𝑨 𝑩𝒍𝒂𝒄𝒌 𝒔𝒕𝒐𝒓𝒚 [TERMINÉ]

~Twenty-nine

-"Je suis malade."

Il rit.

-"Tu ne l'es pas."

Elle prit alors sa main dans la sienne et releva les yeux dans les siens.

-"Je suis malade." Murmura-t-elle une nouvelle fois. "J'ai mal, là." Elle apporta sa main qui frôla sa peau nue.

-"C'est ton coeur." Dit alors le garçon en s'abaissant à son niveau. "Tu as mal au coeur ?"

-"Seulement quand tu es là."

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-"Je suis content de te voir."

Draco embrassa le crâne d'Alhéna qui lui sourit en retour.

-"Je pense que Lucretia et Ignatius serait énervés de me voir rater les cours."

Blaise hocha la tête, y trouvant son compte. Il baisa sa main avec fourberie et lui tendit son bras, qu'elle saisit.

-"Cette année s'annonce grandiose." Il sourit. "De toute façon, tu n'as personne d'autre qui risque de mourir. Si ?"

Il y eut un silence tandis qu'ils s'asseyaient dans leur cabine et Pansy soupira.

-"Excuse-le Alhéna, il n'a jamais perdu personne." Elle lui lança un regard noir mais la jeune femme sourit.

-"Ce n'est rien, je ne le prend pas mal."

Elle ne posa pas sa tête contre la vite malgré son envie - elle devait garder l'air digne, mais posa son regard sur l'horizon tandis que les élèves disaient au revoir à leurs familles.

Personne ne lui disait au revoir, à elle.

Et tandis que le train commençait à partir, elle eut l'impression de voir un hypogriffe voler autour du train. Mais tandis qu'elle plissait les yeux, elle ne vit qu'une amas de nuage au-dessus d'eux. Juste des nuages.

-"Quelque chose ne va pas ?"

Elle se tourna vers Daphné.

-"Tu m'as l'air ailleurs."

Alhéna lui prit la main et plongea ses yeux dans les siens.

-"Tout va parfaitement bien, Daphné."

Draco roula des yeux.

-"J'espère qu'on coincera bientôt ton cinglé de père. Tu n'as pas peur qu'il vienne te voir ?"

Elle releva les yeux vers son fiancé.

-"J'ai de quoi me défendre."

Son père n'était pas réapparu depuis sa visite chez Remus, et elle ne savait pas pourquoi. Peut-être s'était-il fait attrapé. Peut-être s'était-il fait tué.

Elle ne s'en souciait pas réellement ; après tout elle avait voulu le ramener à Askaban fut un temps. Mais lorsqu'elle se réveillait chaque matin, elle avait ce ressenti, ce sentiment de solitude qui avait disparu lorsqu'il était là.

Harry non plus n'était pas venu depuis : sans doute, puisque Sirius n'était plus chez elle, ne trouvait-il plus de raison de venir la voir.

Elle ne s'en souciait pas réellement ; après tout elle ne l'aimait pas et ne voulait pas le connaître plus que ça. Mais lorsqu'elle se réveillait chaque matin, elle avait ce ressenti, ce sentiment de solitude qui avait disparut lorsqu'il passait les voir.

Et désormais elle n'avait plus que ses larmes pour seule compagnie, et les oiseaux qui venaient admirer ses sanglots avant de repartir vers leurs nids.

C'était ainsi ; c'était la vie.

Tout le monde finissait par partir, et la seule qui restait était celle qui voulait s'envoler.

-"Alhéna."

Elle leva les yeux vers Draco, debout. Le train était entré en gare.

Elle se leva et lissa sa robe avant de suivre Draco qui avait prit leurs bagages.

-"Alhéna."

Elle se tourna soudain vers Harry qui descendait à son tour.

Et tandis que lui affichait un sourire gêné, elle détourna le regard et continua sa marche, prenant le bras de Draco et redressant son dos.

-"Tu t'es fait ignoré." Lui murmura Ron en riant, et Harry lui donna un coup de coude.

Il savait qu'il avait mal agi. Arrêter de venir la voir simplement parce qu'il ne s'était pas excusé pour quelque chose qu'elle avait déjà oublié, c'était incensé. Mais c'était ainsi. Harry ne voulait pas avoir à partager le fardeau qu'elle portait, il ne voulait pas être amie avec quelqu'un qui le haïssait, quelqu'un qui était fiancé à Draco Malfoy et qui partageait les idéaux de Voldemort - ou du moins ne les contredisaient pas.

C'était normal, après tout. Sa mère était une née moldue, sa meilleure amie en était une, son meilleur ami était un Sang-pur qui trainait avec des nés moldus : il était entouré de gens qu'elle détestait.

Et peut-être commençait-il à la détester, elle aussi. Ou du moins détester ce qu'elle représentait : une fille qui avait également perdu ses parents mais qui, contrairement à lui, avait été élevé dans une famille de sorciers, avait toujours su ce qu'il était arrivé à ses parents, avait eut une belle vie, gâtée par sa famille, ses amis.

Et tandis qu'Alhéna s'éloignait avec Draco, elle eut ce sentiment de solitude alors même qu'elle était avec lui.

Parce qu'Harry l'abandonnait. Harry qui pourtant l'avait rendu si heureuse durant ses vacances la traitait désormais comme une inconnue.

Ou peut-être était-ce elle qui le traitait comme un inconnu. Parce qu'elle détestait ce qu'il représentait : un garçon qui avait également perdu ses parents mais qui, contrairement à elle, avait été élevé dans une famille de moldus, n'avait jamais eu le poids de savoir qui était ses parents et pourquoi l'avait-il abandonné, avait eut une belle vie, gâtée par la vie, avait des véritables amis, n'était pas craint mais admiré, avait une liberté qu'elle ne pouvait espérer.

-"Tout va bien Harry ?" Hermione posa sa main sur son épaule et il détacha son regard de la robe en crinoline glissant sur le sol.

-"Très bien." Dit-il en un souffle.

-"Tout va bien Alhéna ?"

Pansy s'approcha d'elle et la jeune femme détacha son regard de l'horizon.

-"Tout va très bien." Dit-elle en un souffle.

Et tandis qu'elle continuait de s'éloigner avec Draco et Pansy, Harry détourna la tête et marcha dans la direction opposée avec Hermione et Ron.