Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
- Dans quelle merde je nous ai fourrés ? Demandais-je à mon voisin, observant notre passagère courir sous la pluie vers le grillage cadenassé.
Nous avions roulé plus d'une heure, sous le déluge, pour arriver dans un endroit complètement délabré.
Riley m'avait appelé au milieu de la nuit. Je n'avais rien compris à sa demande. Son coréen était incompréhensible et je l'entendais jurer, comme si elle se blâmait pour cela. La détresse dans sa voix m'avait pincé le cœur. Alors tel un couillon amoureux, je m'étais laissé transporter par les papillons dans mon ventre dès que sa voix vibrait en moi.
Malgré la fatigue et l'angoisse de ma journée, j'étais prêt à tout, tel un super-héros pour lui décrocher ne serait-ce qu'un sourire. J'avais absolument craqué, à cause d'elle. Fort heureusement, Yoongi s'était trouvé sur mon passage et avait insisté pour m'accompagner.
Lorsque nous l'avions retrouvé, elle semblait déboussolée. La peau pâle, les lèvres gercées, les yeux rougis, je voulais effacer la souffrance, masquant son éclat si séduisant. J'avais beau me répéter de garder mes distances, mon instinct protecteur prit le dessus face à sa mine si affligée. Mes bras l'encerclèrent, absorbant son énergie négative pour en faire mien. Le toussotement de mon ami, que j'avais déjà oublié d'ailleurs, me ramena à la réalité. Seokjin me ferait sans doute une scène de jalousie, mais tant pis. J'avais profité de ces quelques secondes pour l'avoir contre moi et sentir son cœur battre, humer son odeur naturelle.
Se détachant finalement de moi, Riley me tendit un papier avec une adresse.
- Ici ! balbutia-t-elle difficilement, sans aucune explication.
Alors, j'avais conduit aveuglément sans savoir ce que nous allions chercher, ni à quoi ce lieu faisait référence. Je craignais l'inconnu, mais à chaque coup d'œil que je lançais à la française, mon cœur continuait à se serrer de douleur. Alors, je décidai de suivre mon intuition, malgré le danger incertain que nous risquions.
- Sobi, plus vite ! avait-elle ordonné, brisant le silence de l'habitacle.
- Il est à la vitesse maximale autorisée et sous ce déluge, il ne peut pas faire mieux, lui avait rétorqué nonchalamment mon ami.
- Seokjin est en danger, argumenta-t-elle, la voix enrouée. Vite ! plongeant son regard dans le mien à travers le rétroviseur.
Puis, elle s'était murée de nouveau, dans le silence. Nous avions tenté d'appeler Seokjin, mais ses deux portables nous dirigeaient vers sa messagerie. D'un regard entendu, mon coéquipier avait prévenu les autres par texto.
Ce que j'avais vécu quelques heures plus tôt, était trop récent et mes émotions encore vives.
Le moteur à peine coupé, Riley s'était jetée hors du véhicule. S'acharnant sur le grillage, elle hurlait de toutes ses forces le prénom de Seokjin, comme s'il allait apparaître par magie.