◈ ━━ ⸙ 78 -Elle s'appelait Ha-na

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Ce chapitre est inspiré de l'épisode d'une série que je regarde en ce moment QueenMaker. Bonne lecture.






« Viki c'est moi, Ha-na. J'ai réfléchi et ...je...je suis prête à témoigner contre Monsieur Oh. Je veux qu'il pourrisse en taule ! Voyons-nous ce soir et finissons-en [...] »

Une larme glissa furtivement sur sa joue poudrée. Son pouls s'accélérant, Viki Halemai sentait une rage meurtrière s'emparer d'elle. Sentant l'eau venir noyer ses pupilles, elle bascula sa tête légèrement en arrière pour les retenir et ferma les yeux. Elle écoutait ce message pour la énième fois et peinait à croire ce qu'elle entendait.

- Je suis désolée Ha-na, balbutia-t-elle amèrement.

Elle se rappela sa première rencontre avec la coréenne dans un café, à Gangnam. Cela datait de quatre mois environs. Viki travaillait ses cours en criminologie, sirotant son café glacé. Ha-na assise dans un coin seule, pleurait à chaudes larmes, recouvrant son visage rougit de ses longs cheveux bruns. L'étudiante n'étant pas du genre à sociabiliser avec des inconnus pour la charité, tenta d'ignorer la brune. Son grand cœur, malgré elle, avait fini par craquer. Elle s'était levée et avait ramené un verre d'eau et des mouchoirs à cette étrangère complètement désemparée. Elle avait réussi à bafouiller quelques mots du genre « si besoin, je suis là », retournant ensuite rapidement à sa place sans attendre une réponse.

Vingt minutes et un ice-americano plus tard, Ha-na l'avait rejointe à son grand étonnement. Elle n'aimait pas jouer les psychologues, ce n'était clairement pas son délire. Pourtant, elle avait passé plus d'une heure à écouter et supporter cette demoiselle en pleure, lui raconter comment son supérieur l'avait agressé et abusé sexuellement à plusieurs reprises.

Soong Ha-na, lui avait vomi à la figure ses traumas entassés dans sa mémoire et dans sa chaire. Car il était souvent plus facile de se confier à une personne inconnue.

En effet, Viki n'avait plus revu Ha-na jusqu'à ce que M. Kim l'invite à une soirée de son club privé, il y a un mois. Elle avait aperçu Ha-na au côté d'un homme au charisme attrayant. Un homme très beau à regarder, une aura qui ne laissait guère indifférent et qui vous hypnotisait si vous n'y preniez garde.

- Je crois que je suis enceinte, lui avait soufflé furtivement Ha-na qui l'avait rejointe devant le buffet des petits-fours.

La brune souriait faussement dans sa robe noire Dior diamantée, comme pour sauver les apparences.

- Leur mets au saumon sont excellents ! avait-elle répondu par peur d'être entendue ou sous écoute, avant de la quitter.

Viki avait tout de suite comprit. Elle avait été violée et Ha-na n'avait aucun moyen de recours, ni de défense.

Maintenant, il était trop tard.

Elle était morte.

Un suicide à ce qu'il parait.

Pfff.

Le mensonge.

« [...]

- Ptite garce je t'ai dit de ne plus me contacter, je croyais t'avoir laissé jusqu'à hier pour quitter les locaux !

- Je vais te dénoncer à la police, tout le monde va savoir que t'es qu'un connard ! Je te déteste ! hurlait-elle.

- Tssss, c'est cela oui ! Ça te gênait moins de faire ta trainée dans ses magnifiques robes de luxe que je t'offrais, hein ? À te pavaner devant tous ces hommes ! ? Alalala ma petite Ha-na ce que t'es mignonne quand t'es en colère ! quand tu me désobéis !

- Ne me touchez pas ! hurlant.

- Je te touche si j'en ai envie, tu m'appartiens p'tite sainte-nitouche !

- Je suis enceinte ! pleurait-elle.

- Erreur ma belle, tu étais ! Désolé, j'enverrai une couronne de fleurs à tes parents !

- Non !

- Hors de questions, d'avoir des enfants bâtards à charge ! avait répondu froidement la voix masculine. Tu aurais pu vivre si longtemps, il suffisait d'accepter notre accord, à présent il est trop tard ma jolie. Adieu.

Un fracas retentit comme si le mobile était tombé au sol, coupant la communication téléphonique. » Appuyer sur un- pour rappeler votre correspondant, deux- pour supprimer, trois- pour archiver ce message : Message archivé.

Il était maintenant trop tard. D'après les médias, Ha-na avait sauté du haut de l'immeuble de son travail, une tour de quarante étages. Surmenée par le travail, elle avait craqué, une lettre manuscrite retrouvée sur son ancien bureau confirmait ce grave incident. Fait étrange, son corps fébrile s'était écrasé malencontreusement sur le capot d'une voiture. Une Lamborghini noire dans laquelle se trouvait Madame Oh.

Parce que oui, Monsieur Oh en plus d'être un prédateur et un meurtrier, était connu comme l'exemple à suivre de sa fratrie. Un mari, père modèle qui avait su maintenir équilibre entre sa vie familiale et professionnelle, au bonheur de ses parents strictes.

Tout n'était qu'apparence.

- Ne t'en fais pas Ha-na, la vérité éclatera, fais-moi confiance. Je ferai tout pour que tu reposes en paix ! jura solennellement Viki en fixant son reflet dans la glace.

𝐂Œ𝐔𝐑 𝐌𝐄𝐓𝐈𝐒𝐒𝐄́ 진Où les histoires vivent. Découvrez maintenant