𝐂Œ𝐔𝐑 𝐌𝐄𝐓𝐈𝐒𝐒𝐄́ 진

◈ ━━ ⸙ 13 - 𝐃𝐨𝐮𝐜𝐞𝐬 𝐞́𝐭𝐫𝐞𝐢𝐧𝐭𝐞𝐬 𝐚𝐦𝐞̀𝐫𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐟𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧

00h25.

Je venais tout juste d'arriver au studio. J'avais perdu près de dix minutes à chercher mon chauffeur, en sortant du bar. Pour la simple bonne raison que j'avais confondu deux noms de rues. Ou alors que j'étais très mauvaise pour m'orienter sur google map en pleine nuit. J'étais maintenant arrivée et je n'avais pas une seule seconde à perdre. Lucas était en route-

- BOUUUUH !

Je sursautai de peur et me recroquevillai en mettant mes mains sur ma tête comme pour me protéger d'une quelconque attaque, lorsque j'entendis un rire familier raisonner à mes oreilles.

- Alors toi ! me retournais-je vexée de sa blague de mauvais goût. T'es vraiment un crétin Lucas !

- Ha ha ha ha ha ha ! en claquant des doigts comme une diva. Du calme beauté ce n'est que moi !

- Abruti ! lui criais-je en le tapant la tête avec ma pochette. Tu m'as fait une de ces peurs ! T'es vraiment qu'un gamin ma parole ! me plaignis-je.

Je roulai des yeux tandis que lui, comme un idiot il continuait à ricaner de sa farce, une main sur son ventre et l'autre sur le mur. Son rire contagieux et assez "particulier" voir familier, finit par me gagner et je le rejoignis dans ses éclats de joie. J'ouvris ma porte l'invitant à entrer, tandis que nous reprenions notre souffle et que nous essuyions les larmichettes coincées aux abords de nos yeux. Déposant mon sac à main sur le meuble à chaussures, je regrettai de ne pas avoir fait un minimum de rangement dans la journée. Le désordre de l'espace représentait exactement le désordre dans ma tête. Sur le coup j'avais juste trop honte. Voulant faire mine de sauver les meubles et rattraper mon honneur, je fis un rangement rapide du couloir d'entrée. Un de mes talons resta accrocher à la lanière d'un sachet et me fit tomber un genou au sol devant Lucas. Je redressai la tête en sa direction.

Ses pupilles se mirent à briller, c'était un mélange de douceur et peut-être d'un désir latent. Je baissai les yeux et fit face à son entrejambe. Je vous laisse imaginer ma vue, étant donné que monsieur portait un jean slim noir ultra moulant. Embarrassée par ma position, je raclai ma gorge et me redressai. Je perdis de nouveau l'équilibre cependant il me rattrapa, me rapprochant davantage de lui. Intérieurement, je commençais à bouillonner. Lucas m'intimidait tellement en cet instant. Pourtant ce n'était plus un inconnu, nous avions déjà passé la nuit ensemble, et quelques minutes plus tôt on se chauffait par messages. Alors quoi ? Pourquoi ce sentiment d'insécurité soudainement ?

- J'ai toujours su que tu tomberais pour moi, en même temps ma beauté est renversante ! déclara Lucas en se mettant à rire de nouveau.

- T'es con, lui répondis-je en me dégageant de son étreinte et recommençant à rigoler de plus belle.

Est-ce que nos rires étaient sincères ? Ou était-ce une façon de cacher un autre sentiment ? Comme la peur !

Je restai un instant à le reluquer de la tête au pied. Sa veste en cuir noir et la boucle à son oreille gauche lui donnaient un côté rebelle chic, qui me plaisait. Lui aussi, il m'analysait silencieusement. J'aurais donné n'importe quoi, là de suite, pour lire dans ses pensées. Il attrapa mes mains, réduisant d'un centimètre l'écart entre nous deux. J'aurais tellement voulu admirer son visage, mais je me contentai de lui retirer son bonnet et passer une main dans ses cheveux noirs, dégageant son front quelques secondes.

En cet instant, une part de moi avait envie de goûter à sa chaire sur moi et en moi. Cependant, l'autre part, quant à elle, réclamait plutôt sa présence douce et chaleureuse, que seuls des câlins et des mots doux pourraient combler. J'étais légèrement troublée par mon état d'âme.