L'encre de ses yeux / Baji x OC

⚡︎ Chapitre 61 ⚡︎

---- Ces raisons là qui font que nos raisons sont vaines  ----

Bien sur qu'il ne le sera jamais, comment pourrait-il en être autrement ? Comment ai-je pu croire qu'il serait assez faible pour me laisser livrée à moi même face à cette épreuve ? Encore une fois, il me prouve que j'ai raison d'avoir cru en lui, n'en déplaise à certains.

-Nous ferrions mieux d'aller discuter de tout cela dans un endroit plus calme.

En effet, avec tous les regards braqués sur nous, ce n'est sans doute pas le meilleur moment pour aborder le sujet de principal de toute cette agitation. Il est d'un calme olympien alors que je tremble comme une feuille dans ses bras, agitant nerveusement la tête pour acquiescer. D'une impulsion de sa main dans le creux de mon dos, il m'invite à me diriger vers l'escalier, avant que la voix cassée de Mikey nous intercepte.

-Tu ne fais plus parti du Toman, mon frère. Il insiste sur ce dernier mot, appuyant sur le sentiment de trahison qu'il doit ressentir en cet instant.

Moi c'est une chose, mais son ami de toujours et membre fondateur du gang, s'en est une autre. Je me tourne vivement vers le blond, n'en revenant pas de ce qu'il vient de déclarer. Il ne peut pas virer Baji, il est certes le leader, mais si j'en crois les rumeurs, c'est le capitaine de la première division qui a prit la décision de fonder le gang des années auparavant. Pourtant, le brun ne cille pas, et retire sa veste floquée pour la balancer sur le canapé avant d'intimer un mouvement du menton vers l'étage, m'indiquant de monter. Aucune émotion n'est visible sur son visage, il est totalement fermé, et je ne sais pas si je trouve ça rassurant ou totalement flippant.

Sans polémiquer plus que cela, je gravis les quelques marches qui me mènent à ma chambre, fermant la porte de celle-ci pendant que Baji passe la main dans ses cheveux, commençant déjà à faire les cents pas.

-Alors c'est vrai ? Tu es enceinte ?

Je suis préoccupée par la réaction de Mikey, je sais a quel point le noiraud tient à son gang et a ses amis.

-Il n'a pas le droit de te virer du Toman, ce n'est pas juste, nous devrions ...

-On s'en fout ! Est-ce que oui ou non tu es vraiment enceinte Léo ? Il me coupe avec dextérité, envoyant valser ma reflexion d'un vague geste de la main.

Comme si je pouvais mentir sur une chose aussi grave. J'aimerais tellement que tout ceci ne soit qu'une simple blague. Je me contente de hocher la tête, incapable de reprononcer cette dure vérité à voix haute.

-Putain. Il semble dans un état second, tout comme je l'étais quand j'ai apprit la nouvelle. Il marche, souffle, et me regarde furtivement à plusieurs reprises, se calmant à mesure qu'il réfléchit. Et ... sans vouloir te blesser, parce que j'ai confiance en toi, mais je me dois de te le demander, il est forcément de moi, n'est-ce pas ?

Je ne sais pas si il préférerais une réponse négative ou positive de ma part, mais à en voir le combat qui semble l'animer, je crois qu'il n'est pas sûr non plus de ce qu'il voudrait entendre. Je pourrais lui en vouloir de me poser la question, mais je ne ressens rien de tel. C'est normal qu'il veuille s'en assurer, d'autant que nous nous sommes toujours protégés ensemble. Mais hélas ou non pour lui, je lui suis resté fidèle.

-Oui Baji, il est de toi.

J'ai une voix si faible, si brisée d'avoir tant pleuré que je ne la reconnais même pas. Je vais m'assoir sur le rebord de mon lit tandis qu'il baisse la tête et se remet à arpenter la pièce. Je suis soulagée de ne plus avoir le poids de ce lourd secret qui me comprime la poitrine, mais la boule au ventre de la réaction qu'il va potentiellement avoir continue de me broyer l'estomac.