𝙺𝚈𝙻𝙴

Chapitre 57

Nahil

Six semaines sont passées depuis le drame, et Alyanne remonte la pente petit à petit, même s'il reste encore du chemin.

Je ne sais pas trop où elle en est dans sa relation avec mon frère, mais en tout cas lui ne l'a pas lâcher d'une seconde, même lorsqu'elle évite de lui parler ou de le regarder.

Kyle tient vraiment à elle à ce point ?

Il est convaincu qu'elle arrivera à passer au-dessus de sa rancoeur, au bout d'un moment.

Soit. Il fait ce qu'il pense être juste.

Je suis confortablement assis à m'occuper du gamin, comme je le fais depuis plus d'un mois.

- Aly ne veut plus me voir ?

Sa petite voix triste résonne jusqu'à mes oreilles.

- Pourquoi tu dis ça gamin ?

- Elle ne veut plus rester près de moi, et quand je suis dans la même pièce, elle m'évite du regard.

- Ce n'est pas ça, tu sais ta maman passe une épreuve difficile, et elle ne veut pas que tu sois témoin de sa tristesse.

Zack relève ses petits yeux larmoyant et lâche une phrase à laquelle je ne m'attendais pas du tout.

- C'est à cause de moi que tata Nelie s'est envolée tout en haut ?

Bordel de merde. Je vais répondre quoi à ça moi.

- Non. Pourquoi tu le penses ?

- Oui. Elle voulait me protéger, et elle a oublié de se protéger elle-même.

La culpabilité.

Merde. Je connais bien ce sentiment.

Et rien ne sort jamais de bon dans ça.

- Non, elle a fait ce qu'il lui semblait juste. Et te protéger l'était, car elle t'aimait, tu le sais.

- Moi aussi, je l'aime beaucoup tata Nelie !
Alors pourquoi ce n'est pas moi qui suis partis en la protégeant ?

- Tu es un enfant Zack. Et je vais t'avouer un truc, même on grandissant, on se sent encore très enfant au fond, surtout à la vingtaine, on a encore très peur de tout, mais ça devient obligatoirement notre responsabilité de protéger les plus petits. C'est comme ça.

- Tu penses qu'elle a eu peur ?

Un flash me revient du passé, cet oncle qui était au courant de tout ce qu'il se passait, et qui prenait un énorme plaisir à nous voir brisés.

Alors j'ai facilement la réponse.

Oui. Je suis même sûr qu'elle a dû être terrifiée.

Je le connais bien ce diable qui est notre oncle et je suis sûr qu'il s'est amusé alors qu'elle agonisé.

Zack me regarde attendant une réponse, que je ne peux lui apporter.

Quel abrutit je suis.

N'importe quel individu normal aurais répondu que non, pour rassurer cet enfant, mais je suis incapable de lui mentir.

Un putain d'incapable.

Alors je fais de mon mieux en évitant la question, c'est mieux ainsi.

- Ne pense pas à ça gamin.

- Ou..i.

- De plus, si tu veux mon avis, ce n'est pas nous qui décidons de l'heure où nous devons partir.