Chapitre 3

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Alyanne


Trois jours d'université venaient de passer, j'ai entrepris un nouveau rythme pour essayer d'être toujours à l'heure, mais ce n'est pas tous les jours facile.

Je viens tout juste d'entrée dans l'amphithéâtre, et je me dirige directement au dernier rang, au fin fond de la salle, place stratégique, pour ne pas me faire remarquer.

- Alors prête pour ton premier vrai, cours d'économie ? Me questionne Nelie en s'asseyant à mes côtés.

- Pas vraiment.

Je sors mes affaires de mon sac, lorsque le brouhaha que faisaient les étudiants se tut en un silence de mort.

Je relève tout doucement la tête en apercevant une silhouette arriver au milieu du tableau.

Il est là.

Ne le regarde pas. Et surtout n'oublie pas de respirer.

Tout va bien se passer.

- Bien, comme je disais à mon précédent cour, nous allons commencer par des tests significatifs qui auront lieu la semaine prochaine, clairement, je veux voir votre niveau, ce qui seront doué tant mieux pour vous et les autres tant pis pour vous. Je ne fais pas dans la charité, alors soit vous bossez dur et vous réussissais, soit vous dégagez. Suis-je clair ? Tonna sa voix rauque.

Une foule d'étudiants hocha la tête, à peine sa phrase finit.

Je ne me mens pas à moi-même, même en passant des heures à réviser, je ne comprenais toujours rien au programme. Cette matière était ma plus grande faille depuis que j'avais commencé le cursus.

Et je savais clairement que j'étais une des plus mauvaises de tous les élèves de cette salle.

- Je suis dans la merde Nelie, c'est sûr qu'il va me dégager, lui chuchotai-je paniquée.

Nelie me lance un regard triste pointé d'une lueur d'encouragement.

Lorsque je sortis de mes pensées, Monsieur Zelk était en train de taper sur son ordinateur le cours qu'on devait réécrire, en nous donnant des explications, qui me passer clairement au-dessus de la tête.

- La théorie des cycles économiques réels est un atout pour...

Je ne voyais que sa bouche articuler des mots dont je ne connaissais absolument pas les termes, alors pendant qu'il continuait son récit, je me mis à l'examiner.

Monsieur Zelk porte un costume noir et une chemise blanche, basique. Il est grand, très grand.

Il a une aura plutôt sombre, qui l'englobe entièrement, de par ces tatouages qui ressortent sur la peau de son cou et de ses mains, et par son regard gris ténébreux.

N'importe qui ici pouvais imaginer sans mal qu'il avait une part de ténèbre en lui...

Mais non. C'était notre prof d'économie, juste un prof, un putain de beau prof.

Je me perds dans sa contemplation, puis dans les mots qui sortent de sa bouche jusqu'à la sonnerie, indiquant la fin du cours.

Et à ce moment précis, alors que tous les élèves commençaient à ramasser leurs affaires, il me percute avec son regard droit dans le mien, comme si il savait depuis le début l'endroit où je m'étais assise.

Je coupe une seconde ma respiration, priant de tout mon être que ce soit un pur hasard.

Mais au vu de son regard brûlant qu'il laisse traîner sur moi, jusqu'à la porte de sortie, ne donne aucun doute sur ses pensées...

𝙺𝚈𝙻𝙴Où les histoires vivent. Découvrez maintenant