⚡︎ Chapitre 47 ⚡︎

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---- Comme un fou décoiffé déshabille une reine ----



Alors que je pensais notre étreinte terminée, il me maintient fermement contre lui pour m'empêcher de mettre pied à terre, et ses lèvres descendent dans mon cou pour en embrasser chaque centimètre, son souffle chaud chatouillant ma peau.

D'une voix tendue, et soucieuse que les tatoueurs puissent nous voir à travers l'imposante baie vitrée du salon, je murmure :

-Baji, qu'est-ce que tu fais ?

Mais le jeune homme ne s'en préoccupe guère et continue son manège, ses mains glissant toujours plus bas sur mon épais jean délavé. D'un côté, l'idée de pouvoir être vue en train d'avoir un comportement si répréhensible me stresse, mais je mentirais en disant qu'elle ne me grise pas tout autant. Pourtant, l'alarme de la morale raisonne dans ma tête, et je me sens obligée d'insister:

-Ils peuvent nous voir, Keisuke, s'il te plaît. Je le supplie de me lâcher tout en sachant que c'est à des kilomètres de ce que je souhaite réellement. Et apparemment, nous sommes sur la même longueur d'ondes, puisqu'il se met à marcher alors que je suis toujours agrippée à lui. Je ne comprends pas bien pourquoi il se déplace, mais je crois surtout que je m'en fiche : il pourrait bien m'emmener au bout du monde, je ne sourcillerais pas tant qu'il garde ses lèvres collées aux miennes.

Je sens qu'il galère à me porter et à essayer d'actionner quelque chose dans mon dos, après tout, je ne suis pas un poids plume, mais je suis trop occupée à retrouver sa bouche pour m'en soucier. Ce n'est que lorsqu'il me dépose sur une surface froide et lisse que je lève les yeux pour me rendre compte qu'il m'a entraîné dans les toilettes publiques attenantes à la boutique, tout près de la station-service du parking. La lumière blafarde du néon au dessus de notre tête me renvoie le sourire lubrique du jeune homme debout entre mes jambes, alors que je repose sur le lavabo en granit.

-Tu n'y penses pas ?

-Non seulement j'y pense, mais en plus toi aussi. Il a les yeux rieurs et je reste un instant troublée par ses mains qui remontent le long de mes hanches. Il hausse un sourcil, confiant dans son action. Comment pourrait-il en être autrement ? Il sait l'ascendant qu'il a sur moi. Repousses-moi.

J'ai un instant de retard, trop occupée à glisser mes doigts sur la peau lisse de son ventre, juste sous son t-shirt.

-Quoi ?

-Si tu ne veux pas, repousses-moi. Déjà, il déboutonne mon jean et en fait glisser la fermeture éclair, et je me soutiens aux rebords froids du lavabo pour ne pas tomber. L'odeur dans ces toilettes n'est pas au beau fixe, et j'évite de lever les yeux vers les toiles d'araignées au-dessus de nos têtes.

-Tu sais très bien que je ne te repousserais pas, j'en meurs d'envie. Dis-je, d'une voix tendue.

Le noiraud me fait reposer les pieds à terre en me tirant vers lui, et j'ai un hoquet de surprise devant la vitesse de son geste, trahissant son impatience. Il m'offre un grand sourire, dévoilant ses petites canines acérées, et je manque de m'étouffer devant tant de charisme. Ça ne devrait pas être autorisé, d'être aussi séduisant. Ce n'est ni bon pour mon coeur, ni bon pour mes jambes, que je n'arrive jamais à garder fermées en sa présence.

-Je sais. T'es une vraie obsédée en fait. Reste à savoir si c'est le sexe, ou si c'est moi qui t'obsède. Il a cet air suffisant qui fait que mon coeur en loupe un battement, et il se sert de mon état de béatitude pour faire glisser mon jean sur mes jambes pour le retirer. D'un geste vif, il en fait de même avec mon sous-vêtement.

L'encre de ses yeux /  Baji x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant