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Je crois que ma vie n'a aucun sens. Aucune utilité.
Trois fois, j'ai entreprisd'y mettre fin.
Trois fois, j'ai échoué.
Du coup, j'ai non seulement raté ma vie, mais en plus, j'ai raté ma propre mort.
Pathétique, hein ?
Ma dernière tentative remonte à environ neuf mois.
Un cocktail médicamenteux mortel qui aurait atteint son but, s'il n'y avait pas eu Tiago.
Entre parenthèse : lui, c'était mon plan cul régulier. Un beau et sexy cap-verdien, à la peau noire saillante, musclé, un sourire à tomber par terre, toujours bien habillé, les contours soignés. En plus d'être un danseur doué, il cuisinait à merveille et d'une grande serviabilité. Parfait à un détail près : être tombé amoureux de moi. Malgré ses atouts, je ne ressentais qu'une attirance charnelle pour lui. Fin de la parenthèse.
En me réveillant à l'hôpital, à la suite de mon overdose loupée, il était là. Encore. Une colère sans nom s'emparade moi et je lui avais hurlé dessus, telle une furie folle à lier. Les internes durentse mettre à deux pour me contenir. Envahie par une ardente colère et une immense déception d'être vivante, je fus méconnaissable sur l'instant.
Malgré ces chapitres chaotiques de mon existence, j'ai la chance d'avoir une fée qui veille sur moi. Kim Su-ji ou ma meilleure amie. Je me dis souvent que notre rencontre, n'est pas un hasard. Elle me supporte dans mes hauts et dans mes bas, m'embarquant dans ses idées et projets les plus farfelus.
À l'approche de la nouvelle année 2020, elle m'avait d'ailleurs convié à la rejoindre en Corée du Sud. Pour déconner, elle me glissait souvent entre deux phrases : « Je vais te trouver un charmant jeune homme là-bas, d'une bonne famille, pour te réchauffer la nuit ! ». Et à chaque fois, je levais les yeux en rétorquant : « N'importe quoi Ji ! », avant d'éclater de rire face à sa bêtise.La connaissant, elle en serait bien capable.
Quoi qu'il en soit, nos délires à six francs cinquante, m'apportaient le sourire et m'aidaient à avancer petit à petit. J'avais d'énormes blessures à guérir, mais j'avais préféré les camoufler, car l'option la plus facile et courte.
Admirant pour la dernière fois, la dame de fer scintillante à minuit, la mélodie de Zero O'clock démarre et raisonne dans ma tête. Entendre mes artistes favoris me chanter ces paroles, semble comme un signe d'approbation à ce nouvel envol qui m'effraie.
Je me sens miraculeusement apaisée, prête à tourner la page et à laisser place à une nouvelle ère, où je pourrais prétendre à quelques secondes de bonheur et de rêves.
" Je joins mes deux mains et je prie Pour que demain je sourie un peu plus Pour moi Que ça aille un peu mieux Pour moi "¹
Au revoir Paris, lieu où mon âme fut transpercée par des lames aiguisées. Où mon soleil intérieur, s'est éteint.
Séoul, j'arrive...Laisse-moi voir la lune de plus près pour quelle m'éclaire et toucher ne serait-ce qu'une fois les magnifiques étoiles dans le ciel.
