𝙺𝚈𝙻𝙴

Chapitre 36

Kyle

J'arrive devant le bar qu'elle m'a indiqué sur l'adresse, et ouvre la porte avec une telle violence, qu'elle s'écrase contre le mur, fissurant le début de la vitre.

Mon regard traverse la pièce bruyante, et trouve Alyanne à moitié allongé sur un des fauteuils du fond, elle a l'air d'être totalement dans les vapes.

Je m'approche doucement et quand elle me voit face à elle, elle entrouvre les yeux pour me guetter :

- KYLE ! Crie t'elle heureuse comme si cela faisant des mois qu'on ne s'était pas vu.

Je prends pas la peine de lui répondre et la porte dans mes bras, voyant bien que dans son état, elle ne peut marcher toute seule.

Arrivé dehors l'air froid a l'air de lui faire du bien. Enfin, c'est ce que pense avant qu'elle ne se mettent à ouvrir la bouche.

- MAIS TU VAS ME LÂCHER ! Me hurle t'elle comme une furie.

J'essaye de prendre sur moi, mais je sens que mes nerfs sont en train de lâcher.

- Arrête de crier Alyanne, tu me fais chauffer le crâne-là.

Alyanne me lance un regard de chien battu avant de déclarer d'une petite voix :

- Tu es méchant Kyle !

Je continue à marcher en direction de ma voiture que j'ouvre à la va-vite, et je la dépose sur le siège passager.

Je lui mets la ceinture, et lorsque je croise ses yeux dorés, je lui explique durement :

- Tu es inconsciente ma parole, tu es déchiré en pleine nuit dans un bar toute seule, tu te rend compte de tout les vautours qui a autour de toi ?

- No..non pa..s toute seu..le, bégaie t'elle piteusement.

- Comment ça tu n'es pas toute seule ?

- Ne..Nelie.

Donc elle est avec son amie, et le savoir ne me soulage en rien. Car malheureusement le problème reste le même, malgré qu'elle soit deux.

- Elle est où ?

- Je ne s..sais pas.

- Tu restes ici, je vais la chercher.

Ne lui faisant pas confiance dans son état, je verrouille la voiture.

J'analyse toute la pièce, mais elle a l'air introuvable. Avant qu'une idée ne me traverse l'esprit, les femmes adorent aller aux toilettes pendant des plombs non ?

Je m'y dirige et en effet, j'ai raison, je retrouve l'amie d'Alyanne par terre à moitié consciente.

Super, deux alcooliques à la charge.

Je la porte faisant attention à ne pas empirer son état, et me dirige une nouvelle fois à ma voiture.

Je la dépose à l'arrière.

- Alyanne donne moi l'adresse de ton amie ?

Elle lève le bras, tellement lentement que je me croirais au ralenti, prend son téléphone et me le passe avec l'adresse indiqué.

Pendant que je conduis, une question me trotte dans l'esprit :

- Et il est où ton fils ?

- Chez sa m..mère, me pointe t'elle son amie.

Je m'arrête là. Le reste du trajet se fait en silence. J'arrive devant une maison familiale, je sors, j'ouvre la portière arrière, je porte son amie et me dirige devant la porte d'entrée, où je frappe attendant qu'on m'ouvre.

Un homme mûr ouvre la porte, sûrement son père.

- Bonsoir, je viens déposer votre fille, la soirée a été longue, prononçais je avant qu'il ne parle.

- Bonsoir, oui, je vois ça, merci, soupire-t-il la prenant à son tour dans ses bras.

Dès qu'il la réceptionne, je fais demi-tour et m'en vais à une vitesse hallucinante, ne voulant pas qui me pose plus de questions.

Je jette un œil sur la magnifique jeune femme à côté de moi et vois qu'elle me fixe.

Est-ce que je dois la ramener chez elle, dans cet état ?

Non. Il pourrait lui arriver n'importe quoi.

- Kyle ? Brise t'elle le silence, d'une voix casée.

Je ne quitte pas le regard de la route, même si elle a toute mon écoute.

- Hum..

- Je dois t'avouer quelque chose...

L'air secret qu'elle arbore sur son visage me donne un coup de chaud.

De quoi veut-elle me parler ?

- Je t'écoute ?

Alyanne laisse un silence s'abattre dans la voiture, qui me fait encore plus stresser, quand je ne m'y attends plus, elle tourne son beau visage vers moi et me chuchote :

- J'ai envie d'un tacos.

Elle blague ? C'est une putain de blague.

- Tout ça pour ça ?

J'éclate de rire, un vrai fou rire que je n'avais pas eu depuis longtemps.

- C'est super important, j'en meurs vraiment d'envie là genre, vraiment, répond t'elle d'une voix boudeuse.

Je cherche sur mon téléphone, si le fast-food où je vais habituellement est ouvert, car oui, je compte bien l'y emmener.

Petit cœur demande est une nouvelle fois comme un fou, j'obéis.

Je me gare devant le petit fast-food, et sors verrouillant une nouvelle fois la voiture, la laissant à l'intérieur.

Après une quinzaine de minutes, je remonte dans la voiture et lui tend le sachet, elle se jette dessus.

Elle ouvre son tacos et le mord avec appétit, cette petite scène me fait sourire, elle est tellement belle. Peu importe son état.

Pendant que je me remets en route, je vois du coin de l'œil, Alyanne qui ferme les yeux en mâchant.

Elle en avait envie à ce point ?

Je ne compte pas la juger, combien de fois ai-je mangé comme un ogre après une cuite...

- C'est trop bon, merci, me dit-elle la bouche pleine.

- Derien, il y en a un deuxième dans le sachet si tu as encore faim après.

Alyanne me sourit en continuant à manger.

J'arrive devant ma maison, et remarque qu'Alyanne se bat pour garder les yeux ouvert.

Et oui mademoiselle après l'alcool, on se rassasie, et après on dort. Schéma habituel.

Je décide alors de la porter dans mes bras, et cette fois-ci elle enroule délicatement ses bras autour de mon cou et pose sa tête dans le creux de mon cou.

Mon corps se tend et réagit très vite à ce contact, mais j'en fais abstraction.

Je rentre chez moi et monte à l'étage, je me dirige dans une de nos chambres vides et la dépose délicatement dans le lit.

Mon visage près du sien, ses yeux dorés ne lâchent pas les miens.

Je vais pour la laisser dormir, mais avant cela, je me dois de lui clarifier la situation pour qu'elle comprenne bien.

- Une dernière chose, oui, j'étais très sérieux pour le rencard, tu me plais Alyanne réellement, et je veux tenter quelque chose avec toi. Je ne peux pas être plus clair, alors j'espère que c'est bien rentré dans ta petite tête... Maintenant, dors petit cœur.