𝟕𝟎.

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Deux jours s'étaient écoulés depuis que j'avais quitté le château, le carrosse filant sans relâche sur les routes interminables. Le voyage avait été harassant, ponctué de brefs arrêts pour changer les chevaux et se ravitailler en eau. J'avais à peine dormi, l'inquiétude me rongeant à chaque instant, mes pensées fixées sur une seule chose: retrouver Celyan.

Nous voilà arrivés.

L'école se dressait devant moi, imposante, entourée de hauts murs et de lourdes portes en fer forgé, dont le soleil s'y couchait derrière. C'était un bâtiment prestigieux, à n'en pas douter, mais une sensation désagréable me saisit dès que je posai le pied sur le sol.

Quelque chose ne tourne pas rond ici.

Deux gardes, robustes et armés, se tenaient devant les portes, leurs regards méprisants parcourant ma silhouette avant de revenir à leurs positions initiales, visiblement peu impressionnés par ma présence.

« Ouvrez les portes. » m'approchai-je d'eux, le visage fermé.

Les gardes échangèrent un regard, l'un d'eux lâchant un rire étouffé.

« Et vous êtes ? » demanda le premier, ses yeux remplis d'arrogance.

« Althéa Borgia, alliée de la famille impériale et sœur de Celyan Borgia, élève de cette institution. Je suis ici pour le voir et je n'ai pas de temps à perdre avec vos grossièretés. Ouvrez cette porte immédiatement. »

« Oh, mais écoute ça, l'p'tit oiseau qui sait parler. Mademoiselle est pressée ? » s'approcha le deuxième d'un pas, son haleine fétide parvenant jusqu'à moi. « Peut-être que si tu es gentille avec nous on pourrait te laisser passer, hein ? »

Le premier mit une main sur l'épaule de son collègue pour l'arrêter dans son avancé, avant de rajouter:

« C'est bien beau tout ça, mais ici, votre nom ne vaut pas grand-chose. Alors, rentrez chez vous. »

Quelle bande d'abrutis.

Une rage monta en moi comme une vague brûlante, sentant le sang battre à mes tempes.

« Vous ne semblez pas comprendre la gravité de votre situation. » dis-je d'une voix étrangement calme malgré l'intensité de ma colère. « Je vous ordonne de m'ouvrir ces portes. Maintenant. »

Les gardes éclatèrent de rire, leur mépris n'ayant apparemment aucune limite. Le deuxième se dégagea de l'emprise, s'approchant davantage de moi.

« Regarde-la, elle pense qu'elle peut nous menacer avec ses petites manières de noble gâtée. Écoute, ma jolie, ici, personne ne s'agenouille devant une pouffiasse comme toi. Alors dégage. À moins que tu sois venue ici pour autre chose et on peut bien faire une exception si tu sais t'y prendre. »

Mais alors qu'il levait la main pour accentuer ses propos avec un geste encore plus obscène, un détail attira mon attention: une cicatrice marquée à son poignet.

Qu'est-ce ce symbole ?

Je plissai des yeux, essayant de discerner ce qu'elle représentait. Un œil stylisé et incurvé, barré d'un trait.

Ce signe...

Des mains rugueuses et impitoyables me tirèrent dehors. Je fus jetée sur le sol comme une poupée de chiffon, heurtant le sol avec une violence inouïe. [...] « Regardez ce que nous avons là. » ricana l'un d'eux. « Une petite noble perdue dans la forêt. Ça va être amusant. » [..] Je tentai de me relever, mes membres tremblants sous l'effort, mais un coup de pied brutal dans les côtes me cloua au sol. [..] Les coups se mirent à pleuvoir, sans relâche. Des pieds, des poings, des lames s'abattirent sur moi, chaque impact m'arrachant des cris de douleur. J'essayais de me protéger, de couvrir mon visage et mon ventre, mais ils étaient trop nombreux, trop impitoyables. Ma peau se déchira sous la morsure des lames, et le goût métallique du sang emplissait ma bouche, m'écoeurant à chaque gorgée. [...] Les armures des ces hommes avaient de petites imperfections, des morceaux de métal mal ajustés, des éraflures qui n'auraient jamais été tolérées par la Garnison Royale. Puis, un détail précis me revint en mémoire: un symbole gravé discrètement sur l'une des armes. Ce n'était pas l'emblème officiel de la Garnison Royale, mais celui d'une faction rebelle.

𝐁𝐎𝐑𝐍 𝐓𝐎 𝐃𝐈𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant