Chapitre 59

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Kyle

L'atmosphère est pesante, pendant de longues minutes, aucun de nous deux ne parlent, on se défie simplement du regard, attendant que l'un de nous s'explique.

Nahil se cale sur sa commode, son dos heurtant le mur, et prend enfin la parole :

- Tu fouilles dans mes affaires maintenant ?

Le ton qu'a pris sa question est défiant.

Nahil me cherche, il essaie de me pousser à bout, sûrement pour éviter de me donner des réponses.

Sauf que je ne compte pas lâcher. Pas ce soir. Pas cette fois.

Le regard noir que je viens de lui lancer, reflète tout ce que je compte lui dire.

- À quoi tu joues Nahil ? Tu vas faire la guerre à qui là ?

Je pose la question qui me brûle les lèvres, depuis le début, tout en laissant mes yeux traîner sur toutes les armes qui se trouvent dans le fond de son sac de sport.

- PUTAIN JE TE PARLE !!

Je hurle en enfonçant mon pied gauche, sur le côté de sa commode, la faisant trembler.

Nahil, assis au-dessus, me lance un regard ennuyé, qui augmente encore plus ma colère.

- Tu comptes me répondre ?

Après de longues secondes, Nahil finis par me répondre, le ton las :

- Ça te regarde ?

Coup-de-poing. Face à sa réponse, si glaciale.

Mais j'ai l'habitude avec mon frère.

Alors j'inspire profondément, faisant passer le maximum d'air dans mes poumons, pour essayer de garder mon calme, et reprend :

- Arrête ça Nahil. Je veux des réponses, pas une dispute.

- Ouais. Et moi, je veux savoir, pourquoi tu te permets de fouiller mes affaires ?

Il est sérieux là ?

- On sait tous les deux que tu t'en branles que j'ai fouillé tes affaires.

Ses yeux verts sont inexpressifs, ce qui me tue encore plus.

Car au fond, je connais déjà les réponses à mes questions.

Mais je veux que ça sorte de sa bouche.

Nahil sort un joint qu'il allume, en posant tranquillement sa tête sur le mur.

- Tu comptes me répondre ? Ou tu veux vraiment qu'on s'embrouille ?

Ma voix est devenue aussi glaciale que ses yeux verts, signe que mes nerfs sont prêts à lâcher à tout moment.

- Tu as tort. Ça me dérange.

Nahil me sort ses mots, dans le plus grand des calmes, en recrachant sa fumée, nous enveloppant dans un nuage de shit, comme si tout était parfaitement normal.

Mais putain, il n'y a rien de normal dans cette situation.

- Je m'en contrefous. Arrête de me parler de ça putain, il y a plus important non ?

- Non.

Sa réponse inexpressive, finit définitivement, par épuiser le peu de calme qu'il me reste.

Et sans que je ne réussisse à les retenir, les mots franchissent la barrière de mes lèvres :

- Jusqu'à preuve du contraire, je suis encore chez moi.

Merde. Je n'aurais jamais dû dire ça.

J'insinue clairement que ce n'est pas chez lui. Et que je suis en droit de faire ce que je veux.

𝙺𝚈𝙻𝙴Où les histoires vivent. Découvrez maintenant