---- Angel face and devil thoughts ----Ma respiration est erratique et je peine à reprendre mon souffle, allongée au sol tout près du sac de frappe qui se balance encore sous les coups que je viens de lui donner. La sueur trempe mes vêtements et le vieux ventilateur au plafond ne suffit pas à me rafraîchir. La séance à été éprouvante, mais je ressentais le besoin de faire le vide.
Le sport est mon échappatoire, il l'a toujours été. Je ne me suis jamais entrainée dans l'objectif d'accroitre mes performances cardiaques, ou d'obtenir un corps autre que celui que la nature m'a attribué. Je m'entraine pour oublier les souvenirs horribles qui tournent en boucle dans ma tête ou les milliers de questions qui apparaissent chaque jours dans mon esprit. Et quelle meilleure drogue que l'endorphine qui parcours les veines et apaise le coeur après un effort intense ?
Je reste ainsi pendant de longues minutes, peut être un quart d'heure, à fixer l'ombre tournante au dessus de ma tête. Quand finalement je me relève avec peine, j'entends le vieux Jean entrer dans l'entrepôt.
-Bonjour.
-Bonjour gamine. Bon entrainement à ce que je vois? Tu a revu la position de ta mâchoire ? Utilise un linge la prochaine fois, je te l'ai déjà dit. Coince le entre ta gorge et ton menton pour t'habituer à ne pas découvrir ton visage quand tu combats.
J'acquiesce, sachant bien qu'il a raison. Le vieil homme a rarement tord quand il s'agit de sports de combat, et j'ai beau baigner dedans depuis ma naissance, il ne manque jamais de m'apprendre quelque chose.
-Tes petits copains viendront au hangar aujourd'hui ? J'aimerais les entrainer moi-même, voir ce qu'ils ont dans le ventre. Ces gosses peuvent aller loin.
-Je ne sais pas, ils passeront peut-être. Je leur ai laissé les clés. Mais s'il vous plait, ne leur parlez pas des cages.
Il hoche la tête et je sais que je peux lui faire confiance. Le vieil homme ne me trahirait pas là dessus, il sait à quel point ça m'affecte encore.
-Va en cours maintenant, ton grand père s'en retournerait dans sa tombe si il apprenait que je t'aidais à louper l'école.
Un sourire étire mes lèvres lorsque je me dirige vers les vestiaires complètement vides. La douche fut longue, et fraîche, et c'est le coeur plus léger que je rejoins la fac à pieds.
Comme maintenant à chaque fois que je m'assoie à une table pour le cours de littérature, Chifuyu me rejoins et prend la place à coté de la mienne, sortant déjà ses affaires.
-Salut toi, bonne journée ?
-Ouais, en faite, vraiment cool. Je lui réponds sur un ton enjoué, me rendant compte que pour une fois, je suis vraiment heureuse d'être ici en cet instant. Et même d'écouter ce putain de cours de poésie, en faite. Et la tienne ?
-Pareil. D'autant que je dors au manoir ce soir, Draken cuisine.
Je suis heureuse de voir cette petite routine s'installer. Chacun commence à se sentir chez soi, et moi, j'ai moins le temps pour ruminer mes idées noires et cette présence suffit à apaiser mon coeur. Ils ne sont entrés dans ma vie que depuis moins de deux semaines, et je ne pourrais déjà pas envisager mon avenir sans cette petite troupe de bienheureux. Je n'aurais jamais cru cela possible, quand Mickey à poussé les portes de la salle d'entraînement pour la première fois.
L'heure et demi se passe dans une bonne humeur générale, et je ne manque pas d'écrire la leçon en deux exemplaires, même si ça me demande une concentration bien supérieure à celle de d'habitude. J'écris des lignes et des lignes, sous le regard médusé de Chifuyu qui est habitué à me voir presque somnoler tellement ce qui est dit me parait simple et infantilisant. J'écris tellement que j'en ai mal au poignet, et je masse celui-ci tandis que nous sortons de l'établissement pour prendre le chemin de la maison.
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L'encre de ses yeux / Baji x OC
FanfictionL'eau et le feu couchent ensemble dans des draps blancs. ---- Elle vivait sa vie de la manière la plus simple possible et appréciait chaque petit plaisir de l'existence: la grande bâtisse dans laquelle elle vivait et qui avait appartenu à son grand...