𝟐𝟑.

57 3 0
                                    
















Le tissu épais de ma robe, d'un bleu marine et velouté au toucher, enveloppait ma silhouette avec grâce, tombant en plis élégants jusqu'au sol. La jupe, volumineuse et ouverte à l'avant, révélait des étages de volants en soie dorée richement brodée. Les manches s'évasaient en trompette à partir des coudes jusqu'à l'extrémité de mes doigts, tandis qu'un col haut, en forme de cheminée, encadrait mon cou.

« Où alliez-vous ainsi vêtue ? » m'observait Elise, debout, à l'encadrement de la porte.

Je me tournai lentement vers elle, portant un léger sourire pour illuminer ce visage fatigué.

« Une nouvelle Cathédrale ouvre ses portes aujourd'hui. Il est non seulement de mon devoir d'être présente en tant que future Duchesse Aarden, mais en tant que sœur d'un futur Cardinal. »

Élise hocha la tête avec compréhension, bien que ses yeux trahissaient une lueur d'inquiétude. Son visage, d'habitude si serein, portait maintenant les marques d'une préoccupation profonde. Les plis autour de ses yeux montraient des nuits d'insomnie passées à veiller sur moi, dans les moments les plus sombres de ma convalescence.

« Mais Althéa, êtes-vous sûre d'être prête pour une telle sortie ? Après tout ce qui s'est passé, vous avez besoin de repos. »

« Élise, je le dois. » était ma voix calme mais ferme. « C'est une occasion importante, non seulement pour moi mais pour ma famille. »

Elle baissa les yeux un instant, comme si elle cherchait les mots appropriés.

« Je comprends, Madame. Mais... » hésita-t-elle, visiblement troublée. « Vous devez aussi prendre soin de vous. Vous ne pouvez ignorer votre santé. »

Elise... Sentis-je un pincement de gratitude pour cette femme dévouée qui se tenait devant moi, prête à me soutenir même dans mes décisions les plus controversées. Elle était bien plus qu'une dame de chambre ; elle était une amie fidèle, une confidente silencieuse dans les moments de doute. Je lui accordais ma confiance pleine et entière, sachant qu'elle était là pour moi dans les moments de joie comme dans ceux de peine.

« Je sais, Élise. Mais il y a des choses qui ne peuvent pas attendre. »

Elle acquiesça doucement, comprenant l'importance de cette journée pour moi.

« Alors permettez-moi au moins de vous aider à vous préparer. » s'approcha-t-elle avec précaution, ses gestes empreints d'une tendresse fraternelle.

Ses doigts agiles ajustaient avec délicatesse les plis de ma robe, veillant à ce que chaque détail soit parfait. Ses yeux scrutèrent chaque couture, chaque broderie, s'assurant que rien n'échappait à son attention. Elle finit par terminer et je la remerciai d'un regard empreint de gratitude tout en lui demandant de me préparer un bain pour mon retour.

Je peux le faire... Me dirigeai-je vers les jardins principaux de ma demeure, où même en cette journée d'hiver, la douce lumière dorée du soleil matinal se frayait un chemin à travers les branches dénudées des arbres.

Le sol était recouvert d'une fine couche de givre, étincelant comme des diamants sous les rayons du soleil. C'est dans ce décor hivernal que je rencontrai Benediss, vêtu d'un équipement qui semblait prêt pour le combat. Ses armures étaient polies à la perfection, reflétant la lumière du jour avec éclat. Surprise par sa soudaine apparition, je m'arrêtai devant lui, captivée par l'image qu'il incarnait.

« Que faites-vous donc, Benediss ? »

« J'ai manqué à mon devoir de chevalier ce soir-là, Madame. » s'agenouilla-t-il devant moi, un geste empreint de respect et de dévotion. « Je ne laisserai plus jamais une telle faute se reproduire. Désormais, je serai votre ombre, où que vous alliez. Mon père a autrefois prêté serment au vôtre, et aujourd'hui, c'est à mon tour. Où que vous alliez, je vous suivrai, prêt à défendre votre honneur et votre sécurité. »

Défendre mon honneur et ma sécurité ? Pensai-je au retour imminent de Cesare. Je crains que votre promesse ne soit déjà brisée d'avance mais...

« Merci, Benediss. » répondis-je doucement, perdue dans mes réflexions. « Votre dévouement est une bénédiction pour moi, et je ne prends vos paroles à la légère. »

« C'est un honneur pour moi, Madame. » se releva-t-il lentement de son genou, son expression empreinte d'une résolution inébranlable. « Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous protéger et vous servir avec loyauté. »

Ainsi, je continuai mon chemin vers la calèche, avec Benediss à mes côtés, prête à affronter mon retour dans ce monde mondain.











𝐁𝐎𝐑𝐍 𝐓𝐎 𝐃𝐈𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant