⚡︎ Chapitre 65 ⚡︎

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---- Comme un fou décoiffé, déshabille une reine ----


Je reste persuadée que je ne survivrais pas à cette nuit, et il semble voir le doute danser dans mes yeux, vu le sourire démoniaque qu'il affiche. Je me languis de lui, de ses mains et de tout le reste de son anatomie, ne l'ayant pas touché depuis plusieurs semaines maintenant. Mais je sais aussi le pouvoir dévastateur qu'il peut avoir sur mon corps et ma raison, et quelque chose me dit que je n'ai vu qu'une infime partie de ses talents et de son endurance.

D'après ma propre expérience et les nombreux films romantiques que Mia m'a forcée à regarder, ça ne devrait pas se passer comme ça. De mes souvenirs lointains, je me rappelle que le coït se composait de quelques embrassades, regards en biais et d'un missionnaire ne durant pas plus de 15 minutes. Un dernier câlin, une cigarette partagée pour finalement s'endormir le coeur léger. Mais je dois dire que c'est nettement différent depuis que le noiraud est rentré dans ma vie, qu'il éprouve mon corps et mon coeur comme jamais je ne l'aurais cru possible, si bien que je suis persuadée de pouvoir en mourir chaque fois qu'il me touche.

Peut-être les sensations sont-elles exacerbées par les sentiments que je lui porte ? Parce que d'aussi loin que je m'en souvienne, je n'ai jamais été aussi sensible. D'ailleurs, il me met à nouveau à l'épreuve en passant ses doigts contre ma hanche, retraçant les nombreuses traces blanchâtres qui s'y trouvent. Certaines sont des cicatrices, d'autres sont des vergetures causées par dame nature après mes nombreuses pertes et prises de poids. Il me pose la question silencieuse, et je me promets de lui répondre plus tard. A la place, je me redresse pour me pencher sur lui et embrasser ses lèvres, chassant ainsi ces vilains souvenirs du passé. Parce que pour la première fois de ma vie, je peux envisager l'avenir sous un jour nouveau. Il me pousse pour venir me surplomber et embrasser mon ventre à nu, son rire rauque emplissant la pièce alors qu'il a inversé notre position.

-Bouche toi les oreilles le mioche. Annonce-t-il en direction de mon abdomen.

Mes joues se teintent d'une couleur rougeâtre sous cette remarque saugrenue, parce qu'il est évident que le petit être qui grandit en moi n'en est encore qu'au stade d'embryon. Mais voir Baji lui parler comme si il était déjà là, entre nous, me comble de bonheur. Aussi gênantes soient ses paroles, bien entendu.

-Tu es belle, quand tu rougis de gêne alors que des pensées encore plus tordues tournent dans ton esprit en permanence. Cette fois, ses lèvres se posent sur ma pommette brûlante. Je te connais par coeur Léo, je peux lire en toi comme dans un livre ouvert. Ses doigts descendent contre ma cuisse, se dirigeant vers l'intérieur de celles-ci, vers un endroit qu'il a déjà bien éprouvé. Je n'arrive pas à croire que tu sois restée si longtemps sans connaître le plaisir de la chair, ton corps est un don du ciel, et je suis le plus heureux du monde d'avoir eu la chance de te le faire découvrir. Jusqu'à la fin de ta vie je ne serais que l'instrument de ton plaisir, n'importe quand, n'importe où, tu n'auras qu'à m'appeler.

C'est sa manière à lui de me prouver qu'il tient à moi. Je le sais, je le sens. Baji ne me rendra probablement jamais mes je t'aime, ne sera pas le plus romantique du monde. Mais quelque chose me dit qu'il n'est pas aussi prévenant avec toutes les femmes qu'il a côtoyées, comme un instinct qui me répéterait qu'il fait attention à moi, à sa façon.

J'enroule mes bras autour de sa nuque dans le vain espoir de nous rapprocher, embrassant sa mâchoire à maintes reprises. Il me touche du bout des doigts mais je n'en ai que faire, ce n'est clairement plus de ses mains dont je ressens le besoin.

-Je t'aime. Et je suis plus qu'heureuse d'avoir eu envie de glace à deux heures du matin.

Parce que c'est en effet depuis ce soir là que mon coeur bat un peu plus vite chaque fois qu'il se trouve à proximité. Je nourrissais déjà une attirance presque malsaine pour le jeune homme, mais c'est cette nuit qui a tout fait basculer de mon côté. Il rit à nouveau, et je jurerais que c'est le plus beau son qui soit.

L'encre de ses yeux /  Baji x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant