L'encre de ses yeux / Baji x OC

⚡︎ Chapitre 40 ⚡︎

----L'amour a des dents dont les morsures ne guérissent jamais----

J'hésite un instant à le virer de ma chambre, après tout je ne suis vraiment pas en état pour une confrontation que je sais toujours musclée avec le jeune homme. J'ai juste envie de dormir et de repousser la discussion à demain, mais en connaissant le noiraud, je sais que je n'arriverais pas à le faire partir sans utiliser la force.

C'est donc dans un soupir que je rends les armes.

-Bon, d'accord, viens t'assoir. Je désigne le bout du lit pour qu'on soit à même hauteur, n'ayant pas du tout pour intention de me lever. Mais je te préviens, si tu commences à hausser le ton, tu peux directement retourner dans ta chambre.

Un sourire amusé nait sur son beau visage alors qu'il vient s'assoir à quelques mètres de moi, et je ne peux pas m'empêcher de détailler ses expressions éclairées par l'éclat de la lune. Il est diabolique. Pour m'éviter cette vision, j'allume la petite lampe posée sur la table de chevet en chêne, tentative dérisoire de le rendre moins attrayant.

-Je ne suis pas venu pour m'engueuler avec toi. Je voulais juste m'excuser, pour tout à l'heure. D'un coup, mon regard brun fond son lui, comme pour m'assurer de la véracité de ses mots. Keisuke Baji vient s'excuser d'être un gros con ? Tu as eu raison de t'énerver, je ne te traite pas correctement, je suis en colère contre toi alors que c'est juste moi qui ne veux pas m'avouer la vérité.

Je n'arrive pas à croire ce que j'entends, à croire que je me suis bel et bien endormie et que tout cela n'est que le fruit de mon imagination. Je m'attendrais à beaucoup de chose en le voyant entrer dans ma chambre à cette heure là, mais clairement pas à ça. J'étudie ses traits, mais il a l'air sincère dans ses paroles, et attend une quelconque réaction de ma part.

-Quelle vérité ? Je demande, pas vraiment sûre de comprendre où il veut en venir. J'ai bien une idée, mais elle me parait bien trop farfelue pour être vraie.

-Tu ne me rends vraiment pas la tâche facile, Léo. Il soupire, apparement ennuyé que je le questionne alors que c'est pourtant lui qui à prit la décision de vouloir discuter au beau milieu de la nuit. T'avais raison, ça te va ? Ça me fait chier de te voir trainer avec Mikey. Ou Hanma. Ou tous les autres idiots qui te tournent autour.

-T'en fait parti. Je réponds du tac au tac, piquante. Il est jaloux. Mais comment peux t-il se permettre d'être jaloux alors que moi, contrairement à lui, je n'ai couché avec personne d'autre que lui en un an ? Il accuse le coup, et je vois très clairement un rictus déformer ses lèvres. Mon début de colère semble apparement beaucoup l'amuser. Et t'es quand même gonflé, on a couché ensemble deux fois à trois jours d'intervalle et c'est quand même toi qu'a réussi a aller voir ailleurs entre temps. A ce rythme, c'est presque de l'ordre de la prouesse !

Cette fois, il pouffe carrément de rire et je lui lance un regard noir. Je lui ai spécifiquement demandé de ne pas nous disputer, mais il semble que chaque discussion avec lui me mette hors de moi, je ne peux pas m'en empêcher.

-T'es jalouse ? Je me renfrogne immédiatement à sa question. Bien sûr que je suis jalouse, mais je refuse catégoriquement de l'avouer, il en serait bien trop heureux. Je ne me suis jamais caché d'avoir envie d'un peu plus avec le noiraud, c'est lui qui m'a sans cesse repoussé, mais ma patience à clairement des limites. Son regard descends sur mes cuisses à nues, et vient étirer son sourire. Tu serais quand même mieux si tu dormais nue. Mais attend ... c'est mon t-shirt ?

Mes joues s'empourprent instantanément, et je remonte la couverture comme pour cacher le logo présent sur le côté gauche du tissu. Effectivement, dans la précipitation à vouloir aller dormir, j'ai enfilé son vêtement qui trainait sur la chaise de mon bureau en attendant que je lui rende. Je ne vois pas ce qu'il y a de mal à ça. Pour me sortir de cet embarras, je rétorque avec véhémence :