Alexis ne le sait pas, mais j'entends depuis l'escalier toute la musique qu'il écoute actuellement. Je le soupçonne d'avoir fouiné dans mes plus anciens disques, sans doute de vieilles compilations de Noël. Il va sans dire que cette période est primordiale pour nous, symbole d'une relation qui persiste.
A peine ai-je le temps d'insérer les clefs dans la serrure qu'Alexis ouvre la porte.
« Bienvenue à la maison ! chantonne-t-il en me sautant au cou.
— Bonsoir mon cœur. Comment vas-tu ? ».
Alexis peine à accepter que je puisse être si affectueux. Ou, tout du moins, il a des difficultés à croire que je sois capable d'expliciter ainsi mes sentiments. Il faut bien avouer que ma discrétion jusqu'à son départ de l'Operaen ne l'a guère aidé.
« J'ai fait plein d'achats ! Regarde ! ».
Effectivement, le premier étage n'est plus blanc. Dès le meuble d'entrée, je croise des boules rouges et dorées. Des guirlandes sont accrochées au-dessus des portes et même les quelques tableaux que je possède sont désormais entourés de décorations. Je ne m'étais pas trompé, je reconnais un album de Noël.
Plus important, un sapin artificiel m'attend au deuxième. J'atteins péniblement son sommet, même en levant la tête. Alexis est ravi de ses acquisitions, je peux le lire sur son visage.
« Tout te plaît ? J'espère que je n'ai pas abusé ?
— Tout ce que je vois dans cet appartement me plaît.
— Tout ? sourit-il.
— Absolument tout ».
Débarrassé de mon manteau et de ma veste, en bras de chemise, Alexis me fait face. Je dois bien avouer que la rupture est saisissante, puisque mon compagnon est en tee-shirt, sans doute du fait des efforts pour décorer notre logement.
« Il te reste à découvrir le troisième, pourtant.
— Je suis impatient, crois-moi ».
Si la passion qui nous unit avant tout est musicale, je dois admettre que mon homme est un appel à la luxure. Alexis joue de ses atouts, en permanence, même sans avoir d'idée en tête. Être danseur l'a conduit à n'avoir aucune pudeur. Depuis qu'il s'est donné corps et âme à la danse contemporaine, danser torse nu est devenu une norme.
Alors, quand, dans l'escalier nous menant au dernier étage, je le découvre retirant son haut mais aussi son pantalon, je ne suis guère surpris.
« Je t'en prie, je te laisse admirer. La pièce, bien sûr.
— Tu ne fais pas partie des meubles, tu en es certain ?
— Tout dépend de la manière dont tu prends soin de ton mobilier.
— Je suis plein de précautions, tu devrais le savoir ».
Après un rapide coup d'œil aux bougies ainsi qu'aux différents objets de décoration, je laisse à mon tour tomber ma chemise.
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Les petites folies de Kerray (B&B)
RomanceComme promis, voici le recueil qui accueillera les différents OS que je serai amené à écrire de temps à autres, sur les personnages des précédentes histoires ou bien sur de nouveaux. Toute suggestion est la bienvenue !