𝙺𝚈𝙻𝙴

Chapitre 45

Alyanne

- Mais il faut que tu viennes à ce dîner Nelie !

Impossible que Nelie ne vienne pas, elle me connais mieux que moi-même, elle saura quoi me conseiller, sans parler qu'elle réussit toujours à mettre les gens à l'aise avec de l'humour. J'ai carrément besoin d'elle.

- Et pour quelle raison ? Pas que je n'en ai pas envie, mais tenir la chandelle non merci.

- Mais tu ne tiendrais pas la chandelle vu qu'ils y aura aussi Nahil et Zack. Allez Nelie dis oui, s'il te plaît !

Je m'emploie à lui faire les yeux doux pour qu'elle accepte. Et je sais pertinemment que je vais gagner, en la voyant se mettre à bien réfléchir à la question.

- Bon, c'est d'accord.

- OUI ! T'es la meilleure.

- Si tu le dis. D'ailleurs qui est ce Nahil ?

- C'est le frère de Kyle. Dernière chose, on ira tous en même temps.

- Oui, on fait comme ça.

Géniale. Tout est parfait. Schéma simple. On va dîner dans la bonne humeur. Puis j'aurais une discussion en tête-à-tête avec Kyle.

Tout devrait fonctionner à merveilles.

***

Kyle

- TU AS FAIT QUOI ? Hurlais-je sur Nahil.

- Déstresse Kyle, les nerfs, c'est mauvais pour le cerveau.

- Je vais te la mettre Nahil, je te jure.

Je le menace sous la colère alors qu'au fond, je sais que Nahil me détruirait sans aucune trace d'épuisement.

Non pas que je ne suis pas robuste. Je suis clairement plus fort que la moyenne, mais je dois bien avouer que Nahil est disons le, à un niveau encore plus haut.

- Désolé mon frère les hommes ne m'intéresse pas. Enfin, tu me diras les femmes non plus.

- Comment tu as pu me faire ça ? Un dîner dans mon dos ? Et tu crois que je vais y assister ?

- Faire quoi ? FAIRE QUOI ? Commence-t-il à lever le ton. Te donner la chance de ne pas te comporter comme une salope ?

- Arrête.

- Ouais, je vais te laisser la perdre, tu crois ? Tu n'en trouveras pas deux des femmes comme ça.

- Et tu crois que je ne le sais pas ?

- Alors pourquoi tu l'évites ? Et ne me sort pas ton baratin de connard.

Je reste silencieux, je sais que mon frère a totalement raison, et comme un idiot, je n'ai au final aucune réelle raison.

Juste la peur d'ouvrir mon cœur, et je sais que cette fois, personne ne pourrait réussir à me rassurer. Je dois combattre mes peurs moi-même.

- Quoi ? Tu ne veux pas me répondre ? Tu me casse les couilles depuis des mois avec cette femme et ensuite plus rien ? Je vais jacter et tu vas bien m'écouter, je te jure devant Dieu que si tu te barres et que tu n'assistes pas à ce dîner, je ne t'adresserais plus la parole jusqu'à la fin et tu sais que je ne blague pas.

Je le sais. Et c'est ce qui me fait mal.

Je ne peux pas perdre mon frère.

Alors pour toi, je resterais.

Je vais devoir la confronter alors qu'au fond je suis mort de trouille.

- C'est bon. Calme. Je vais rester.

- Il y a intérêt si tu ne veux pas que je te brûle.

Nahil s'en va et part dans la cuisine et je l'entends d'ici mettre la table, je le rejoins d'un pas vif.

- Et genre là, tu cuisines pour eux ? Arrête tes conneries Nahil, tu sais à peine faire cuire des pâtes.

- Regarde-moi ça.

Je jette un œil à ce qu'il me pointe du doigt, et voit de nombreux plats de toute sorte. Je suis stupéfait, par cette table.

- Merde. Et ils ne sont même pas cramés. Comment tu as fait ça ?

- Facile. Tu veux la recette ?

Je hoche la tête. Nahil se tourne en prennent son téléphone dans les mains, et le mets face à moi.

- Tu vois ça ? C'est de la livraison à domicile. Incroyable.

Je lance un rire en le voyant arbitrer sur son visage un air très fier de lui.

- Au fond, je m'en doutais, tu es trop nul en cuisine, disons juste que ce n'est pas ton truc. Je sais d'avance que si tu préparais de simples crêpes, tu mettrais le feu à la maison.

Nahil me regarde de ses yeux vert menaçant, et me tape fortement l'épaule.

- Oui, mais ce n'est pas grave, je suis doué dans plein d'autre domaine, ça compense.

Je ris à la manière dont il a de se dédouaner de cette situation.

- Quelle arrogance mon frère.

Avant qu'il ne déclare sa réponse, je m'échappe en entendant sonner à la porte.

Je me dirige vers celle-ci, le pas lent, sous les yeux railleurs de Nahil, qui lui ne bouge pas d'un pouce.

- Salut, me disent-ils tous ensemble.

Je bloque sur Alyanne, vêtue d'une magnifique robe bleu, elle est encore plus sublime que dans mes souvenirs.

Ses yeux dorés ne me lâchent pas, pendant que je les salue à mon tour et les fait entrer.

- Vous pouvez directement vous installer à table.

Ma gorge est enrouée, et j'ai beaucoup de mal à déglutir, et dire que seule cette femme peut me faire ressentir cela.

Parce que c'est ta femme, murmure ma conscience.

Pendant qu'ils prennent place, je me rends enfin compte que son amie de la fac est ici.

Donc elle lui a raconté. J'espère vraiment que cette femme est digne de confiance.

Nahil nous rejoint en lançant un simple bonsoir de politesse sans plus, et s'assit à sa place.

Un silence gênant s'abat dans la pièce, personne n'ose dire quoi que ce soit.

Alyanne m'évite totalement du regard.

Et si elle était venue par simple politesse. Ou pire pour m'avouer qu'on avait bien fait de s'arrêter.

C'était une mauvaise idée.

Je vais tuer Nahil.

Oh que oui. Je vais le faire.

On se regarde tous en attendant que quelqu'un l'ouvre.

Mais personne ne le fait.

Et après de longues minutes de gêne, une voix brise enfin le silence.

- Et sinon qui est cette inconnue qui s'est permise d'être autour de ma table ? Interviens la voix rauque de Nahil.