~Nine

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Un filet du diable.

Alhéna eut un soupir et lentement ferma les yeux en empêchant ses émotions de prendre le dessus.

Elle se sentit glisser au travers et eut le temps d'inspirer avant d'être totalement recouverte de branches, et de finalement tomber sur le sol froid.

Elle eut une grimace en sentant sa jambe la piquer, mais se releva néanmoins et s'avança vers la porte face à elle.

Elle eut une grimace en voyant les clefs et le balai, au centre.

Peut-être en venait elle à regretter sa curiosité.

                            *****

-"Ronald."

La jeune femme remit ses cheveux en place après l'épuisante chasse à la clef, et accourut près du garçon inerte sur le sol.

Elle vérifia tout d'abord son pouls, puis lissa sa robe pour s'asseoir près de lui et relever sa tête pour la poser sur ses genoux.

-"Ronald."

Elle posa sa main sur son front pour vérifier sa température, et eut un soupir en se rendant compte que sa famille ne serait sans doute pas fière d'elle en la voyant ainsi sauver un Weasley, bien inférieur à elle.

Néanmoins -et Lucretia avait bien insisté sur ça lors de son éducation- la bonté et l'empathie était deux choses fondamentales chez une femme, et notamment une femme de son rang. Faire preuve de pitié.

La jeune femme passa sa main au-dessus de ses blessures, et d'un simple sortilège muet, elle les referma doucement.

Ron eut un léger sourire dans son sommeil, et elle le reposa sur le sol en vérifiant que rien ne risquait de lui tomber dessus.

Elle se releva et nettoya sa robe salie, avant de s'avancer vers la pièce à l'arrière, le coeur battant dans ses tempes.

Une salle dans le noir.

Elle s'avança aux aguets, mais alors la porte derrière elle se referma subitement et avant qu'elle ne puisse faire un pas, des flammes violettes jaillirent, gardiens de la porte par laquelle elle était entrée.

Et d'autres, noires comme les ténèbres, gardiens de celle par laquelle elle devait sortir.

Une table, au centre, faite de bois. Elle s'y avança prudemment et vit alors septs bouteilles.

Elle déglutit et lut le petit mot au milieu.

-"Devant est le danger, le salut est derrière.
Deux sauront parmi nous conduire à la lumière, L’une d’entre les sept en avant te protège
Et une autre en arrière abolira le piège, Deux ne pourront t’offrir que simple vin d’ortie, Trois sont mortels poisons, promesse d’agonie, Choisis, si tu veux fuir un éternel supplice, Pour t’aider dans ce choix, tu auras quatre indices.
Le premier : si rusée que soit leur perfidie
Les poisons sont à gauche des deux vins d’ortie ;
Le second : différente à chaque extrémité, Si tu vas de l’avant, nulle n’est ton alliée.
Le troisième : elles sont toutes de tailles inégales, Ni naine ni géante en son sein n’est fatale.
Quatre enfin : les deuxièmes, à gauche comme à droite,
Sont jumelles de goût, mais d’aspect disparates."

Alhéna reposa la note soudain comme de peur qu'elle soit piégée elle aussi.

Elle risquait sa vie.

Elle en eut soudain la certitude, et en voyant ses septs bouteilles elle comprit que trois d'entre elle la mèneraient à la mort.

Elle était prise au piège : mais au lieu de paniquer, ce qu'elle aurait aimé faire, elle inspira plusieurs fois jusqu'à ne plus sentir son coeur tenter de passer au travers de sa cage thoracique.

Elle ouvrit finalement les yeux et mit son cerveau en marche : une Black ne pouvait perdre.

Il s'agissait de logique, elle faisait énormément de jeu de ce genre avec Ignatius - même si elle ne risquait pas sa vie alors.

En relisant la note, elle se rendit compte que les fioles une et sept, aux bouts, ne pouvaient être celle qui permettaient d'avancer.

Immédiatement après les deux fioles de vins se trouvaient une fiole empoisonnée.

Sachant qu'il y avait septs fioles, celles de vins ne pouvaient être les dernières.

Les fioles deux et six étaient de mêmes goûts : des vins ou des poisons, sauf que la six étaient la plus grande et ne pouvait donc être du poison.

Elle écarta ainsi ces deux fioles : elles contenaient du vin.

Ce qui signifiait que les fioles une et cinq, à gauche des vins, étaient des poisons.

La fiole sept était donc soit celle empoisonnée, soit celle qui permettait de reculer et de repartir - puisqu'elle ne pouvait être celle qui permettait d'avancer.

Elle ferma les yeux et réfléchit, se concentrant pour faire bouger les fioles de sa tête et tenter de résoudre le mystère.

Celle qui permet d'avancer est donc la trois ou la quatre.

Elle eut une grimace, repassant l'énigme dans sa tête encore et encore avant de frapper la table de sa main.

Elle ne trouvait pas.

Laquelle des deux était la bonne ?

Et bien entendu, la magie faisait que même si Harry était déjà passé, les fioles se refermaient et se remplissaient de nouveau : aucun moyen de tricher.

Elle sentit son cerveau imaginer tout un tas de scénarios plus farfelus les uns que les autres : mais que pouvait-elle faire ? Elle était coincée.

-"Ressaisis-toi."

Elle inspira et mis sa tête entre ses mains avant d'expirer fort, regrettant de ne pas avoir prit son aeris - son collier magique qui la calmait lorsqu'elle faisait une crise de panique, crée par Walbugra.

-"Je sais."

Alhéna releva la tête et pris les deux fioles, avant d'en verser la moitié chacune sur la note.

L'une d'entre elle la réduisit en miette juste après l'avoir touché, et elle eut un léger sourire avant de regarder l'autre fiole.

-"S'il-te-plaît." Murmura-t-elle avant de fermer les yeux et de boire le reste.

Elle aurait pu prendre la fiole qui lui permettait de repartir : elle était sûre que c'était la bonne, et elle aurait pu ainsi attendre les secours avec Ron.

Mais elle n'était pas comme ça.

C'était une Black.
Elle se devait d'honorer le nom qu'elle portait, même si elle y risquait sa vie.

Alors, sans même réfléchir, elle fonça dans les flammes noires.

Et poussa la porte sans aucune égratignure.

Une grande salle, immense, telle une alcôve faite de pierres anciennes.

Elle leva les yeux vers les pierres précieuses ornant le plafond, et eut un léger sourire en s'imaginant une réception dans cette salle, avec des robes flottant partout, des rires fusant.

-"Vous."

Elle baissa le regard et vit, au bas des marches, Harry Potter.

Et le professeur Quirrel, dont le crâne chauve n'était pas complétement chauve.

Un visage s'y étirait, le sourire blafard.

Elle sentit un frisson s'emparer de son corps tout entier lorsque les lèvres d'Harry s'ouvrir, grimacantes.

-"Voldemort." Eut-il l'audace de murmurer.

Alhéna eut la honte de se cacher derrière l'une des poutres et de retenir soudain sa respiration, les mains tremblantes.









𝑨 𝑩𝒍𝒂𝒄𝒌 𝒔𝒕𝒐𝒓𝒚 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant