Bonus PLM (par Wouelena)

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Les glaces étaient tout simplement succulentes. Mais pas suffisamment pour calmer le feu qui s'est logé en moi. Être avec ces deux hommes manifestement magnifiques me remue au plus haut point. Nous arpentons les rues encore bien animées de la ville. Nous marchons sans rien dire, point de besoin de rompre ce moment silencieux. Arrivés à mon hôtel, nous nous apprêtons à nous séparer.


Je m'avance vers Eliot pour le saluer. Il fixe son partenaire de mari et je surprends une conversation sans paroles entre les deux amants. Après quelques instants, une main de chaque homme prend une des miennes et ils m'entraînent à l'intérieur. L'ascension pour arriver à mon étage est très pesante de non-dits. Je lâche les mains qui emprisonnaient les miennes pour déverrouiller la porte avec ma carte qui tremble quelque peu.

Une fois engouffrés dans la chambre non minuscule mais standard, Eliot se présente devant moi jusqu'à coller son corps contre le mien. Alvaro quant à lui ne reste pas immobile, je le sens s'immiscer dans mon espace intime, derrière, en symétrie de son partenaire, tout aussi près. Légèrement plus grands que moi, ils se penchent et commencent une douce romance avec leurs lèvres qui glissent l'une sur l'autre. Ils se bécotent tendrement, pour finalement s'ouvrir et laisser place au bal de leurs langues qui, elles aussi, se découvrent par petites touches, s'explorent sous toutes leurs facettes.

Le baiser devient peu à peu ardent. Je sens leur plaisir poindre sur mon corps devant et derrière. Je sens leurs doigts se mouvoir par dessus mes vêtements. Je sens le feu en moi devenir un brasier rougeoyant. Je ne sais comment réagir face à toute cette dimension me sortant totalement de ma zone de confort si cruellement gardée. J'arrête avant le point de non retour ou bien je me laisse aller vers cet inconnu qui me consume déjà ?

Je suis toujours dans mon interrogation, quand je me sens poussé par le couple vers, non pas la surface horizontale à côté de nous, mais vers la salle de bain. Là, notre reflet nous dévoile les uns aux autres toute la luxure du futur immédiat qui va se dérouler. Les doigts baladeurs ouvrent, dégrafent, défont, retirent tous les vêtements de ma personne. Ils se reculent tous deux et me transpercent de leurs yeux scrutateurs. Puis Alvaro regarde Eliot. Eliot regarde Alvaro. Alvaro et Eliot me regardent. A quelle sauce je vais être mangé, je n'en sais strictement rien. Menteur, tu as cent idées qui défilent à la seconde.


Je reviens à moi. Spectateur d'une scène d'effeuillage entre les deux hommes. Doucement les mains d'Eliot enlèvent les couches de tissu d'Alvaro une après l'autre, ce qui me fait découvrir un corps bien proportionné mais finement musclé. Ce dernier arrache les vêtements de son vis-à-vis d'une façon brutale qui me surprend au plus haut point. Alvaro est si posé et calme que je suis attrapé de tant d'animalité.

La silhouette nouvellement dénudée est beaucoup plus massive mais moins dessinée, sans pour autant être dénuée d'intérêt. Une fois tous dans notre plus simple appareil, tels des aimants, ils se rapprochent de moi comme précédemment. Je me sens déplacé pour atterrir sous le jet de la douche qui vient de s'allumer. L'eau froide nous saisit, mais n'éteint en rien l'incendie qui nous ravage.

Commencent alors les meilleures ablutions qu'il m'ait été donné d'avoir. Quatre mains me savonnent, me massent, me caressent, tantôt avec douceur, tantôt avec plus de sauvagerie. J'encaisse les deux, surfant sur une vague géante sans savoir où je vais aller. Mes mains les touchent, mais elles sont rejetées brusquement, elles n'ont pas le droit de toucher. Au bout d'un moment, je suis mis à l'écart.

Toujours sur cette tendance de tendresse et de férocité, ils se lavent l'un l'autre. Leur regard est verrouillé. Ils ne se quittent sous aucun prétexte. Pendant qu'Eliot frotte directement son corps sur Alvaro, celui-ci pétrie les parties charnues qu'il trouve à sa disposition. Je reste scotché face à eux dans ce petit périmètre nous contenant à grand peine. Je n'ai pas les mots pour décrire ce qui se passe sous mes yeux. Mon excitation commence à me faire mal à l'entrejambe.


Quelques minutes plus tard je suis rincé par un autre quatre mains. Nous sortons de cet espace, ils s'enveloppent dans deux peignoirs et prennent une serviette chacun avec laquelle je suis essuyé dans ma globalité. Encore cette symétrie, j'atterris sur le grand lit. Une fois de plus, je n'ai pas le droit de les toucher. Je crois comprendre ce qu'il va se passer. Je vais être leur instrument, leur pièce rapportée pour les aider à vivre leur plaisir selon leur envie. Tout va dépendre de leur vouloir et pas du mien. Vais-je pouvoir, non vouloir vivre ce moment ainsi ?

Eliot et Alvaro sont trop unis, trop fusionnels pour se partager ne serait-ce que le temps d'une étreinte, mais comme je ne vais être qu'un partenaire passif dans leur ébats, ils ne vont pas se partager. En réfléchissant bien, je me rends compte que je ne suis qu'un sextoy à taille humaine. Est-ce que je veux ça ? Pendant mes cogitations internes, le couple fait courir ses doigts, ses lèvres et à présent ses dents sur l'ensemble de mon corps.

Ils sont magnifiques dans leur érotisme. Mis à mal de ce traitement, je me laisse dériver sur cet océan de sensations tendres et fortes à la fois. Je n'ai pas envie de renoncer peu importe ce que je représente à leurs yeux.

Encore graduellement écarté de leur duo, mes orbes savourent les deux corps transpirant maintenant de la chaleur qui émane de notre trio. Eliot est en train de picorer les abdominaux d'Alvaro jusqu'à atteindre son mat dressé et palpitant qui pénètre par petite touche dans sa cavité buccale. La respiration du passif s'élève dans la chambre, premier son entendu depuis la dégustation des glaces, et voilà je divague !


Arrivés presque au point de non retour, ils échangent leurs positions. Là, Alvaro se jette littéralement sur l'érection offerte et l'engouffre d'un seul trait dans sa bouche. Un râle des plus expressifs retentit. Après avoir mené son partenaire au même point qu'il l'a été précédemment, arrêt de la scène.

Qui se retrouve avec ces deux êtres presque arrivés au point de rupture ? C'est moi. Je me sens comme un petit lapin sans défense pris dans les phares d'une voiture. Dans un putain de piège ! Mais ce piège, n'est-ce pas ce que je suis venu chercher ? Sois honnête avec toi-même mon petit Aurélien.

Soudain, Eliot se met sur le dos et m'ouvre ses bras dans lesquels je m'enfourne sans plus me poser de question. Il prend mon érection en main et la dirige directement vers son ouverture. Et comme cela, d'une façon implicite, me fait comprendre que je dois m'introduire en lui. J'obtempère sur le champ en prenant tout de même mon temps. Sans préparation, même excité, aïe !

Mais à priori, pas chez lui, il m'intime d'aller plus vite. Pendant que je m'active dans cette antre, mon fondement est pris d'assaut par les doigts d'Alvaro. Je me détends au maximum, cela fait un bail que je n'ai reçu se genre de faveur. Quand ce dernier estime que je suis prêt à l'accueillir, il s'enfonce en moi d'une manière si cavalière que je m'enfonce à mon tour dans Eliot sans avoir à bouger.

Mis à part une fois de plus de l'étreinte, je subis non pas le fait d'être l'instrument de leurs ébats, mais tout simplement la puissance et la dimension de leur amour. Et là, une claque magistrale se forme dans mon esprit. Je veux un jour avoir une relation de cet acabit. Peu importe que se soit avec un homme ou une femme, mais je veux ça. Ils sont littéralement en train de se faire l'amour à travers moi. Je les laisse seuls dans leur bulle sacrée et je savoure tant que je peux ce voyage dans les limbes d'un amour sans limite.


Chemin faisant, je suis pris en sandwich entre ces deux corps s'aimant et je sens que ma jouissance approche. Je me retiens de peur de rompre leur moment. Sous moi, Eliot commence à se crisper au maximum et finit par hurler son plaisir. Je ne tarde à suivre avec les contractions que mon membre absorbe et, crescendo, Alvaro nous rejoint. Repu, harassé, ravagé, profané de tant d'émotion et de plaisir, je me laisse couler vers Morphée qui m'accueille sans crier gare, encore encastré entre ces deux êtres magnifiques.

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Les petites folies de Kerray (B&B)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant