⚡︎ Chapitre 5 ⚡︎

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---- Just because it burns doesn't mean you're gonna die ----


Je me fige instantanément à ses paroles, l'observant plus encore que quelques minutes auparavant. Il a la mâchoire saillante, le visage fin, et ses yeux sont sans doute ce qui me permet de le reconnaitre instantanément.

Baji, ou le connard d'hier.

Sans me démonter, je le fixe toujours, le regard baissé vers lui et le menton haut, toujours placé dans le centre de ma main.

-Qu'est ce que tu fous là ? Et surtout, c'est quoi cet accoutrement ?

Il est aux antipodes du mec qui mangeait hier sa pizza affalé dans le fauteuil chez Mickey. On aurait dit un crétin de connard trop sûr de lui, alors que là on dirait simplement un crétin.

-A ton avis boufonne, j'ai l'air de faire quoi ?

-C'est le Spleen, avec deux e.

-Hein?

Je désigne les notes qu'il est en train de prendre sur son cahier.

-Spleen, il y a deux e. C'est la mélancolie née du mal de vivre souvent présent dans la poésie Baudelairienne et plus précisément dans son recueil Les Fleurs du Mal. On pourrait aussi le traduire par une rage de vivre si on analyse bien.

Il ne me répond pas et fait une grosse rature sur le papier blanc, pour corriger de son écriture grossière. Ses pages semblent bourrées de fautes d'orthographes, on est bien loin du petit intello qu'il laisse entrevoir avec son look.

-Les intellos, c'est pas sensé être des gens intelligents ?

-Putain mais va te faire foutre !

Il n'a pas le temps de m'insulter d'avantage puisque les autres élèves font finalement leur entrée, quelques minutes à peine avant le début du cours, et il se retourne vers le tableau non sans m'avoir fusillé une dernière fois du regard.

Chifuyu entre à son tour et s'installe à coté de moi, un grand sourire aux lèvres en me voyant. Il n'a pas salué son pote, ne s'est pas assis à coté de lui non plus, et il m'explique en sortant ses affaires qu'il préfère ne pas le déranger quand il étudie. Quelle drôle d'amitié.

Pendant toute l'heure et demi, j'envoie des messages à Mia, dessine des personnages sur mon cahier et observe le professeur se pavaner sur l'estrade sous l'oeil attentif des demoiselles de la classe. Quelle idée de mettre un prof si jeune à la fac, je suis sûre qu'elles n'ont absolument rien écouté du cours. Baji lui à écrit des centaines et des centaines de notes, il ne s'arrête plus. Je ne comprends pas bien l'intérêt de cette méthode mais ferme ma bouche là dessus, me contentant de m'éclipser juste après la fin du cours, non sans avoir fait un petit signe de la main au blond.

Finalement, le reste de la journée passe très vite, et je me retrouve à 18:40, assise à la table de la cuisine en train de manger un toast au nutella, déjà habillée et préparée pour le combat. Je suis surexcitée à l'idée de me battre pour la première fois hors d'un ring. J'ai déjà eu des petites altercations, mais rien de bien sérieux.

Pour l'occasion, j'ai bandé mes mains avec les protections noires de plusieurs mètres que je mets habituellement sous mes gants, juste pour soutenir les articulations et éviter d'abimer mes phalanges. J'ai enfilé un legging noir, un t shirt court, et une longue veste à capuche que je laisse ouverte, de la même couleur. Je n'ai pas d'uniforme, mais je veux tout de même me fondre dans la masse. Si j'ai bien comprit les explications du chef de gang, nous ne serons pas nombreux, seulement les membres principaux du Toman, mais eux non plus, et ils ne sont pas entrainés au combat.

L'encre de ses yeux /  Baji x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant