Chapitre 6

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Kyle

Mon réveil sonne, dans un bruit strident que je déteste entendre résonner dans mes oreilles.

Je me dirige nu vers la salle de bain, entre dans la douche et laisse couler l'eau chaude sur mon corps.

Mes muscles se détendent et je souffle de bien-être en posant ma tête sur la baie vitrée.

Après un bon moment, je sors et attache une serviette autour de mes hanches.

Je me sèche et m'habille rapidement.

- Tu pars faire le prof ? Se moque Nahil lorsque je descends les marches de ma maison.

Et oui, on est en milieu de semaine, ce qui indique, que je dois aller donner mes cours.

- Faut bien que je gagne ma vie.

Nahil est bien plus qu'un ami, je le considère comme mon frère, mon grand frère, ma seule famille.

Pourtant, on s'est connu dans un endroit pas très chaleureux. Mais il a réussi à faire une place mon cœur.

- Moi aussi, je devrais aller chercher un travail, ça va faire deux semaines que j'occupe chez toi...

- Légal, un travail légal Nahil...

La tête que fait mon frère était d'une hilarité, à s'en tordre le ventre.

Il avait l'air dégoûté rien que d'y penser.

- Ce n'est pas de ma faute, si je peux me faire le smic en cinq jours...

Je sais qu'il est sérieux, putain de sérieux.

- On s'en est sorti et je ne veux pas que mon frère y retourne, on est clair Nahil ? Lui dis-je fermement avec un plein de sincérité, en le regardant dans les yeux.

- Ouais, t'inquiètes...

Hors de question d'en payer le prix Nahil. Pas une seconde fois.

- Une dernière chose, deux semaines, sept mois, ou même trois ans, tu peux rester autant de temps que tu veux.

Reste. C'est ma façon à moi de lui dire de rester.

Reste, car j'ai besoin de toi mon frère. Reste, car je me sens en sécurité quand tu es dans le coin. On a cohabiter ensemble un long moment et ça ne me dérange pas de continuer.

Je ne veux pas sombrer. Plus sombrer. Et je sais que toi non plus. Tu as trop souffert. Même si tu fais comme si de rien n'était.

Alors reste, et on s'aidera ensemble. Car c'est cela que fait une famille.

- Merci, Kyle, me répondit-il, en m'évitant du regard.

Je jette un œil sur ma montre et remarque que c'est l'heure d'y aller, ce que je fais après avoir prévenu Nahil.

Arrivé devant ma salle de cours, même avec la porte close, j'entends les élèves riaient et hurleraient si fort, que je dois souffler une bonne bouffée d'air pour ne pas m'emporter, je déteste les bruits qu'ils font.

J'étais resté dans le noir et sans aucun bruit autour de moi, pendant trop longtemps.

Pour que mes oreilles se réhabitue à tous ses hurlements.

À mes yeux, il n'y a pas mieux que le silence. Un net silence qui d'ailleurs va se produire très vite, dès que j'aurais passé ses portes.

Et ce fut le cas, je pénètre dans la salle et le silence m'en suit.

Très bien. Ces petits ont compris la leçon après mon premier jour.

Je fais ce métier pour leur apprendre une matière, pas pour les entendre piailler tout le long.

S'ils pensaient être tombés sur un jeune remplaçant sympa, qui taperait la discute avec eux, et qui les laisserais faire ce qu'ils voulaient, ils s'étaient clairement mis le doigt dans l'œil.

- Bonjour, leur dis-je en visualisant la salle, je vais sans perdre de temps, vous faire distribuez les tests, je ne veux aucun bruit, vous avez les deux heures.

Je fis appel à un des élèves de devant, et lui ordonne de prendre les feuilles que je lui tends et de les distribuer à tous les élèves.

L'élève s'exécute rapidement, pendant que je me retourne vers le bureau et dépose mes dossiers sur tout le long avant de me faire interrompe par ce même élève :

- Monsieur Zelk, il manque quatre feuilles...

Je me retourne et remarque qu'il disait vrai, la dernière rangée n'avait pas de test.

Sa rangée...

- Merci. Va t'asseoir, je vais m'en charger.

Je fouille dans mon classeur pendant de longues secondes avant de les trouver.

J'en étais sûr, je n'aurais jamais oublié le nombre de copie que j'ai.

Je monte les marches qui me séparent de ses élèves qui attendent sagement, et leurs donne un à un, la seule élève qui ne relève pas les yeux quand je lui tends sa feuille fut elle.

Cette jeune femme qui m'avait fait une drôle d'impression à notre première rencontre.

Elle ne lève pas les yeux lorsque je lui donne sa feuille

Je l'ignore à mon tour et redescends les marches avant de m'installer à mon bureau.

- Vous pouvez commencer, leur dictai-je.

Je me mis à préparer mon prochain cours, mais petit à petit mon esprit se mit à se déconcentrer, et à relever les yeux dans sa direction.

Je ne connais même pas son nom.

Les professeurs d'universités qui criaient à tout va qu'ils connaissent tous les noms de leurs élèves, mentent.

Je vous le confirme bel et bien, c'est un putain de mensonge, il y a une grande différence entre faire cours dans un lycée et dans une université.

Une différence que j'adore particulièrement. Nous faisons cours et cela s'arrête là, aucun nom à apprendre, ni de rapprochement à avoir avec les élèves, et même le quota de réussite n'est pas le problème du professeur, et je le répète j'adore ça.

Alors pourquoi je veux absolument connaître son nom, à elle ?

Je ne sais pas pourquoi je me suis mis à la regarder, mais je devais avouer que son petit tempérament ainsi que sa beauté m'ont troublée depuis notre première rencontre.

Alors pour une fois, je me laisse aller, et la regarde, ses long cheveux bouclés bordeaux devait sans doute lui arriver jusqu'au hanche et à cet instant, il cascadait sur la table, cela contrastait magnifiquement bien avec ses prunelles dorées, et sa peau blanchâtre avec son corps menu qui donnait l'envie de la protéger.

Reprends-toi.

Tout de suite.

Mon esprit divague sans doute par manque de sommeil.

Ça ira mieux demain, me rassurais-je.

𝙺𝚈𝙻𝙴Où les histoires vivent. Découvrez maintenant