⚡︎ Chapitre 52 ⚡︎

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---- Un sourire, puis un soupir ----


-Oh... Je me doutais qu'il devait s'agir de quelque chose d'illégal et de moralement répréhensible, mais j'étais bien loin d'imaginer une telle réponse.

Alors on en est là, le Toman mouille maintenant dans ce genre de combine. Je ne crains pas d'être hors la loi, mais c'est un euphémisme de dire que je n'ai pas peur pour la vie de mes compagnons. Qui dit trafic d'armes dit forcément nombreux ennemis, et d'une autre trempe que les petits gangs que nous avions pour habitude d'affronter. Mitsuya affiche un petit sourire à ma mine inquiète.

-Arrête de t'en faire, on est prêts pour ça. Me dit le violet dans une vaine tentative de me rassurer. Je sais de source sûre qu'il y a déjà eu des morts et des pauvres mecs torturés par d'autres organisations au sein du groupe. Les autres en parlent avec timidité, mais j'ai déjà entendu des bruits de couloir à ce sujet. Je me remémore les quelques paroles entendues concernant des histoires sordides.

-Ça fait longtemps ? Mitsuya me tire de mes pensées macabres et je lève les yeux vers lui en fronçant les sourcils, ne sachant pas du tout de quoi il me parle. Puis je suis son regard, qui est rivé sur le noiraud, lui-même en pleine discussion avec Draken, un verre à la main.

-Que tu couches avec lui, ça fait longtemps ? J'ai l'impression que mon cœur s'arrête à sa question, littéralement. Comment a-t-il pu deviner ? Le temps s'est arrêté alors que je déglutis. En quelques secondes à peine, tout l'alcool présent dans mes veines vient de déserter. Je ne sais pas comment m'échapper, littéralement, et je me dépêche de trouver une parade pour ne pas lui montrer mon trouble.

-Ne dis pas de conneries, je le déteste. Un sourire vient étirer ses lèvres alors qu'il me jette un coup d'œil de biais, les bras croisés sur son torse. Quant à moi, je suis concentrée sur mes mains liées, pour ne surtout pas que mes yeux tombent sur Baji en face de moi, bien qu'à l'autre bout de la pièce.

-Oh. Alors je suppose qu'il ne verra aucune objection au fait que tu m'offres une danse ? Je n'aime pas la mine enjouée qu'il prend, comme s'il s'agissait d'un putain de pari, et que j'avais déjà perdu.

-Bien sûr que non, qu'est-ce que ça pourrait bien lui foutre ? J'use de vulgarité, comme pour appuyer ma répulsion envers sa personne.

Le violet m'offre sa main, et je jurerais avoir entendu un « c'est ce qu'on va découvrir », franchir ses lèvres. Il m'emmène vers la piste de danse, tandis que de mon côté, je suis également plutôt confiante. Baji est terriblement jaloux, mais j'ose croire qu'il ne le sera pas envers quelqu'un qu'il sait être attiré par le même sexe que lui.

La musique suivante démarre et je découvre avec effroi qu'il s'agit d'un son invitant au rapprochement des corps. Qui a son téléphone branché à l'enceinte ? Que je l'étouffe. Le sourire du jeune homme s'étire encore, et d'une main dans le creux de mes reins, il réduit la distance qui nous séparait pour coller son bassin contre le miens. Je ne trouverais rien à redire à la situation si je ne craignais pas qu'un psychopathe à canines ayant de sérieux problèmes pour gérer sa colère ne vienne mettre fin à celle-ci. Le jeune homme se rapproche encore, glissant ses lèvres contre la peau fine de mon cou, pour murmurer à mon oreille :

-Si ce n'est pas sérieux, arrête tout avant qu'il ne soit trop tard. Tu t'exposes à quelque chose qui te dépasse, Mikey n'est pas de ceux dont on peut se foutre.

J'aurais tellement envie de lui crier que je ne me fous pas de lui, que j'ai été sincère et que j'ai réellement considéré notre leader. Lui expliquer que la fatalité m'est tombée dessus, que je n'ai pas su résister à Baji, que je n'y arriverais probablement jamais parce qu'il est de ceux qu'on ne peut repousser indéfiniment. Que nous avons besoin l'un de l'autre, que je le sens tout au fond de mes entrailles et que jamais je ne serais attirée vers un individu comme je le suis envers le capitaine de la première division. 

L'encre de ses yeux /  Baji x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant