⚡︎ Chapitre 69 ⚡︎

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----Then, I lost it all, dead and broken. My back's against the wall, cut me open. I'm just trying to breathe, just trying to figure it out. Because I build these walls to watch them crumbling down----

Lost it all - Black Veil Brides





Il était partout à la fois, son souffle chaud faisant frissonner la peau à l'arrière de mon oreille et ses mains glissant le long de ma cuisse, reproduisant sans arrêt des cercles d'une douceur infinie de ses longs doigts bagués, remontant chaque fois un peu plus haut entre mes jambes malgré la barrière du tissu. Chaque caresse est comme un mets délicieux dont mon corps ne semble jamais assez se délecter. Mon visage me brûlait, de même que mon sang bouillonnant dans mes veines. De son nez, il effleurait ma poitrine dont les seins durcirent, devenant lourds et douloureux pour lui, étirant les plis de mon haut de leurs bouts érigés. Je laissai retomber ma tête contre son épaule, m'abandonnant à ses gestes et à son odeur. De ses beaux yeux d'or, il scrutait chacune de mes réactions pour ne pas en perdre une seule miette, les pupilles dilatées sous l'effet de la tension sexuelle palpable entre nous.

Je passai la main le long de sa jambe, senti la force brute sous sa chair. J'étais avide de le toucher, de le sentir sous mes doigts. Il allait me tuer, son contact me brûlait, incendiait l'intérieur de mes entrailles sous un feu ardemment plus dévastateur que celui provenant de la voiture qu'il avait alors embrasé, cette fameuse nuit.

Je m'étais sentie si vide et seule pendant des années entière, persuadée de frôler les limites de la frigidité que je peinais à refouler cette ardeur nouvelle. Tout mon corps exultait d'être ainsi touché. Je me cambrais, pantelante tandis que sa main jusque-là posée tout contre ma hanche, descendait dangereusement sous l'élastique de mon vêtement d'entraînement. Il ignora totalement le morceau de dentelle que je portais en dessous, s'y glissant avec une facilité déconcertante pour venir s'enfoncer entre mes chairs, tandis que je glapissais son nom. Mais à peine la première plainte sonore échappée, son beau visage se tordait pour laisser apparaître les traits de la perfidie elle-même. Mon beau et ténébreux amant avait laissé sa place à un homme bien moins désirable. Mais bien que tout aussi enhardie de désir que celui qui le précédait, une lueur malsaine brillait dans ses yeux alors qu'il me couvait du regard. Le feu de mon sang se transforma en glace et je hurlais pour lui échapper, priant les divinités d'ici et d'ailleurs pour espérer mettre fin à ce cauchemar.


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Une douleur lancinante me traverse le crâne alors que je me réveille lentement, la tête lourde et les yeux encore embués. La lumière du jour me brûle la rétine, et je me sens légèrement nauséeuse, ma main tremblant lorsque je tente de l'amener à mon visage. Je réalise d'ailleurs que ce geste m'est impossible, étant branchée de toute part à des machines qui émettent d'insupportables bips réguliers, remplissent l'air de leur cacophonie monotone. La senteur piquante et légèrement astringente qui tapisse l'air me fait froncer des narines, et je cligne plusieurs fois des yeux pour apercevoir l'environnement blanc et stérile de ma chambre d'hôpital.

Une main fraîche étreint la mienne, et je tourne la tête avec précaution pour apercevoir la chevelure blonde de Mikey, visage baissé vers nos doigts joints. En fait, ils sont tous là, et Mitsuya m'offre un petit sourire rassurant bien que crispé par-dessus son épaule. De larges bandages lui enserrent les poignets, et probablement les chevilles.

Les souvenirs de cette nuit me reviennent en mémoire, et un mélange d'anxiété et de soulagement m'envahit. Après un bref état des lieux des sensations qui affluent dans mon corps, je n'ai aucune douleur à l'abdomen, preuve qu'Hanma a épargné mon enfant, faute de ne pas être au courant de son existence. Hanma. A cette simple pensée, je ne peux réprimer une grimace.

L'encre de ses yeux /  Baji x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant