Chapitre 69 : Un singulier démon-loup

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Lang Mowang saisit la main de Lei Diàn et s'approcha pour l'observer de plus près

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Lang Mowang saisit la main de Lei Diàn et s'approcha pour l'observer de plus près. Il posa un genou sur le lit, son visage à quelques centimètres de sa peau, sans sembler se soucier de leur soudaine proximité. Alors qu'il scrutait les cicatrices du bout des doigts pour voir jusqu'où elles s'étendaient, il répétait sans cesse des mots tels que « Wow », « Incroyable » ou « C'est fou ».

Il releva ensuite la tête vers Lei Diàn, ses canines brillantes dépassant de son large sourire.

— Tu l'as testé sur toi ?

 — Le Shaoshang ? s'étonna Lei Diàn. 

— Oui, je l'ai essayé plusieurs fois sur moi, mais les cicatrices ne restaient jamais sur ma peau. Elles disparaissaient en quelques jours seulement, mais les tiennes, elles sont si anciennes et profondes ! 

La bouche de Lei Diàn forma un "O" stupéfait. Avait-il délibérément testé le Shaoshang sur lui-même ? Il était un démon et ne pouvait pas mourir, mais ce poison était particulièrement douloureux. L'essayer une fois pouvait se concevoir, mais plusieurs fois ? Qu'est-ce qui avait traversé l'esprit de cet homme-loup ? Enfin, qui était-il pour donner des leçons ? Lei Diàn avait lui-même expérimenté bon nombre de ses compositions, certaines étant parfois toxiques.

— Il m'arrive de tester mes poisons sur moi-même, mais le Shaoshang, c'était un accident. Ce poison est mortel, l'utiliser sur soi-même est un suicide. Aucun humain ne peut y survivre. 

— Mais tu as survécu pourtant ? 

— En effet, mais disons que c'est uniquement grâce à une sorte de "protection divine"...

 C'était la seule réponse qui lui vint à l'esprit. Il ne pouvait pas lui dire directement qu'un dieu lui avait sauvé la vie. Heureusement, l'homme-loup semblait s'en accommoder.

Ce dernier était toujours à moitié affalé sur le lit sur lequel reposait Lei Diàn et paraissait très satisfait de la tournure de la conversation. Il se montra du doigt, tout sourire.

— Alors nous sommes pareils ! J'aime tester mes poisons et toi aussi ! Zhou Zhou ne comprenait pas lorsque je faisais cela, il me réprimandait souvent, mais finalement ce n'est pas si anormal...

 Lei Diàn ne put retenir une quinte de toux. Zhou Zhou ? Avait-il réellement appelé le grand maître des poisons Zhou Zhou ?

Lei Diàn s'abstint de lui dire qu'il était lui aussi considéré comme « anormal » par ses pairs. Il avait perdu le compte du nombre de fois où les autres étudiants l'avaient traité de fou lorsqu'il avait testé ses poisons sur lui-même. Eux utilisaient des animaux à cette fin, mais Lei Diàn n'avait jamais apprécié jouer avec une vie innocente, qu'elle soit humaine ou animale.

Tout dans le comportement de l'homme-loup était surprenant, et rien ne le rapprochait le moins du monde d'un démon. Lei Diàn en venait même à sérieusement douter qu'il en soit un. Certes, il était grand, musclé et doté d'attributs inhumains. D'après ce qu'il avait dit, il possédait également une impressionnante forme animale. Cependant, en cet instant, il avait devant lui un homme gêné par ses oreilles et doté de l'innocence et de la curiosité d'un enfant. Son visage n'avait rien d'effrayant, si l'on faisait abstraction de ses canines proéminentes et de ses pupilles jaunes fauve. Il était harmonieux et expressif, en parfaite adéquation avec ses gestes parfois enfantins. Lei Diàn avait donc l'impression de se trouver face à un grand enfant, et étant donné les traces de boue sur ses vêtements, la saleté sur sa peau et ses longs cheveux désordonnés, il se demandait même s'il savait prendre soin de lui-même. En tout cas, son comportement était loin d'être effrayant, il était même plutôt attachant.

Le Dragon de FuméesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant