𝟐𝟖.

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Elise entra précipitamment dans la chambre, le visage marqué par l'inquiétude. En la voyant, je sentis un soulagement m'envahir. Elle se précipita vers moi, ses yeux fixant ma main rougie par le sang qui s'écoulait lentement, tâchant le drap blanc du lit. Elle revenait à peine de ses trois jours de congés, et voilà qu'elle s'inquiétait déjà pour moi.

« Althéa, que s'est-il passé ? Comment vous êtes-vous fait mal ? » demanda-t-elle, la voix tremblante.

« J'ai fait un cauchemar étrange. Quelqu'un me traînait de force dans une pièce qui ressemblait étrangement à la nouvelle cathédrale. Je m'y suis donc rendue, il y a quelques nuits de cela, avec Benediss, mais nous n'avons pas trouvé grand-chose. » partageai-je aussitôt mes pensées intrusives.

« Que voulez-vous dire par là ? Qu'avez-vous appris ? » s'assit-elle à côté de moi.

« L'archidiacre Frolov me déteste à cause d'un mythe ancien. »

« Quel mythe ? » demanda-t-elle en sortant de son sac un flacon et des bandages.

« Il y avait une croyance à l'Ancien Temps. » regardai-je le plafond, cherchant à rassembler mes pensées. « Celle où un certain Ange descendrait des cieux pour punir les méritants. »

« Quel rapport avec vous ? » plissa-t-elle les yeux, essayant de comprendre.

« Mes yeux. » soufflai-je. « Mes yeux violets. »

« C'est n'importe quoi ! » dit-elle en secouant la tête. « L'archidiacre est complètement dérangé ! »

« Ne vous inquiétez pas, Elise. » s'étiraient mes lèvres en un léger sourire, amusée et touchée par ses paroles. « Il ne peut rien me faire. Cesare est mon frère. S'attaquer à moi serait non seulement s'attaquer à l'Empereur, mais aussi un membre ecclésiastique. Il ne peut pas se le permettre. »

« J'espère bien ! Toute cette histoire me donne des migraines ! Pourquoi la vie est-elle si compliquée... » murmura-t-elle en appliquant un baume apaisant sur ma main. « D'ailleurs, quel est le rapport avec votre cauchemar et la cathédrale ? » releva-t-elle la tête, toujours préoccupée.

« La cathédrale ressemble à l'une des demeures du feu Comte Nielsen. Mon premier mari. » expliquai-je. « C'est dû en partie par le peintre et décorateur Denuelle qui s'est occupé de ces deux lieux. Quant à mon cauchemar, s'en était seulement un, j'imagine... »

« C'est étrange, mais je suppose que cela a du sens... Vous êtes-vous donc coupée la main à la cathédrale ? Que s'est-il passé là-bas ? »

« Non, c'est en essayant d'enlever la cape avec un couteau. »

« D'où avez-vous sorti cette arme ? » fronça-t-elle les sourcils, visiblement perplexe.

« À la cuisine, voyons ! » ne pus-je m'empêcher de feindre un rire —mal à l'aise— malgré la douleur et la fatigue.

« Vous êtes incorrigible, Althéa. » leva-t-elle les yeux au ciel, un sourire mi-amusé mi-exaspéré sur le visage. « Vous auriez pu vous faire encore plus de mal. »

« Je sais, mais à ce moment-là, je n'avais pas beaucoup d'autres options. » répondis-je en haussant les épaules.

« Promettez-moi de faire plus attention à l'avenir. »

« Je vous le promets, Elise. Merci d'être là pour moi. »

Elle serra doucement ma main blessée.

« Toujours, Althéa. Vous pouvez compter sur moi. »

𝐁𝐎𝐑𝐍 𝐓𝐎 𝐃𝐈𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant