𝐁𝐎𝐑𝐍 𝐓𝐎 𝐃𝐈𝐄

𝟒𝟐.

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À notre arrivée au palais, le grand hall était déjà animé par l'effervescence des préparatifs du banquet. Le Duc Aarden s'approcha pour nous saluer, et en me voyant, il déposa un baiser sur le dos de ma main.

« Althéa, c'est un plaisir de vous voir. » ignora-t-il le regard glacial que Cesare nous lançait.

« Le plaisir est partagé, Votre Grâce. » me forçai-je à sourire.

Nous nous éloignâmes ensemble, et dès que nous fûmes hors de portée de mes frères, Aarden se tourna vers moi, les sourcils légèrement froncés.

« Comment allez-vous, Althéa ? Vous semblez... troublée. »

C'est maintenant ou jamais.

« Tout va bien. C'est juste que... Par rapport à la soirée dernière, j'ai accidentellement mis du rouge à lèvres sur ma joue et j'ai dû me laver plusieurs fois pour l'enlever. Rien de grave. »

« Pourquoi me dire tout ceci maintenant ? »

Pour vous tenir à l'écart de ce qu'il s'est réellement passé.

« Je tenais seulement à enlever tout quiproquo. »

« Mais mourquoi étiez-vous alors si bouleversée au point d'être terrifiée ? »

J'ai assassiné des hommes.

« J'ai peur d'être seule la nuit. » détournai-je le regard, une vague de panique m'envahissant alors que je cherchais des mensonges à assembler. « Et je ne voulais pas que quelqu'un me voie avec le rouge à lèvres débordant, imaginez quelles rumeurs aurait-on pu m'inventer ? J'ai seulement paniquée. »

« Attendez ici, je vais chercher de quoi nous rafraîchir. » soupira-t-il. « Que désirez-vous ? »

« De l'eau, s'il vous plaît. » répondis-je, soulagée de pouvoir échapper à ses questions, ne serait-ce que pour un moment.

Alors que je le regardais s'éloigner, mon cœur se serra en apercevant l'Archidiacre Frolov parmi les invités.

Encore lui...

Il me mettait mal à l'aise, touchant inconsciemment là où il m'avait violemment attrapée ; un sentiment qui s'accentua lorsque je croisai les iris malsains de Cesare, planté à l'autre bout de la salle, surveillant chacun de mes mouvements.

Faire bonne figure... Faire bonne figure...

Je tentai de me concentrer sur l'image que je devais renvoyer mais très vite mon regard fut attiré par le Duc, engagé dans une conversation animée avec cette Natanela.

Que fait-il ?

Une pointe de colère me piqua en voyant leur familiarité, la façon dont ils se tenaient si près, leurs sourires échangés.

Quelle peste.

Je la maudissais pour son audace, sa capacité à se rapprocher de lui avec tant d'aisance.

Et lui...

Je ne pouvais ignorer que c'était Aarden lui-même qui permettait cette proximité.

Pourquoi ne semble-t-il pas percevoir les conséquences de ses actions ? Pourquoi me laisse-t-il dans cette position, alors qu'il accorde une telle attention à une autre ?