L'encre de ses yeux / Baji x OC

⚡︎ Chapitre 59 ⚡︎

---- What started as a whisper, slowly turned in to a scream ----

J'aurais du rester à la maison. C'est ce que je me dis en coupant le moteur, foulant le béton après être descendue de la moto de Chifuyu. L'air est électrique, et chacun des membres du Toman semble grisé par la bataille à venir. A en voir les sourires de conquérants et l'ambiance qui règne ici, la victoire n'est pas une option.

Pourtant, je ne suis pas aussi détendue qu'ils le sont tous, et un drôle de malaise à prit possession de tout mon être. Je ne devrais pas être ici, je le sais, je devrais protéger la vie qui grandit en moi en restant bien loin de toute cette agitation.

Je jette un coup d'oeil à Baji qui est en train de s'attacher les cheveux, un élastique coincé entre les dents. Aucune peur ne semble le gagner, cet homme est une machine de guerre, il se réjouit même de la violence à venir, l'excitation dansant dans le fond de ses prunelles. J'observe rapidement ses muscles danser sous le lycra qu'il a enfilé pour l'occasion, mettant en relief son torse sculpté qui ne manque pas de faire chauffer mes pommettes. Par dessus, il ajuste sa veste floquée, ornée de ses longs bandeaux blancs représentant son rang. Il jubile, plus encore que les autres membres du gang. En revanche, il n'enfile pas de gilet par balle comme tous les membres de sa division sont en train de le faire, et n'a pas non plus le flingue qui est sempiternellement accroché dans son dos. Il se trimballe sa putain d'arme à feu tous les jours, même en classe, et n'a pas trouvé intelligent de s'en munir pour une bagarre.

-Je vous explique la marche à suivre avant qu'ils se pointent. Ordonne Mikey, appelant au silence de la joyeuse bande qui obéit instantanément. Draken et Baji, vous prenez la tête de l'attaque avec la première division. Mitsuya et sa division suivront et ainsi de suite. Je resterais à l'arrière pour m'occuper moi même de leur chef. Ils ne seront pas nombreux et n'ont aucune idée de notre présence, tout devrait donc bien se passer, mais ne sous estimez jamais l'ennemi.

Tous acquiescent les dires de leur chef. Je serais donc en premiere ligne, ce qui est absolument impensable aujourd'hui, malgré la protection presque constante des autres membres de la division d'attaque.

Je me racle alors la gorge pour attirer l'attention avant que Mikey ne s'éloigne.

-Manjiro ? Je ne me sens pas encore prête à être au front avec les autres, est-ce que tu penses que je peux rester à l'arrière avec toi ? Je lui offre mon regard de biche pour l'amadouer et lui faire oublier ma colère lorsqu'il m'a laissé à l'arrière lors de la dernière bataille, comportement en total antagonisme avec ma demande du jour.

Il me sonde quelques secondes, étonné de m'entendre avouer ma faiblesse, avant d'abdiquer.

-Bien sûr. Mais attention à toi, je ne serais peut-être pas en position de te protéger tout le temps.

Evidemment, et je n'y comptais de toutes façons pas. J'ai beau vouloir protéger l'enfant que je porte, je n'en suis pas moins une combattante aguerrie, bien que je n'ai jamais expérimenté mes talents lors de bagarres de rues. Alors j'acquiesce tout en réajustant ma veste du Toman, vérifiant par la même occasion que mon arme blanche est bien toujours fixée dans les passants de ma ceinture. Je suis anxieuse, je n'y peux rien, et une boule me vrille l'estomac pour me le rappeler. Si Mia savait que je suis finalement venue, elle me tuerait, mais je n'ai trouvé aucune combine de dernier moment pour expliquer ma fuite. Il faudra donc que je redouble de prudence, et que j'évite le combat au maximum.

C'est à ce moment là que des ombres arrivent de l'autre côté du parking sélectionné pour attendre nos traitres. Ils marchent vers nous, leur silhouettes se dessinant à mesure qu'ils approchent. Mon stress monte de manière exponentielle, et il en est de même pour l'homme qui se trouve en face à en juger par ses traits tirés et son regard qui tente de trouver une issue de secours.