𝑨 𝑩𝒍𝒂𝒄𝒌 𝒔𝒕𝒐𝒓𝒚 [TERMINÉ]

~Thirty-three

-"Ton combat est terminé."

Lucius déposa la dernière fleur sur le corps de son père, allongé sur un autel de bois, vêtu d'un linceul.

Draco serra la main d'Alhéna.

-"Tu as voulu servir pour l'amour de Jésus : que l'amour de Jésus t'emporte vers le Père, et nous te reverrons dans sa maison."

Draco, aidé par Alhéna qui lui tenait la main, alluma son flambeau et avec la flamme éternelle, flamba l'autel sur lequel reposait son grand père.

Il recula et, tandis que dans ses yeux se reflétaient les flammes brûlantes dévorant le bois et la chair, une larme vint rouler sur sa joue chaude et s'écraser sur le sol.

Sans parler, Alhéna lui serra la main fort et caressa sa nuque avec la tendresse d'une mère.

Et tandis que sa mère parlait avec le prêtre et son père, Draco eut un léger sourire amer.

-"Joyeux Noël Alhéna." Murmura-t-il.

-"Joyeux Noël Draco." Répondit Alhéna en un leger sourire sans quitter les flammes du regard.

Et, alors que les heures étaient passés, emportant avec elles un peu des souvenirs qu'ils tentaient d'oublier, Alhéna quitta Draco, laissant glisser sa robe noire sur le sol, regardant les autres partir également au travers de son voile.

Elle se fit raccompagner par Morroi qui était venu pour lui apporter ses affaires.

-"Vous êtes très joli mademoiselle."

Morroi s'inclina et, une fois dans sa chambre, Alhéna enleva son voile en dentelle.

-"Ce n'est pas un compliment à faire lors d'un enterrement."

-"Je suis navrée Mademoiselle." Elle s'inclina de nouveau et Alhéna soupira.

-"Aide moi à enlever ma robe je te prie."

Morroi la lui enleva et détacha ses longs cheveux qui retombèrent sur ses côtes.

-"Mademoiselle a reçu une lettre durant l'enterrement."

-"De qui est-ce ?"

Elle s'assit face à sa coiffeuse et entreprit de démêler ses cheveux, les yeux vides.

Une nouvelle mort. Encore. Un nouvel enterrement. Encore.

Quand cela cesserait il ? Était-elle forcée d'assister à la mort de tous ceux qu'elle avait toujours connu ?

-"De Sirius Black, Mademoiselle."

Ses yeux reprirent soudain une teinte plus clair, et elle reposa sa brosse avant de tendre sa main.

-"Donne la moi."

Morroi obéit et la lui donna, avant de s'incliner et de la laisser seule dans sa chambre.

Son coeur débordait d'un sentiment qu'elle ne reconnut pas alors. Devait-elle ouvrir la lettre ?

Elle jeta un coup d'oeil sur le coupe-papier devant elle. Devait-elle le prendre ?

Elle l'attrapa de sa main gauche et ouvrit la lettre de sa droite.

Une longue lettre.

Elle la déplia et commença à la lire, ses yeux glissant sur le papier froissé avec aisance.

Elle reposa la lettre lorsqu'elle toucha à sa fin.

Ils allaient venir la chercher. Devait-elle se réjouir ?