Chapitre 1 : Une prisonnière de qualité.

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Les bruits des bottes arpentant les couloirs et le vacarme des lourdes portes en fer que l'on claquait tirèrent de son sommeil le jeune adolescent endormi sur une fine couche de paille

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Les bruits des bottes arpentant les couloirs et le vacarme des lourdes portes en fer que l'on claquait tirèrent de son sommeil le jeune adolescent endormi sur une fine couche de paille.

La pièce, mesurant deux mètres sur trois, était plongée dans une semi-obscurité. La minuscule ouverture dans le mur épais de la cellule laissait pénétrer peu de lumière dans cet endroit humide. Le soleil se levait, projetant quelques reflets rosés et jaunes sur le sol en pierre inégal.

Lei Diàn se redressa et prit une profonde inspiration tout en gardant les yeux fermés. La mauvaise odeur qui imprégnait tout le bâtiment s'infiltra dans ses narines : un mélange d'excréments, d'humidité et de pourriture. Il vivait dans ces conditions depuis si longtemps que ces effluves s'étaient totalement imprégnés dans sa peau et ses vêtements.

Des cris retentirent au loin, et l'adolescent ouvrit légèrement ses yeux fatigués, tournant son regard vers la porte de sa cellule. Les gardiens de service aujourd'hui devaient probablement commencer leur tour de garde, prêts à commencer leurs jeux sadiques habituels. Ce soir encore, quelques prisonniers ne rentreraient pas dans leur cellule. Ils quitteraient enfin cet enfer, mais malheureusement, ils ne seraient pas en mesure de marcher sur leurs deux pieds. Ils seraient jetés sans ménagement dans une charrette et emmenés vers une fosse commune proche.

Cela faisait trois mois qu'il était enfermé ici et jusqu'à présent, il n'avait subi aucune brutalité de la part des gardiens. Il disposait même d'une cellule individuelle et d'une couche de paille rance sur laquelle dormir. Chaque jour, on lui servait un repas relativement copieux, si l'on considère les maigres rations habituellement distribuées en ces lieux. La soupe était fade et le riz aigre, mais au moins son estomac était un peu rassasié.

Il faut dire qu'il n'était pas un prisonnier ordinaire. Son corps avait probablement bien plus de valeur que l'ensemble des détenus enfermés dans ces cachots. Il devait donc rester en vie et était en sécurité. Du moins, tant qu'il ne se retrouvait pas dévêtu devant qui que ce soit.

Soudain, un bourdonnement indistinct se fit entendre au loin et Lei Diàn s'approcha de la fenêtre. Celle-ci était située en hauteur, l'empêchant de voir ce qui se passait dehors. Il ne pouvait que se fier aux bruits provenant de l'extérieur pour tenter de deviner ce qui se déroulait dans la rue. Habituellement, les environs de la prison étaient relativement calmes. Cependant, aujourd'hui, il semblait distinguer plusieurs voix, comme si un petit attroupement se trouvait devant l'établissement. Les battements de sabots sur les pavés résonnèrent, suivis par les acclamations joyeuses de la foule. C'était encore tôt le matin, ce qui surprit l'adolescent. Néanmoins, il comprit rapidement ce qui se passait. Ce jour était enfin arrivé...

Le tumulte à l'extérieur paraissait se propager à l'intérieur de la prison. Les prisonniers et les gardiens criaient bien plus fort que d'habitude, tandis que des bruits de pas précipités se rapprochaient de plus en plus de sa cellule. Le cliquetis des clés dans la serrure se fit entendre et la lourde porte s'ouvrit en grinçant terriblement. Pendant quelques secondes, il fut ébloui par la lumière émanant de l'ouverture et ne put voir de nouveau que lorsque l'ombre d'une personne immense l'obscurcit. Devant lui se dressait un gardien aussi large que grand. Son visage était particulièrement hideux et son sourire édenté lui fit frissonner. L'adolescent aperçut derrière cet homme trois femmes vêtues de longues robes de cérémonie blanches. Leurs cheveux noirs étaient tous attachés par une broche grise en forme de lune, et leurs postures étaient identiques. Ces trois répliques parfaites étaient des prêtresses du grand temple de la ville. Elles étaient accompagnées de deux soldats du même temple, arborant des tuniques rouges et de magnifiques armures dorées. Le métal de ces armures étincelait sans la moindre trace de poussière. Elles étaient impeccables et semblaient plus destinées à parader qu'à la guerre.

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