Prologue : La légende de Longweï

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La pièce était plongée dans la pénombre et seule une bougie à moitié consumée éclairait légèrement les lieux de ses modestes flammes

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La pièce était plongée dans la pénombre et seule une bougie à moitié consumée éclairait légèrement les lieux de ses modestes flammes. Il s'agissait d'une petite chambre meublée d'une table, d'un coffre et d'un grand lit en bois sombre. Rien ne la décorait, à l'exception de lourdes tentures bleues qui atténuaient les rayons de la lune et qui apportaient une touche de couleur à l'ensemble. Bien que dépourvu de faste et de luxe, le mobilier restait d'excellente qualité, fabriqué avec soin, orné de jolies arabesques gravées directement dans le bois.

Dans le lit se trouvaient deux jumeaux, une fille et un garçon, recouverts jusqu'au menton par une épaisse et lourde couverture en laine grise. Les deux enfants étaient allongés tête-bêche, écoutant attentivement leur mère assise sur le bord du lit.

La femme était une digne représentante du peuple des plaines de l'Ouest, ancien clan d'itinérants aux os solides, le clan Yòumù. Son visage carré et droit semblait rude et ferme, mais en cet instant, il était empli d'affection pour les deux petits êtres devant elle. Ses cheveux étaient attachés en une longue tresse qui descendait jusqu'au creux de ses reins. Elle portait une sombre et robuste tunique, un vêtement traditionnel de ces contrées, conçu pour résister aux rigueurs des jours et des nuits dans ces terres inhospitalières. Pour autant, sa tenue était propre, sans le moindre accroc, et les lourds colliers et bracelets en or qu'elle arborait indiquaient qu'elle était une femme de haut rang au sein de sa tribu.

— Mère, racontez-nous une autre histoire, supplia la fillette installée tout près d'elle.

On ne pouvait nier que cette petite fille était la fille de cette femme, tant elle lui ressemblait. Son visage était carré, avec des traits fermes et bien dessinés. Elle avait de fins yeux marron clair et un grand nez large, tandis que ses lèvres, au contraire, étaient si minces qu'on les voyait à peine. Sa main, agrippée à la couverture, laissait deviner une robustesse osseuse, et ses épais cheveux noirs et indisciplinés s'étalaient sur son oreiller.

— Pas ce soir, Yi Ze, répondit la mère en caressant le crâne de sa fille.

— S'il vous plaît, insista le second enfant. Une courte seulement.

Le deuxième jumeau était physiquement le parfait opposé de sa sœur, avec des traits plus fins et un corps plus mince. Son visage était petit et rond, sa peau semblait aussi fine qu'une feuille de papier. Ses yeux bruns étaient immenses et paraissaient disproportionnés par rapport à son minuscule visage. Il avait un nez court et retroussé, de longs cils et une bouche pleine aux contours bien dessinés. Seuls ses cheveux, de la même texture et de la même forme que ceux de sa sœur, étaient similaires.

La mère poussa un profond soupir avant de céder.

— D'accord, mais une seule histoire, dit-elle en levant un doigt. Que diriez-vous d'entendre l'histoire de Longweï, le dieu condamné à errer sur terre ?

— Oh non ! Je veux celle qui raconte la bataille de la déesse Min contre le serpent à neuf têtes, ordonna la jeune fille.

L'autre enfant hésita un instant, regardant sa sœur, puis intervint d'une voix légèrement tremblante :

Le Dragon de FuméesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant