Chapitre 17 : Il n'a pas changé.

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Lei Diàn était figé, la bouche béante et les yeux ronds

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Lei Diàn était figé, la bouche béante et les yeux ronds. Devant lui se trouvait Longweï, tout sourire, qui lui tendait la main. Il n'avait pas changé d'un iota en quatre ans et portait toujours la tunique blanche qu'il avait enfilée lors de son départ. Celle-ci était toujours immaculée, malgré le temps qui s'était écoulé. Finalement, le Nian n'avait peut-être pas perdu sa patte en touchant la barrière de talismans.

Lei Diàn ferma les yeux, plissant le nez et le front, puis les rouvrit, espérant ne pas être en train de délirer. Longweï était toujours là, à l'observer, attendant qu'il accepte de prendre sa main.

— Lei Diàn ? murmura le dieu, s'inquiétant de son manque de réaction.

Lorsqu'il entendit son prénom prononcé, un frisson parcourut toute sa colonne vertébrale. Son cœur se mit à battre plus rapidement et les poils de ses bras se dressèrent. Il se redressa et déposa sa main dans celle du dieu. Le contact entre leurs peaux l'électrifia et une douce chaleur se répandit dans son estomac et sur ses joues.

Longweï releva Lei Diàn sans aucun effort. Debout, face à face, ils ne se quittaient pas des yeux. L'un avait le regard surpris et exalté, tandis que l'autre l'observait avec tendresse.

Puis Longweï, ayant relâché la main de Lei Diàn, écarta les bras de manière accueillante, comme il l'avait fait par le passé, pour inviter le jeune homme à une étreinte.

Lei Diàn ne se fit pas prier et se jeta immédiatement dans les bras de son maître. À peine sentit-il l'odeur et la douce chaleur du dieu qu'il se mit à pleurer à chaudes larmes, s'accrochant à son dos. Il redevenait le jeune adolescent qu'il était lors du départ de la divinité.

— Vous... vous... êtes parti... depuis si... longtemps !, se plaignit-il, entre ses sanglots.

Longweï resserra son étreinte pendant que Lei Diàn s'agrippait à ses vêtements, craignant qu'il ne disparaisse ou que tout cela ne soit qu'un rêve.

— Oui, ça a été très long, confirma-t-il en s'écartant légèrement de Lei Diàn pour essuyer ses larmes avec la manche de sa tunique.

Longweï maintenait Lei Diàn par la hanche avec l'une de ses mains. Si proches l'un de l'autre, Lei Diàn devait lever les yeux pour voir le visage de la divinité. Malgré sa poussée de croissance, il restait toujours plus petit que le dieu.

Comme s'il lisait ses pensées, Longweï lui dit :

— Tu as bien grandi, tu es devenu un homme maintenant.

Lei Diàn hocha la tête, souriant entre ses larmes.

— J'ai même dépassé Shi de pratiquement une tê...

Un "Vous êtes revenu !" littéralement hurlé l'interrompit. Derrière eux, remontant le chemin, se trouvait le fameux Shi, totalement stupéfait.

— Je le savais ! s'exclama-t-il. Toute la journée, cette ambiance me faisait sentir que quelque chose n'allait pas. Puis quand vous avez utilisé votre énergie il y a quelques minutes, mon pressentiment a été confirmé ! Que faites-vous ici ? Depuis quand avez-vous quitté la grotte ? Lei Diàn, tu es couvert de boue... Et c'est la patte de quoi, ça ?

Shi les noyait de questions, son regard passant de Lei Diàn et Longweï aux restes du Nian.

— Je suis moi aussi très content de te revoir, Shi, plaisanta Longweï.

Comprenant qu'il n'avait peut-être pas abordé les choses dans le bon ordre, Shi se racla la gorge avant de légèrement se courber.

— Bon retour, maître.

Longweï hocha la tête en signe de salutation et Shi, fidèle à lui-même, reprit immédiatement ses jérémiades.

— Que faites-vous ici ? Pourquoi ne rentrez-vous pas au domaine ? Vous aurez le temps, plus tard, de vous « cajoler », répliqua-t-il en appuyant de manière blasée sur son dernier mot.

Longweï, d'humeur taquine, se détacha de Lei Diàn et se tourna vers le gardien. Il tendit ensuite les bras vers lui.

— Toi aussi, tu veux que je t'enlace ?

Shi fit un pas en arrière, partagé entre la gêne et l'énervement.

— Pardon ? Jamais ! Gardez ces marques d'affection pour Lei Diàn ! C'est lui qui apprécie ce genre de chose.

— Ah ? Tu me repousses donc, continua Longweï, poussant encore un peu la plaisanterie.

— Ne vous moquez pas de moi ! J'en viens déjà à regretter votre retour ! râla-t-il avant de s'éloigner

Longweï pouffa de rire, puis se pencha vers Lei Diàn.

—Shi prend toujours aussi facilement la mouche.

Lei Diàn confirma, ni Shi ni Longweï n'avaient changé.

— Rentrons également, reprit-il en commençant à avancer. Tu dois vouloir te laver, tu es couvert de terre.

Lei Diàn hocha la tête et tenta de le suivre, mais sa jambe le rappela à l'ordre et il grogna de douleur. Longweï s'arrêta brusquement, inquiet.

— Tu es blessé ? souffla-t-il en s'approchant de lui.

Lei Diàn souleva sa tunique pour montrer l'état de sa cheville au dieu. Ce dernier marmonna légèrement en voyant la blessure, puis il passa délicatement ses mains sous les genoux de Lei Diàn et le souleva dans les airs.

Lei Diàn, d'abord surpris, tenta ensuite de dissuader le dieu de le transporter ainsi. Enlacer Longweï était une chose qu'il pouvait désormais faire sans trop de gêne, mais être porté par lui était un peu trop embarrassant.

— Ce n'est pas la peine de me porter ! Je peux encore marcher et puis je suis lourd !

— Lourd ? répliqua Longweï, dubitatif. Tu es un poids plume. Enfin, je ne remets pas en question le fait que tu t'es épaissi. Cependant, pour te donner une idée, je pourrais aisément porter le Nian à bout de bras.

— Je suis couvert de boue et sale, essaya-t-il de nouveau.

— J'ai passé quatre ans au fond d'une grotte. Je suis loin d'être la propreté incarnée.

Du point de vue de Lei Diàn, Longweï était impeccable et ne dégageait aucune odeur. Leurs situations n'étaient pas comparables, mais comme à son habitude, le dieu avait réponse à tout et s'assurait de lui faire comprendre qu'il n'y avait pas lieu de discuter.

— Lei Diàn, laisse-moi te porter. Je t'ai laissé seul pendant quatre ans, j'ai bien le droit de prendre un peu soin de toi, non ?

Longweï le regardait en souriant et Lei Diàn abandonna le combat en soupirant profondément. Il se détendit et se laissa donc transporter, littéralement comme une princesse, par Longweï qui jubilait discrètement d'avoir réussi à atteindre son objectif.

Il devait également avouer qu'il appréciait tout particulièrement ce moment de proximité, surtout après le temps qu'ils avaient passé séparés l'un de l'autre.

Le Dragon de FuméesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant