Chapitre 49

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Alyanne

Je marche dans les couloirs de la fac, exténué par la longue journée de partiel que je viens de passer.

Ma main fouille dans mon sac, à la recherche de mon téléphone.

- Eh ! Alyanne, tu aurais une seconde ?

Yann.
La personne que j'ai envie de voir le moins au monde.

- Non pas vraiment, désolé...

J'essaie de passer, mais il reste face à moi me bloquant l'accès du couloir.

- Si, je suis sûr que tu as deux secondes à m'accorder !

- Je t'ai dit que non.

- JE SAIS que c'est à cause de TOI que Nelie m'a quitté !

Yann hurle dans le couloir vide, en gesticulant dans tout les sens, je dois avouer qu'à ce moment précis, il m'effraie, mais impossible de lui montrer.

- Non mais tu ne vas pas bien, tu es taré ma parole.

- TARÉ ? JE SUIS TARÉ ?

Il hurle de toutes ses forces, tout en tournant en rond, comme si la folie s'était emparée de lui.

- Oui un putain de malade, et je suis vraiment contente que Nelie tes quitter.

- SALE PUTE.

Yann s'approche de moi et me prend par le col de mon pull.

Il lève sa main en poing vers mon visage, et avant de sentir l'impact, je ferme les yeux.

Une seconde passe et je ne ressens toujours rien, j'ouvre lentement les yeux et croise les yeux gris de l'homme que j'aime.

- TU ALLAIS faire quoi là ?

Kyle a les yeux noirs de rage, sa main droite tremble, montrant à quel point il est à bout de nerfs.

- Lâche-moi fils de pute, je vais la baiser cette salope.

Kyle rit jaune, avant de lui donner un coup-de-poing qu'il le fait tomber à ses pieds.

Yann relève la tête, son nez saigne et son arcade est ouverte.

- Vous..vous m'avez frappé, rétorque Yann choqué.

Non mais je n'y crois pas.
Il passe de l'homme violent à la victime. Sérieusement ?

- Tu t'attendais à quoi en t'en prenant à elle ?

Yann m'examine de ses yeux vicieux puis regarde à son tour notre professeur.

Il refait le schéma de nouveau, puis encore et encore.

- Non mais je n'y crois pas, commence-t-il à dire en riant comme un fou. Dis-moi Monsieur Zelk, tu te la fais ? Elle est bonne au moins ?

Il a compris.
Il va nous balancer.
Kyle va se faire virer.
Je vais rater mon année.

Je suis prise de panique. Alors que Kyle ne réagit pas.

- Répète ?

Sa voix extrêmement basse et menaçante ne donne pas envie du tout de répéter, mais ça n'arrête pas la sale bouche de Yann.

- Je te demande si elle est bonne quand elle te suce la bite ?

Le visage de notre professeur se déforme face à la colère, et rapidement sa main l'attrape une seconde fois et se met à lui fracasser la tête contre les casiers.

Je recule d'un pas surprise par tant de violence, le sang jaillis de sa tête, et coule sur son visage, imbibant tous ses traits.

Ses gémissements de douleur résonnent dans le couloir.

- Arrête.

Ma voix est si basse, que je suis sûr qu'il ne m'entend pas.

- Arrête Kyle.

Toujours rien. Et je commence à être tétanisé en le voyant dans cet état.

- ARRÊTE.

Kyle respire lourdement en lâchant le corps de Yann qui tombe à la renverse.

Ses yeux gris rencontrent mes dorés, et ce qu'il s'y reflète me fait déglutir péniblement.

La haine pure et dure.

- Arrête s'il te plaît, tu me fais peur, murmurais je.

Kyle ferme ses beaux yeux gris et pose sa tête contre un casier, se cachant de mes yeux scruter. Il essaye de se détendre en prenant de grandes respirations.

Pendant ce temps, j'entends Yann tousser comme si il allait recracher ses poumons, il essaye de se lever comme il peut.

Je fais un pas pour l'aider, car malgré tout, je suis humaine, et il ne mérite pas d'être autant amoché pour des paroles.

Même s'il se comporte comme un vrai bâtard.

Je pose ma main sur son ventre, mais il m'éjecte avec une telle violence, que j'en recule de plusieurs mètres.

Il s'aide grâce au casier et se fait glisser lentement, en boitant sur tout le long.

- Je suis désolé.

Je me retourne vers la voix de mon homme, après avoir vu le dos de Yann tourner à gauche dans les escaliers.

- Qu'est-ce qu'il t'a pris ?

- Dis-moi que tu n'es pas sérieuse avec ta question de merde, Alyanne !

- Tu crois quoi que je vais te sauter dans les bras parce que Monsieur a décidé de tabasser un connard.

- Il allait lever la main sur toi, sans parler de ses insultes à ton égard.

- Je sais, c'est un connard, mais la violence ne mène à rien.

- Quant à moi je pense que le fracasser contre les casiers est une très bonne idée. Il fera un peu plus attention la prochaine fois.

Pas sûr. Connaissant cet abruti, il continuera, il n'apprend jamais de ses erreurs.

- Tu imagines si on t'avait vu...

- Ne me demande pas ça Alyanne, putain ne me demande pas, de ne pas régir lorsque l'amour de ma vie se fait brutalisé sous mes yeux.

- Ce n'est pas ça, je ne voudrais pas que tu es des problèmes, dis je adouci par ses propos.

- Je m'en branle si c'est pour toi. Tu es ma femme, et je ne laisserais aucun mal t'arriver, mon cœur.

Je m'approche de lui et colle nos corps, je me mets sur la pointe des pieds et l'embrasse furtivement.

- Je t'aime, lui murmurais je à l'oreille.

Il m'attrape par le cou et m'embrasse langoureusement avant de vite s'écarter lorsqu'on entends des voix d'élèves s'approcher de notre position.

- Je vais rentrer Monsieur Zelk, avouais je tout sourire.

- Il me reste encore des cours à donner, je ne peux pas t'accompagner.

- Ne t'en fais pas, je vais chez Nelie.

Des élèves passent près de nous et Kyle reprend son rôle de professeur à merveille.

- Bien, mademoiselle Olse, bonne révision.

Je lâche un sourire amoureux, face à son clin d'œil discret qu'il me lance, avant de prendre la route, direction la maison de Nelie.

𝙺𝚈𝙻𝙴Où les histoires vivent. Découvrez maintenant