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Lundi à minuit le confinement sera levé. Dès lundi, Adam va quitter la maison afin de pouvoir vivre sa nouvelle vie au sein de son appartement dans le petit quartier de Brooklyn Heights. Nous sommes samedi. Il me reste donc quarante-huit heures. Quarante-huit heures et les jours les plus difficiles vont arriver pour moi. Le départ d'Adam était signe que pour moi, notre relation allait prendre fin. Notre petite bulle rassurante mutuelle allait être détruite quand il va franchir le pas de la maison. Peut-être que je réaliserais que je ne l'aime pas autant que je le prétends depuis quelques semaines. Peut-être qu'il va réaliser qu'il m'aime et qu'il va tout faire pour me « reconquérir ». Peut être qu'on va retrouver tout simplement notre complicité qu'on a toujours eu depuis que l'on se connaît depuis maintenant une dizaine d'années. Peut être que le confinement a au contraire fait disparaître cette petite complicité qu'il y a toujours eu entre nous pour diverses raisons : parce qu'Adam ne m'aime pas et ne veut pas me donner de faux espoirs par exemple. Je ne sais pas trop ce que l'avenir nous réserve et avec mes réactions incompréhensibles ces derniers jours, je ne savais pas trop comment j'allais me comporter à l'avenir avec Adam. Et honnêtement, je n'ai pas trop envie de le savoir. Quand je tourne la tête vers mon radio-réveil, celui-ci indique huit heures et demie. Il est temps de se lever. Difficilement, je quitte les chaudes couvertures de mon lit afin de pouvoir me lever pour affronter une nouvelle journée. Je ne sais pas encore quel est mon programme mais ce qui est certain, c'est que je vais devoir me changer les idées pour ne pas penser à ce qui me tracasse l'esprit depuis maintenant plusieurs semaines. Je descends dans le salon, remarquant que toute ma famille était levée à l'exception de mon père qui dort encore.

'Lily !'

Je m'approche doucement d'Eugene, lui déposant un petit baiser sur le front, avant de me tourner vers la chaise haute de Mads pour en faire de même bien qu'il boive son biberon de lait tout seul. Trop mignon. Je m'installe à côté d'Eugene avant de me servir une tasse de lait chaud accompagnée par du chocolat en poudre car je n'ai pas envie de prendre de café aujourd'hui. Je ne vais pas travailler donc je n'ai pas besoin de prendre du café pour tenir le rythme et ne pas m'endormir entre deux sessions de révisions. Je prends ensuite un pancake encore chaud avant de le croquer doucement, alternant avec une gorgée de ma boisson chaude. Alors que je profite de mon petit déjeuner, je sens des lèvres se poser sur ma joue. Je tourne la tête avant d'apercevoir mon père, visiblement encore pas très réveillé.

'Bonjour papa'

'Bonjour ma grande' il me répond, une voix encore bien endormie, avant d'aller embrasser ses deux fils. 'Bonjour mes garçons.'

'Bonjour papa !' Eugene s'exclame tout content alors que Mads gazouille joyeusement.

'Bonjour les garçons. Maman n'est pas levée ?'

'Je suis là mon amour' Elvira arrive de la cuisine avant de l'embrasser, faisant grimacer Eugene qui dit beurk. 'Ça va ? Tu as bien dormi et tu t'es assez reposé ?'

'Je pense que je vais retourner me coucher après le petit déjeuner. J'ai un petit coup au moral ce matin' mon père lui dit, s'installant à mes côtés.

'A cause de tonton Adam ?' Eugene finit par demander.

'Non pas à cause de tonton mon grand. Même si oui, je suis triste qu'il parte' mon père lui répond.

Je me contente de garder au maximum mes yeux plongés dans ma tasse de chocolat, ne voulant pas trop prendre part à cette discussion. Le départ d'Adam va m'affecter bien plus que mon père, Elvira, Eugene et Mads réunis c'est certain. Je termine de manger tranquillement mon pancake et de boire ma tasse de café, ne voulant pas m'enfuir de table comme ça alors que le sujet est on ne peut plus délicat. Ça attirerait rapidement les soupçons ... bien qu'Elvira sache exactement ce qu'il se passe et qu'elle n'a rien dit à mon père sinon il ne réagirait pas comme ça. Une fois mon repas avalé, je débarrasse ma tasse alors que mon père remonte se coucher, saluant néanmoins son ami qui vient de se lever aussi visiblement. A mon tour, je monte les escaliers, remarquant Adam en haut de ceux-ci, me regardant monter. Alors que j'allais continuer ma route afin de pouvoir aller me préparer pour cette nouvelle journée, Adam me retient par le bras afin de m'attirer doucement dans ses bras pour me serrer contre ceux-ci. Ok ça c'est inattendu. Au début, je reste un peu crispée tant sur le fait de la surprise que sur le fait que je lui en veux toujours de s'être quelque peu servi de moi pour combler le manque de sa femme mais très vite, je me détends et profite de cet enlacement. Il a suffi juste d'une discussion calme hier, d'un moment tactile sans que je ne le repousse et voilà qu'Adam me fait de nouveau des câlins. Au bout de cinq petites minutes, il se détache, prenant néanmoins le soin de déposer un baiser sur mon front, descendant avec hâte les escaliers. Je reste quelques instants en haut des escaliers, réalisant alors ce qu'il venait de se passer. Mais ça fait du bien. Je pars ensuite à la salle de bain afin de me préparer, prenant une douche avant d'enfiler des vêtements propres pour l'avant-dernier jour de confinement. Une fois prête, je redescends dans le salon, observant avec attention le spectacle dans le salon. Eugene jouait avec Adam à la course de voiture alors que Mads est contre sa maman, regardant avec attention les petites images de son livre d'éveil tout en mâchouillant sa tétine. Je ne peux pas m'empêcher de prendre une photo que je partage rapidement à mes amis ainsi qu'à mon oncle Pedro qui me répond dans l'immédiat en craquant devant la petite bouille de Mads dans les bras de sa maman. Evidemment il fait craquer tout le monde. Je repose mon téléphone avant de m'installer à côté d'Elvira, déposant ma tête contre son épaule tout en posant ma main contre le corps de mon petit frère.

Colocation (Tome I) (with Adam Driver) (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant