Lei Diàn est animé par une seule obsession : se venger de l'empereur qui a détruit sa vie, Chang Ming Sun.
Afin de pouvoir s'approcher de l'empereur et tenter de l'assassiner, il décide de se travestir et de prendre la place de sa sœur, destinée à...
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TW : Violence
Le pavillon des mariages était composé d'une unique pièce rectangulaire, étonnamment vide et épurée. Seul un coin de la salle était éclairé, où Lei Diàn put discerner un autel disposant d'encens, de tablettes de la terre et du ciel, ainsi que des reliques nécessaires au mariage. Derrière l'autel se trouvaient deux fauteuils en pierre, l'un vide et l'autre occupé par une statue du dieu Longweï à taille humaine.
À côté de la statue, un homme était nonchalamment appuyé sur celle-ci, balançant dans les airs son épée tout en maugréant sur son sort.
— C'est long ! Je n'en peux plus de toute cette attente ! Quelle foutue perte de temps !
Chang Ming Sun se tenait là, sous les yeux de Lei Diàn. Ce dernier tentait de ne pas se laisser submerger par les sentiments qui l'envahissaient. Il bouillonnait intérieurement de haine et de rage. Son cœur appelait à la vengeance, il n'avait qu'une seule envie : mettre immédiatement son plan à exécution. Il leva la main pour attraper son collier, mais le cliquetis des menottes attira l'attention de l'empereur qui se retourna vers lui.
— Ah enfin ! Ce n'est pas trop tôt !
Lei Diàn découvrit le visage de son ennemi. Étonnamment, pour un empereur, il était d'une banalité effarante. Son nez était large et plat, ses yeux petits et légèrement enfoncés. Ses traits étaient grossiers, et son visage était excessivement poudré, lui donnant un teint blafard. Sans ses vêtements jaunes, ses bijoux ostentatoires de richesse et sa grande coiffe dorée, il passerait sans aucun doute pour un simple quidam.
— Tu ne t'inclines pas devant ton empereur ? grogna-t-il en se redressant. Ne t'a-t-on pas appris le protocole ?
L'empereur s'avança rapidement vers Lei Diàn, si vite que ce dernier n'eut même pas le temps de réagir, recevant une gifle retentissante en pleine figure. Il réalisa le choc seulement lorsque son voile atterrit sur le sol et que sa joue fut parcourue d'une sensation de chaleur piquante.
— À genoux, saleté ! pesta l'empereur, lui lançant un regard dédaigneux.
Troublé et perdu, Lei Diàn s'agenouilla avec difficulté, ses jambes tremblantes. L'empereur le fixait en essuyant sa main sur le tissu de sa tunique jaune. Le contact froid du sol sur son front lui permit de retrouver partiellement ses esprits. Il ferma les yeux et tenta de se calmer. Son cœur tambourinait au fond de sa poitrine et des frissons le parcouraient. Il inspira profondément, conscient qu'il ne devait pas perdre pied à ce moment crucial. Il devait agir ! Profitant donc de sa position au sol, il récupéra rapidement le pendentif qu'il portait autour du cou.
L'empereur claqua sa langue dans un geste irrité puis se dirigea vers l'autel.
— Viens ici et dépêche-toi ! Je n'ai pas que cela à faire !
Lei Diàn se redressa tout en camouflant le collier dans sa manche. Ouvrir le flacon demandait un peu de temps et de dextérité. Heureusement, il connaissait les étapes pour le déverrouiller par cœur et pouvait les effectuer à l'aveugle malgré ses mains liées. Il avait seulement besoin de quelques minutes.
