Sexualité Enchantée - 2

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En William Masters, Théophile se reconnut. Ce brillant médecin qui, très jeune, avait des ambitions immenses pour l'avenir. Mais aussi parce que, comme lui, cet homme semblait avoir du mal à exprimer ses sentiments. L'espèce d'attraction – répulsion qu'il connaissait au sujet de la sexualité apparaissait à ses yeux telle la même problématique que le protagoniste.

Au-delà du sujet, le jeune étudiant n'a eu de cesse de faire l'éloge du personnage dans son abnégation. Il souhaitait, dans ces années-là, faire avancer la médecine et, plus encore, la science et la connaissance de la sexualité. Il voulait comprendre toutes les étapes du processus de procréation de l'espèce humaine, comme d'autres scientifiques l'ont fait pour les animaux.

Être animé d'une telle force de caractère, qui bien sûr parfois s'effrite comme chez n'importe quel être humain, lui semblait être un modèle à suivre. Quant au sujet même de la sexualité, malgré les déboires du médecin en question et la vie tourmentée de son assistante, Théophile se rendit compte qu'il avait lui-même beaucoup à apprendre.

Or le caractère extrêmement distancié de William Masters sur le sujet, lorsqu'il en est l'observateur, lui a montré que la sexualité pouvait être un thème d'étude à part entière. Qu'il s'agissait-là de science et non de perversion ou de voyeurisme. Les critiques attribuées à l'étude du médecin dans la série résonnaient avec celles qu'il entendait parfois dans sa famille.

Théophile avait des envies, qu'il assumait et concrétisait. Mais il savait qu'il ne connaissait peut-être que le tiers du réel plaisir qu'il pourrait retirer de la sexualité. Il ne pensait pas avoir un problème. Pour autant, il avait envie de comprendre pourquoi il vivait les choses différemment.

Certains lui parlèrent d'asexualité. Il balaya d'un revers de la main cette idée, se rappelant son activité assez importante. D'autres lui dirent que c'est parce qu'il ne parvenait pas à choisir entre les hommes et les femmes. A part les qualifier de discriminants envers les personnes bisexuelles et les pansexuelles, Théophile n'en fit rien.

Très vite, la passion pour la série devint dévorante pour lui. Il consacrait ses rares repos à des recherches complémentaires. C'est ainsi qu'il découvrit que la série était inspirée d'un roman biographique écrit par Thomas Maier. Il venait de connaître une révélation : les personnages qu'il affectionnait tant avaient en réalité existé.

Il lut leurs travaux, essaya de comprendre en quoi, à l'époque, ce qu'ils proposaient était révolutionnaire. Il prit la mesure de la chose en découvrant que les scènes d'étude de couples en plein acte sexuel avaient réellement existé. Sans parler de leurs résultats sur le cycle sexuel ou sur l'essor de la sexologie qui en résulte.

Au fond de lui, Théophile comprit qu'il venait de trouver sa spécialité. Il voulait travailler sur le sexe. Urologue ? Gynécologue ? En analysant les différentes possibilités qui s'offraient à lui, le jeune homme remarqua assez vite que la sexologie n'était pas une science exacte et semblait assez éloignée de la médecine.

Les petites folies de Kerray (B&B)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant