---- La folie les mélange, c'est la nuit qui les change ----Le parking des anges - Marc Lavoine
Ça fait près d'une heure qu'on roule, et je n'ai pas un seul instant, cessé de sourire. Si je meurs demain, j'aurai au moins expérimenté la plus belle nuit de mon existence. Le vent caresse mon visage, et j'ai l'impression que je pourrais rouler ainsi jusqu'au bout de la nuit.
Je ressers mes mains sur la taille de mon copilote, allant jusqu'à les passer sous ses vêtements pour retrouver la chaleur de sa peau, et il tourne légèrement la tête pour apercevoir mon sourire émerveillé par la beauté de la nuit. L'odeur de l'herbe fraîchement coupée dans les champs et l'air qui fouette mon visage sont les seules preuves que je ne suis pas dans un rêve, mais bel et bien éveillée. Auprès de lui, je me sens vivante, plus vivante que je ne l'ai jamais été.
Il finit par s'arrêter dans une station-service peu éclairée, la seule que l'on ai croisée depuis des kilomètres, pour refaire le plein pendant que je commence déjà à empiler tout un tas de snacks au creux de mes bras sous l'oeil attentif d'une jeune femme frêle. Je trouve légèrement inquiétant qu'elle soit seule dans ce petit magasin, et à une heure pareille, et ose espérer qu'un homme se trouve dans l'arrière boutique. Les temps sont durs pour être une femme seule la nuit .
Après avoir rempli le réservoir de sa cylindrée, le noiraud me rejoint rapidement et pouffe de rire face à mes victuailles.
-Alors ça y est, la folie culinaire de femme enceinte commence ?
Je fronce les sourcils, faussement vexée qu'il insinue que mes petits pains fourrés à la pomme et que mes chips de légumes ne soient pas bons.
-Que ce soit en matière de nourriture ou d'hommes, on a toujours considéré mes goûts comme étant douteux. Son sourire s'efface bien vite tandis qu'il me donne un coup de coude dans les côtes, avec sa douceur habituelle.
Et tac, dans tes petites canines mon mignon. Après avoir rajouté tout un tas de bêtises saturées en sucre qui ferait pâlir un professionnel de la santé, il règle la note malgré mes protestations et retourne vers l'engin. Je lui emboîte le pas, râlant encore qu'il ne m'ai pas laissé payer. Après tout, je travaille depuis des années et j'ai de coté un bel héritage. Lui n'a pas vraiment de salaire, si ?
-Léo, je trouve tes sollicitations plus que vexantes, alors tu vas cesser de m'emmerder et simplement dire merci, ok? Ajoute t-il en rangeant les victuailles sous le siège.
-Merci. Mais tu aurais quand même dû me laisser payer. J'ai plus d'argent que toi.
Il éclate d'un rire franc, apparemment amusé par ma répartie.
-Et tu sors ça d'où, dis-moi ? Demande mon amant, plein de sous entendus.
-A part le Toman, tu n'as pas de travail ? Je sais que j'ai actuellement le même tact que ma meilleure amie, mais je ne trouve pas de moyen plus détourné de lui poser la question.
-Tu serais surprise de savoir combien rapportent les meurtres et les règlements de compte. Vu son sourire, je dois avoir pâli. Il rigole, n'est-ce pas ?
Il est en train d'insinuer que des gens le payent pour faire le sale boulot ? C'est vrai qu'il revient souvent bien amoché, et Mikey a parlé plusieurs fois à voix basses de "missions" qui concernaient le brun, mais de là à parler d'un travail à part entière ?
Chamboulée, j'hésite à le questionner, mais il me coupe dans mes réflexions, ayant déjà enfourché sa moto.
-Tu montes ? Plus tard donc. Docile, je m'empresse de me glisser derrière lui, alors qu'il redémarre.
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L'encre de ses yeux / Baji x OC
FanfictionL'eau et le feu couchent ensemble dans des draps blancs. ---- Elle vivait sa vie de la manière la plus simple possible et appréciait chaque petit plaisir de l'existence: la grande bâtisse dans laquelle elle vivait et qui avait appartenu à son grand...