Lei Diàn est animé par une seule obsession : se venger de l'empereur qui a détruit sa vie, Chang Ming Sun.
Afin de pouvoir s'approcher de l'empereur et tenter de l'assassiner, il décide de se travestir et de prendre la place de sa sœur, destinée à...
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Lei Diàn s'approcha du véhicule tout en jetant un coup d'œil aux alentours. La prison se trouvait sur une petite place mal entretenue, et les habitations qui l'encerclaient étaient dans un état particulièrement délabré. Il supposait donc que le pénitencier était situé dans un quartier éloigné du centre-ville, où se trouvaient probablement les populations les plus pauvres.
Il n'eut pas le temps d'observer davantage les lieux, car il fut invité à monter dans le carrosse. Les trois prêtresses le suivirent et s'installèrent sur la banquette face à lui. Lorsque tout le monde fut assis, les chevaux se mirent en marche et le convoi prit la route. La calèche avançait à un bon rythme dans les rues de la capitale, mais l'adolescent ne pouvait pas contempler la ville, car d'épais rideaux couvraient les fenêtres et lui bloquaient la vue. Quelques mois plus tôt, lorsqu'il avait été emmené à la prison, son visage avait été cagoulé pendant tout le trajet. Il n'avait donc pas eu l'occasion de voir à quoi ressemblait la ville. On disait que la cité de Shensheng était immense et somptueuse. Cependant, il n'aurait pas la chance de la découvrir ni de la visiter avant de mourir.
À bord du véhicule, personne ne parlait, et cela convenait au garçon. Il était logique qu'en ce jour funeste, il n'était pas d'humeur à bavarder. Pourtant, pour un homme condamné, Lei Diàn était d'un calme olympien. La peur de mourir l'avait quitté depuis longtemps, sa seule crainte était de ne pas réussir à tromper tout le monde durant les quelques heures qu'il lui restait encore à vivre. Il ne pouvait pas se faire prendre si près du but.
Lorsque le bruit des roues sur la route cahoteuse fut remplacé par le son des sabots martelant le pavé et que le carrosse ralentit, Lei Diàn comprit qu'il était arrivé. Dès qu'il mit un pied dehors, il eut immédiatement le souffle coupé par le spectacle qui s'offrait à lui. Sur une immense place qui pourrait contenir toute la population de la ville, une centaine de moines et de prêtresses étaient alignés, tous vêtus de blanc. Cet accueil était impressionnant, mais ce n'était pas cette assemblée qui le surprit le plus. Il était sidéré par le panorama qui s'étendait tout autour de lui.
Il se trouvait face au mont Miwù, une montagne immense et solitaire dont le sommet était constamment enveloppé d'un épais brouillard, rendant sa hauteur indiscernable. La partie visible de la montagne était recouverte d'une dense forêt, semblant être divisée en son centre par un long escalier sinueux qui serpentait vers les hauteurs. La montagne était entourée d'une immense muraille qui l'encerclait intégralement, et au pied de celle-ci se dressait le temple, donnant l'impression d'être un portail vers un autre monde.
Les descriptions que sa mère lui avait faites de ce temple durant son enfance étaient vraies. Le bâtiment était couvert d'or et de soie, et son architecture était à la fois immense et luxueuse. On y accédait par un gigantesque escalier en roche blanche bordé de statues d'animaux. Sa partie centrale, de forme circulaire, s'élevait sur trois étages, et les pavillons qui l'entouraient faisaient ensemble plus d'une centaine de mètres de long. Chaque poutre était soigneusement gravée et peinte en rouge, et les piliers étaient dorés. Des statues ornaient le toit courbé, tandis que de grandes lanternes étaient suspendues aux murs. Les ouvertures étaient drapées de voilages vermillon flottant au vent. C'était un spectacle somptueux, et Lei Diàn pouvait ressentir toute la vénération que ce peuple vouait à leur dieu en l'observant.
