayonnante ma Fabie! Montre-leur que tu peux . Siffla Nancy.
" Sacrée Nancy"
Encouragée par les mots de sa meilleure amie, elle se posa de façon gracieuse à ce que les photographes la prennent en photos et que le public ait le temps d'admirer son costume dans toute sa splendeur.
Au fur et à mesure elle prenait plaisir à défiler sous les applaudissements du public.
Elle retourna dans la loge pour laisser le podium à une autre mannequin.
_ Tu étais juste sublime, tu as conquis le public . Disent en chœur Éva, Sergio et Angelo.
_ Merci beaucoup. Répondit-elle essoufflée.
***
Pour son deuxième numéro, elle portait une robe africaine en wax. Cette fois-ci, ses cheveux relâchés dans un désordre charmant.
En troisième lieu, elle était vêtue d'une veste en cuir assortie à un pantalon noir, elle était coiffée d' un chignon strict. Le col relevé, elle portait des lunettes de soleil. Les yeux rivés au sol, les mains dans sa poche, elle marchait avec souplesse sur une musique de Kirk Franklin. À la voir, on dirait une Star de cinéma qui essayerait de passer inaperçue. Arrivée devant les photographes, elle s'arrêta nette, et enleva sa main droite de sa poche en baissant ses paires de lunettes noires en regardant par-dessus. Elle afficha un sourire séduisant du genre : " Attention, beau gosse, j'arrive", puis tourna les talons. Ce petit numéro a eu pour effet de provoquer des sifflements chez la gente masculine.
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LA THERAPEUTE
RomanceEtant très jeune Antony Cabral partout en Haïti était salué comme l'une des personnalités les plus riches grâce à l'immobilier et l'achat des entreprises en faillite. Blanc bec qu'il était, ce dernier avalait les plaisirs de la vie à grande bouchée...