-Dieu! Benh!il s'avérait qu'il a un plan pour ton frère. Va lui demander, il te dira sûrement plus.
Est-ce-qu'elle était entrain de délirer ? Se dit Enzo dans son tréfonds ?
Il n'avait jamais compris ces gens qu'on appelle chrétiens, ils parlaient de leur divinité comme s'ils vivaient avec elle. Mais bon! Il était sceptique concernant les divinités et Antony également. D'après lui c'était un moyen que les hommes créaient pour s'évader, pour s'encourager,etc...
Son frère aîné avait beaucoup de chance, souvent on disait que la majorité des chrétiens n'étaient pas charitables, ceux qui l'avaient dit, étaient dans l'erreur. La preuve en était bien grande, car Fabiola sacrifiait sa liberté par amour pour son prochain, et on se sacrifie que par amour.
- Je suis content qu'Antony a pu rencontrer quelqu'un comme toi et moi aussi, t'as une belle âme Fabiola.
- Toute gloire est à Dieu Enzo. Un de ces jours tu rencontreras celui qui a transformé mon âme.
À ces mots Enzo avait eu la chair de poule.
***
Le lendemain vers dix heures am.- Tu as réussi là où beaucoup ont échoué, dès qu'on t'a mise sur le coup je savais qu'il allait accepter. Dit Nancy en déposant quelques livres dans un carton.
- Ça m'a coûté ma liberté. Il a accepté par pure méchanceté. En rassemblant ses crocks et ses basquets.
- Je sais, mais ça vaut la peine, puisque tu déménages maintenant. Je suis contente que t'as vu le bon côté des choses, profite de ta longue et belle vacance. Tu le mérites .
- Tu parles comme si ce fait était normal. En prenant soin de bien plier ses vêtements médicaux dans la malle.
- Ce n'est pas tout le monde qui se trouve chez un billiadaire sans rien faire pendant que ton compte en banque augmente. Moi je t'envie carrément.
Fabiola leva les yeux au ciel en signe d'exaspération. Est-ce-qu'il y a quelqu'un sur cette terre qui la comprend. Elle n'aimait guère cette situation, elle a toujours travaillé pour son du, sauf les dons que Dieu stimulait à certains de lui faire, mais ça c'est autre chose.
- T'es sérieuse? Demanda Nancy tout de go.
- Quoi?
- Tu n'as pris que tes vêtements de travail.
- Et?
- Tu m'as dit qu'il y avait une piscine, une sale de gym.
Est-ce qu'elle avait toute sa tête cette fille qu' elle avait pour amie?
Nancy se dirigea vers ses tiroirs et prit des débardeurs, des collants, des monokinis et les mit dans son caba.
- Rappelle-toi que tu ne vas pas travailler, tu vas uniquement t'amuser .
Fabiola ne riposta pas car c'était perdu d'avance avec Nancy, elle la laissa faire.
Après une heure écoulée, le camion de déménagement allait partir et les deux amies faisaient ses adieux.
- Tu vas beaucoup me manquer.
-Toi aussi ma Nancy.
Nancy a fini par prendre une place importante dans son cœur, depuis le premier jour qu'elle l'avait vue devant ce supermarché en mode guerrière; elle a su l'apprécier et plus tard encore plus, en la côtoyant chaque jour à l'hôpital. Nancy n'était pas chrétienne mais elle se sentait liée à elle, car elle n'était pas hypocrite comme son ex meilleure amie Sabrina. C'était elle qui l'avait aidée à surmonter sa rupture avec Sébastien. Ses blagues, ses turbulences, leurs sorties allaient la manquer.
- Maintenant qui va me tirer les oreilles.
Elles éclatèrent de rire.
Nancy pourrait se montrer adulte, raisonnable et l'instant d'après redevenir innocente et puérile.
- Je suis sérieuse Fabie.
- Pour la première fois madame est sérieuse. Admit-elle avec un sourire. Je ne serais pas à l'autre bout du monde, je serais toujours là pour toi.
- Fais-moi un câlin.
Les deux amies fit une accolade très serrée et longue, le chauffeur et les deux hommes qui l'accompagnèrent, furent émus.
- Je compte sur toi, pour faire passer à Antony de mauvais moments.
- Compte sur moi ma belle. Merci de m'avoir aidée. Dit-elle en se dirigeant vers son kia.
- Les amies sont là pour ça et à mes yeux tu es plus qu'une amie.
La chirurgienne fit volteface en entendant ces mots. Jamais elles ne pouvaient croire qu'elles étaient capable de se rouvrir en amitié depuis la trahison de Sabrina.
- Toi également Nancy. Je t'aime !
C'était la première fois que Fabiola le lui avait dit.- Moi aussi. Répondit-elle en hoquetant.N'oublie pas la masseuse dont je t'ai parlé, ses doigts sont magiques.
Visiblement Nancy tenait fort à ce qu'elle passe des jours fabuleux.
- Oui ! Oui . Répondit-elle en trombe.
***
Vers midi, le kia de Fabiola et le camion de déménagement étaient sur les gazons des Cabral. Les déménageurs transportaient les cartons .- Faites attention avec ça messieurs, si vous le heurter contre le mur, elle pourrait se briser. C'était sa coiffeuse, son premier présent de valeur qui lui était offert par son père , depuis lors elle était attachée à cet objet, elle n'a jamais su pourquoi.
Fabiola ordonnait aux hommes comment transporter les objets, on pourrait dire une ingénieure à la tête d'un chantier.
Antony ne ratait rien du spectacle dans la fenêtre de sa chambre.
Fabiola fit volteface et remarqua ce dernier.
- Tout à l'heure, je passerai vous voir pour me donner votre avis sur la déco de la chambre. Cria-t-elle depuis le jardin.
Fabiola savait parfaitement qu'avec cette attitude, elle ne faisait qu'attiser la colère chez Antony. Pour toute réponse, il fit le doigt d'honneur avec tellement de rage que même lui se surpris d'avoir agi ainsi. Visiblement cette fichue bonne femme voulait le destabiliser au point de lui faire perdre ses valeurs, lui qui avait toujours détesté ce geste qu'il qualifiait de vulgaire lorsque les gens l'affichaient et maintenant c'était lui qui l'adoptait. Mais ce n'était pas ça qui l'irritait dans l'histoire, c'est le fait que Fabiola riait au point d'avoir les larmes aux yeux , elle se couchait au sol , incapable de se retenir, elle avait des convulsions, tellement elle avait rit.
Jamais au grand jamais elle n'avait pensé qu'Antony réagirait de la sorte. Rien qu'en y pensant , elle se tordait de rire de plus bel.
"Vous commencez à venir monsieur Cabral , c'est bon signe."
Fabiola voulait qu'Antony sortit toute colère, haine, amertume qui était en lui. Son but était qu'Antony aie marre de ses propres réactions de chien enragé. Cette méthode n'était prouvée par aucun théoricien de la psychologie, ni psychatrique et ni psychanalyste, c'était sa manière à elle. Elle l'avait essayée avec une prétentieuse, qui donnait à Nancy du fil à retordre.
Premièrement , Antony va la ridiculiser, ce qui est déjà fait.
Deuxièmement, il va s'opposer violemment, ce qui est déjà fait.
Troisièmement, accepter, ce qui est le plus dur et la dernière méthode. Mais sa méthode s'approchait plus précisément de la courbe de deuil de la psychiatre et psychologue Elisabeth Kübler- Ross, selon laquelle l'individu devrait passer par cinq étapes : Le déni, la colère, la dépression, l'acceptation et la sérénité. Fabiola va faire une combinaison de la pratique d'Élisabeth et la sienne.
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LA THERAPEUTE
RomanceEtant très jeune Antony Cabral partout en Haïti était salué comme l'une des personnalités les plus riches grâce à l'immobilier et l'achat des entreprises en faillite. Blanc bec qu'il était, ce dernier avalait les plaisirs de la vie à grande bouchée...